Interview par Samuel Ganes
Pierre Théron
Un directeur de théâtre qui ne perd pas le nord
Un cinéma des années trente, entièrement rénové, donne naissance au Théâtre la Boussole, à quelques mètres de la Gare du Nord. Rencontre avec un homme aux ambitions plutôt passionnantes pour tout théâtreux en recherche d'une programmation théâtrale différente et exigeante.
Pierre, revenons sur votre parcours
Etudiant en droit, le hasard a fait qu'au lieu de faire un stage au service juridique de Canal Plus, je me suis retrouvé au service de la vente nationale. Ne venant pas du tout d'une famille d'artistes, j'ai découvert alors un univers qui m'a transformé, à savoir celui de la création artistique. J'y suis resté quatre ans, voyageant au quatre coins du monde et rencontrant des auteurs qui m'ont marqué, allant de David Lynch à Jim Jarmusch, en passant par Pédro Almodovar. Cette expérience m'a « ouvert », profondément transformé. Tout cela a développé mon goût pour la lecture de manuscrits ou d'oeuvres en devenir. J'ai été ensuite à Unifrance, pour la promotion du cinéma français à l'étranger, et là encore toujours très en lien avec les auteurs. Quelques années plus tard, je découvre l'univers de la production de spectacle vivant comme administrateur de théâtre. J'ai la chance de participer à la création, la production et l'exploitation de nombreux spectacle. Contrairement au cinéma, il y a deux notions importantes : l'instantanée, de la préparation a la conception, et la proximité dû à une équipe plus restreinte, qui apporte aussi sur le plan des rapports humains un intérêt certain. La magie du théâtre permet aussi plus d'interactions, entre le metteur en scène et son auteur par exemple, plus d'échanges possibles aussi. J'ai alors produit des pièces et j'avais très envie d'avoir mon propre lieu. «Le Ciné Nord» s'est présenté à moi, et après 4 mois de travaux et rénovation, j'en ai fait le Théâtre de la Boussole.
Venons-en au lieu et à sa programmation.
Le lieu a été entièrement rénové du sol au plafond, il y a actuellement une salle de 280 places. Une seconde salle de 120 places s'ouvrira à la fin de l'année. La qualité étant de rigueur dans la décoration, comme dans l'accueil, on a de nombreuses lignes de métro, bus, rer et taxi, et il y a même un parking de 1200 places à dix mètres, donc c'est très accessible. Pour que ce soit un vrai lieu dédié à l'art, il y a aussi des expositions au sein du théâtre, c'est actuellement le photographe Emmanuel Scorceletti. La programmation reste ouverte à tout, tant sur le fond que sur la forme. J'aime ce qui est drôle, ce qui est engagé et ce qui est onirique. Je reste très attaché au texte, même si je considère aussi qu'il peut y avoir un spectacle conceptuel et visuel où le texte est presque absent. Actuellement, se joue «La Vie rêvée des Profs» à la fois drôle, ironique et piquant, ainsi qu'un spectacle musical jeune public formidable sur Blanche-Neige. J'ai fait le choix aussi de prendre des équipes de talents, tant sur le plan artistique qu'humain, car c'est une forme de qualité en soi.
Etudiant en droit, le hasard a fait qu'au lieu de faire un stage au service juridique de Canal Plus, je me suis retrouvé au service de la vente nationale. Ne venant pas du tout d'une famille d'artistes, j'ai découvert alors un univers qui m'a transformé, à savoir celui de la création artistique. J'y suis resté quatre ans, voyageant au quatre coins du monde et rencontrant des auteurs qui m'ont marqué, allant de David Lynch à Jim Jarmusch, en passant par Pédro Almodovar. Cette expérience m'a « ouvert », profondément transformé. Tout cela a développé mon goût pour la lecture de manuscrits ou d'oeuvres en devenir. J'ai été ensuite à Unifrance, pour la promotion du cinéma français à l'étranger, et là encore toujours très en lien avec les auteurs. Quelques années plus tard, je découvre l'univers de la production de spectacle vivant comme administrateur de théâtre. J'ai la chance de participer à la création, la production et l'exploitation de nombreux spectacle. Contrairement au cinéma, il y a deux notions importantes : l'instantanée, de la préparation a la conception, et la proximité dû à une équipe plus restreinte, qui apporte aussi sur le plan des rapports humains un intérêt certain. La magie du théâtre permet aussi plus d'interactions, entre le metteur en scène et son auteur par exemple, plus d'échanges possibles aussi. J'ai alors produit des pièces et j'avais très envie d'avoir mon propre lieu. «Le Ciné Nord» s'est présenté à moi, et après 4 mois de travaux et rénovation, j'en ai fait le Théâtre de la Boussole.
Venons-en au lieu et à sa programmation.
Le lieu a été entièrement rénové du sol au plafond, il y a actuellement une salle de 280 places. Une seconde salle de 120 places s'ouvrira à la fin de l'année. La qualité étant de rigueur dans la décoration, comme dans l'accueil, on a de nombreuses lignes de métro, bus, rer et taxi, et il y a même un parking de 1200 places à dix mètres, donc c'est très accessible. Pour que ce soit un vrai lieu dédié à l'art, il y a aussi des expositions au sein du théâtre, c'est actuellement le photographe Emmanuel Scorceletti. La programmation reste ouverte à tout, tant sur le fond que sur la forme. J'aime ce qui est drôle, ce qui est engagé et ce qui est onirique. Je reste très attaché au texte, même si je considère aussi qu'il peut y avoir un spectacle conceptuel et visuel où le texte est presque absent. Actuellement, se joue «La Vie rêvée des Profs» à la fois drôle, ironique et piquant, ainsi qu'un spectacle musical jeune public formidable sur Blanche-Neige. J'ai fait le choix aussi de prendre des équipes de talents, tant sur le plan artistique qu'humain, car c'est une forme de qualité en soi.
Paru le 16/05/2014