Dossier par Alain Bugnard
Le Mariage de Figaro
Jean-Claude Tribout & Xavier Simonin, au théâtre 14
Jean-Claude Tribout a de nouveau réuni son équipe de prédilection pour une adaptation vive et joyeuse de ce classique des classiques à la portée éminemment révolutionnaire.
Jean-Claude Tribout, metteur en scène
Pour quelles raisons avez-vous choisi "Le Mariage de Figaro" ?
À l'heure des inégalités croissantes, de l'individualisme triomphant, de la résurgence de l'irrationnel, des tentatives de réhabilitation de la notion de blasphème, j'ai eu envie de faire entendre à nouveau la prose insolente de Beaumarchais, cet hymne à la joie, cette fête pétillante de l'esprit, cette capacité à utiliser toutes les formes théâtrales, du dialogue philosophique au vaudeville, pour prendre la défense de toutes les libertés contre la bêtise autosatisfaite.
Dans quelle atmosphère avez-vous choisi de faire évoluer les personnages ?
L'univers visuel sera inspiré de Fragonard avec ce mélange de sensualité libertine et de légèreté empreinte d'humour que l'on retrouvera aussi dans le jeu des comédiens.
Quels éléments du texte votre mise en scène mettra-t-elle en exergue ?
La gaieté et l'optimisme qui caractérisent ce texte ! Le sous-titre "La folle journée" deviendra l'axe principal du spectacle qui déploiera sa rapidité tourbillonnante pour entraîner les personnages et les spectateurs à la suite de Figaro, sans jamais accentuer la charge progressiste du texte. L'évidence n'a pas besoin d'être surlignée !
Xavier Simonin est le comte Almaviva
Pour quelles raisons ce projet de Jean-Paul Tribout a-t-il retenu votre attention ?
Cela fait presque dix ans que Jean-Paul et moi-même collaborons côté mise en scène. Nous sommes arrivés à un point d'équilibre où nous sommes deux à piloter un nouveau navire, même si Jean-Paul reste le capitaine ! Cette aventure artistique est un réel plaisir qui ne diminue pas avec le temps.
Qu'apporte sa lecture à l'œuvre de Beaumarchais ?
On ne peut rien apporter à Beaumarchais. C'est plutôt lui qui nous apporte ! En revanche, en se mettant à son service, on peut tenter de faire résonner des mots écrits il y a plusieurs siècles. Ici le choix n'a pas été de surligner le propos pré-révolutionnaire sur l'émancipation des êtres. L'idée a plutôt été de s'inscrire dans la légèreté du siècle des Lumières en prenant pour repère la phrase de Saint-Just : «Le bonheur est une idée neuve en Europe.»
Pourriez-vous nous présenter votre personnage principal, le comte Almaviva ?
Il représente l'Ancien régime, la noblesse des privilèges que la Révolution va balayer. Le monde est en train de changer et annonce l'ère moderne dans laquelle nous vivons toujours. Chacun s'amuse avec Almaviva, Figaro le premier qui s'affranchit des codes et n'a de valet que le statut. Même la comtesse entre dans la danse destinée à confondre les libertinages de son mari ! Almaviva, trop sûr de son pouvoir, ne voit rien et s'enferre dans ses stratégies dépassées. C'est un pivot autour duquel chacun tourne en gesticulant et riant !
Pour quelles raisons avez-vous choisi "Le Mariage de Figaro" ?
À l'heure des inégalités croissantes, de l'individualisme triomphant, de la résurgence de l'irrationnel, des tentatives de réhabilitation de la notion de blasphème, j'ai eu envie de faire entendre à nouveau la prose insolente de Beaumarchais, cet hymne à la joie, cette fête pétillante de l'esprit, cette capacité à utiliser toutes les formes théâtrales, du dialogue philosophique au vaudeville, pour prendre la défense de toutes les libertés contre la bêtise autosatisfaite.
Dans quelle atmosphère avez-vous choisi de faire évoluer les personnages ?
L'univers visuel sera inspiré de Fragonard avec ce mélange de sensualité libertine et de légèreté empreinte d'humour que l'on retrouvera aussi dans le jeu des comédiens.
Quels éléments du texte votre mise en scène mettra-t-elle en exergue ?
La gaieté et l'optimisme qui caractérisent ce texte ! Le sous-titre "La folle journée" deviendra l'axe principal du spectacle qui déploiera sa rapidité tourbillonnante pour entraîner les personnages et les spectateurs à la suite de Figaro, sans jamais accentuer la charge progressiste du texte. L'évidence n'a pas besoin d'être surlignée !
Xavier Simonin est le comte Almaviva
Pour quelles raisons ce projet de Jean-Paul Tribout a-t-il retenu votre attention ?
Cela fait presque dix ans que Jean-Paul et moi-même collaborons côté mise en scène. Nous sommes arrivés à un point d'équilibre où nous sommes deux à piloter un nouveau navire, même si Jean-Paul reste le capitaine ! Cette aventure artistique est un réel plaisir qui ne diminue pas avec le temps.
Qu'apporte sa lecture à l'œuvre de Beaumarchais ?
On ne peut rien apporter à Beaumarchais. C'est plutôt lui qui nous apporte ! En revanche, en se mettant à son service, on peut tenter de faire résonner des mots écrits il y a plusieurs siècles. Ici le choix n'a pas été de surligner le propos pré-révolutionnaire sur l'émancipation des êtres. L'idée a plutôt été de s'inscrire dans la légèreté du siècle des Lumières en prenant pour repère la phrase de Saint-Just : «Le bonheur est une idée neuve en Europe.»
Pourriez-vous nous présenter votre personnage principal, le comte Almaviva ?
Il représente l'Ancien régime, la noblesse des privilèges que la Révolution va balayer. Le monde est en train de changer et annonce l'ère moderne dans laquelle nous vivons toujours. Chacun s'amuse avec Almaviva, Figaro le premier qui s'affranchit des codes et n'a de valet que le statut. Même la comtesse entre dans la danse destinée à confondre les libertinages de son mari ! Almaviva, trop sûr de son pouvoir, ne voit rien et s'enferre dans ses stratégies dépassées. C'est un pivot autour duquel chacun tourne en gesticulant et riant !
Paru le 15/01/2015
(13 notes) THÉÂTRE 14 Du mardi 6 janvier au samedi 21 février 2015
COMÉDIE DRAMATIQUE. Le bonheur est une idée neuve en Europe! La phrase célèbre de Saint-Just s'applique à merveille au texte de Beaumarchais, elle guidera mon travail. Je souhaite que ma mise en scène mette en exergue la gaité et l'optimisme qui caractérisent ce texte, elle se voudra, à l'instar de la pièce, multi...
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