Interview par Philippe Escalier
Nicolas Briançon
met en scène “Le Menteur” au théâtre Hébertot
Si nous avons plutôt l'habitude de le voir revêtir les habits de comédien, Nicolas Briançon n'en est pas moins devenu familier de la mise en scène. La vitalité et la subtilité qu'il apporte à ce grand classique ne peuvent que faire l'unanimité. Un exploit qui méritait bien quelques questions !
Starter Plus : De quelle façon abordez-vous une mise en scène ?
Nicolas Briançon : Je suis comédien, j'aurais mauvaise grâce à ne pas croire en eux. C'est bien à partir des acteurs que je travaille et mes idées viennent à leur contact. Je n'ai pas décidé de tout au moment de commencer à répéter. Je pars d'une impression, de quelque chose d'instinctif. Ici, il fallait amener une grande limpidité : le verbe de Corneille est complexe, moins évident que celui de Molière par exemple. Nous sommes dans une comédie. Pour cette raison, j'ai souhaité que le rythme soit rapide. S'il est difficile de savoir comment ils jouaient à l'époque, il est avéré que les actes duraient vingt minutes, soit le temps d'éclairage d'une bougie. D'où cette vivacité instaurée dans les dialogues, comme un retour aux sources.
S. P. : Pourquoi ce choix des années trente ?
N. B. : Dans cette pièce, un jeune provincial débarque à Paris et tombe sur ce qui existe alors de plus branché : deux jeunes précieuses ! Elles ne sont pas encore ridicules, mais très sophistiquées. Je me suis demandé jusqu'à quel point je pouvais moderniser. Après-guerre c'est impossible, les rapports hommes-femmes ont changé. Par contre la période avant-guerre restait pertinente. Et finalement, le Paris de 1643 n'est pas si éloigné de nous, à maints égards. C'est déjà une ville qui grouille, avec ses chantiers, mais aussi ses lieux à la mode que Corneille vient mettre à l'honneur dans son Menteur.
S. P. : Comment êtes-vous venu à la mise en scène ?
N. B. : Après des cours à Paris, j'ai monté dans le Sud-Ouest Volpone avec Nicolas Vaude et Olivier Claverie qui se retrouvent aujourd'hui sur la scène de l'Hébertot. Dans la foulée, j'ai intégré la Compagnie des Baladins : cette belle expérience se prolonge durant trois ans. Une vraie vie de troupe avec des déplacements dans les villages où il fallait tout faire, de l'administration à la mise en scène. Plus tard, j'ai continué en assistant Jean Marais sur Bacchus et La Machine infernale. Ensuite est venu le temps des Années twist de Louret. Nous devions les jouer deux ou trois fois et au final, l'aventure a duré plusieurs années pendant lesquelles j'ai beaucoup appris. Après cela, retour vers le Sud pour monter à Montclar Jacques et son maître.
S. P. : Vous avez participé (en tant que comédien) au succès des "Directeurs" !
N. B. : Quand j'ai reçu la pièce (un peu par hasard), il m'a paru évident qu'elle était exceptionnelle. À la fois très bien écrite (impossible de changer un mot par exemple sans que tout ne soit chamboulé), vivante et pleine d'enseignements. La reprendre est un immense plaisir.
S. P. : Quels chemins allez-vous emprunter dans les mois à venir ?
N. B. : J'ai envie de jouer une pièce de Xavier Daugreilh Des arcs et des flèches. Je l'ai envoyée à Didier Long dans l'espoir qu'il s'y intéresse. En parallèle, se développent les projets de tournage (c'est pas trop fatigant, bien payé et rigolo !). Enfin et surtout, j'ai envie de profiter un peu de la vie et de ma petite fille.
Nicolas Briançon : Je suis comédien, j'aurais mauvaise grâce à ne pas croire en eux. C'est bien à partir des acteurs que je travaille et mes idées viennent à leur contact. Je n'ai pas décidé de tout au moment de commencer à répéter. Je pars d'une impression, de quelque chose d'instinctif. Ici, il fallait amener une grande limpidité : le verbe de Corneille est complexe, moins évident que celui de Molière par exemple. Nous sommes dans une comédie. Pour cette raison, j'ai souhaité que le rythme soit rapide. S'il est difficile de savoir comment ils jouaient à l'époque, il est avéré que les actes duraient vingt minutes, soit le temps d'éclairage d'une bougie. D'où cette vivacité instaurée dans les dialogues, comme un retour aux sources.
S. P. : Pourquoi ce choix des années trente ?
N. B. : Dans cette pièce, un jeune provincial débarque à Paris et tombe sur ce qui existe alors de plus branché : deux jeunes précieuses ! Elles ne sont pas encore ridicules, mais très sophistiquées. Je me suis demandé jusqu'à quel point je pouvais moderniser. Après-guerre c'est impossible, les rapports hommes-femmes ont changé. Par contre la période avant-guerre restait pertinente. Et finalement, le Paris de 1643 n'est pas si éloigné de nous, à maints égards. C'est déjà une ville qui grouille, avec ses chantiers, mais aussi ses lieux à la mode que Corneille vient mettre à l'honneur dans son Menteur.
S. P. : Comment êtes-vous venu à la mise en scène ?
N. B. : Après des cours à Paris, j'ai monté dans le Sud-Ouest Volpone avec Nicolas Vaude et Olivier Claverie qui se retrouvent aujourd'hui sur la scène de l'Hébertot. Dans la foulée, j'ai intégré la Compagnie des Baladins : cette belle expérience se prolonge durant trois ans. Une vraie vie de troupe avec des déplacements dans les villages où il fallait tout faire, de l'administration à la mise en scène. Plus tard, j'ai continué en assistant Jean Marais sur Bacchus et La Machine infernale. Ensuite est venu le temps des Années twist de Louret. Nous devions les jouer deux ou trois fois et au final, l'aventure a duré plusieurs années pendant lesquelles j'ai beaucoup appris. Après cela, retour vers le Sud pour monter à Montclar Jacques et son maître.
S. P. : Vous avez participé (en tant que comédien) au succès des "Directeurs" !
N. B. : Quand j'ai reçu la pièce (un peu par hasard), il m'a paru évident qu'elle était exceptionnelle. À la fois très bien écrite (impossible de changer un mot par exemple sans que tout ne soit chamboulé), vivante et pleine d'enseignements. La reprendre est un immense plaisir.
S. P. : Quels chemins allez-vous emprunter dans les mois à venir ?
N. B. : J'ai envie de jouer une pièce de Xavier Daugreilh Des arcs et des flèches. Je l'ai envoyée à Didier Long dans l'espoir qu'il s'y intéresse. En parallèle, se développent les projets de tournage (c'est pas trop fatigant, bien payé et rigolo !). Enfin et surtout, j'ai envie de profiter un peu de la vie et de ma petite fille.
Paru le 21/07/2002