Tout part du classique de Labiche : « J'ai fait une adaptation de sa pièce «Le Voyage de Mr Perrichon» au sens strict puisque les personnages et l'intrigue sont transposés de nos jours, adaptés au monde contemporain. Perrichon est un bourgeois vaniteux, orgueilleux et souvent ridicule. Mais il est sincère et tendre, notamment avec sa famille. Il a réussi tout seul, il n'a rien demandé à personne, c'est au fond, un type bien. C'est pour ça qu'il nous agace autant qu'il nous touche. Au bout du compte, on ressemble tous un peu à Perrichon, et quand on se moque de lui, on se moque un peu de nous-mêmes. Il est universel et intemporel.?Avant Labiche, Molière avait déjà dessiné Monsieur Jourdain qui est du même acabit. » On est ici dans la farce : «Toutes les comédies sont des critiques sociales d'autant plus féroces qu'il n'y a rien de plus cruel que le rire. « Mon » Perrichon de 2015, comme celui de Labiche est dépassé par la modernité de son époque, tout en donnant l'illusion qu'il ne l'est pas. Il est aussi un magnifique prétexte pour se moquer de ce qui - à mon avis - caractérise notre monde : les pensées toutes faites et les propos rabâchés qui ont perdu tout sens. »