L'Histoire est un éternel recommencement : «J'ai, pendant des années, fréquenté les antichambres du pouvoir et beaucoup appris sur la politique - c'est cela qui m'a poussé à écrire cette pièce. Il apparaît que dans ce monde où seuls comptent le pouvoir, le gain et les intérêts, chaque homme est face à une forme de solitude. Terrible. L'individu n'est que le pion d'un système bien rôdé mais que personne ne maitrise vraiment. Les faits historiques, par similitude, comme des miroirs nous mettent en prise avec notre réalité actuelle. Je suis revenu sur l'histoire de John Law, qui pour sauver l'Etat français de la faillite, a proposé son « système » : faire du commerce avec de la monnaie de papier et des actions. Mais à travers l'invention de l'économie moderne, à force de spéculations va naître aussi la crise financière. » Ici, Lorànt Deustch et Stéphane Guillon confrontent deux visions du pouvoir, deux conceptions de l'Etat : « C'est un jeu d'intrigues et de courtisans, entre traits d'esprit et cynisme assumés. Au cœur d'une cour libertine et cupide, dans un humour omniprésent le spectateur observe tous ces jeux de calculs empreints de manipulations et de trahisons où un économiste idéaliste est porté aux nues, tant qu'il est utile, pour être rejeté et détruit, dès qu'il ne l'est plus. Sous la Régence ou à la Ve République, le système reste le même. »