Dossier par Alain Bugnard
Le Vol
Grégory Barco & Bertrand Degrémont
Un jour de 1976, un Argentin s'envole pour Paris. Il quitte la dictature qui sévit depuis quelques mois et qui a arrêté celle qu'il aimait. Bertrand Degrémont donne vie à ce conte sensible écrit et interprété par Sonia Nemirovsky, aux côtés de Grégory Barco et Suzanne Marrot.
Grégory Barco est l'exilé
Pourquoi avez-vous été sensible au texte de Sonia Nemirovsky ?
J'ai été touché par la simplicité des mots qui offrent une véritable liberté dans le travail de comédien pour trouver le ton juste, le lien entre les personnages. Ces retrouvailles imaginaires, sur fond de grande Histoire d'Argentine - engrenage face auquel on est impuissant -, m'ont permis de mieux connaître cette dictature et ses enjeux humains.
Pourriez-vous nous présenter votre personnage ?
L'exilé est un jeune homme qui a vu son amour de jeunesse disparaître (terme utilisé à l'époque pour définir ces personnes raflées par la dictature et dont on n'a jamais retrouvé de traces). Opposant au régime de Videla, il abandonne sa famille, son histoire, son pays pour s'exiler en France. Parachuté dans un monde qu'il ne connaît pas, il essaie de continuer et de réapprendre à vivre. Ces retrouvailles imaginaires vont lui permettre de dire les mots qu'il n'a pas eu le temps de dire à celle qu'il aimait et de retracer ce qui s'est passé, pour essayer d'aller de l'avant.
Quels rôles Sonia Nemirovsky et Suzanne Marrot tiennent-elles à vos côtés ?
Sonia est cet amour disparu. Suzanne est la narratrice, celle qui permet les retrouvailles. Son identité n'est révélée qu'à la fin de la pièce. Elle est la mémoire de cette histoire.
Bertrand Degrémont, met en scène
Pour quelles raisons "Le Vol" a-t-il retenu votre attention de metteur en scène ?
La qualité de l'écriture a été déterminante. Elle a cette simplicité, cette force et ce supplément d'âme qui permettent de se projeter tout de suite sur un plateau. Jamais le poids de la tragédie n'est venu m'encombrer ou me faire sentir l'obligation d'un sujet important. Au contraire, il y a dans le texte de Sonia les rires nerveux que l'on peut avoir au moment d'un deuil. On se sent chargé de peine, d'amour, mais le rire est là.
Dans quel cadre visuel et sonore avez-vous choisi de placer vos comédiens ?
Le plasticien Pierre Constantin dessine sur une grande table de plexi, et ses dessins sont vidéo-projetés. Le spectateur voit l'œuvre se faire ou se défaire sous ses yeux. Elle envahit l'espace. Le plateau prend une dimension poétique, comme un rêve. Une main géante passe par-là, sur les acteurs aussi. Quoi de mieux pour évoquer la dictature ?
Quelles impressions souhaitez-vous laisser aux spectateurs ?
Mon théâtre n'a pas de message. Il s'agit surtout de raconter cette histoire d'amour-là avec sincérité, surtout face à un sujet aussi dense et récent. Il y a un écho assez troublant avec les événements de ce début d'année. Dessiner, c'est subversif ? Et danser ? Parler ? Aimer ? C'est toute l'histoire du «Vol».
Pourquoi avez-vous été sensible au texte de Sonia Nemirovsky ?
J'ai été touché par la simplicité des mots qui offrent une véritable liberté dans le travail de comédien pour trouver le ton juste, le lien entre les personnages. Ces retrouvailles imaginaires, sur fond de grande Histoire d'Argentine - engrenage face auquel on est impuissant -, m'ont permis de mieux connaître cette dictature et ses enjeux humains.
Pourriez-vous nous présenter votre personnage ?
L'exilé est un jeune homme qui a vu son amour de jeunesse disparaître (terme utilisé à l'époque pour définir ces personnes raflées par la dictature et dont on n'a jamais retrouvé de traces). Opposant au régime de Videla, il abandonne sa famille, son histoire, son pays pour s'exiler en France. Parachuté dans un monde qu'il ne connaît pas, il essaie de continuer et de réapprendre à vivre. Ces retrouvailles imaginaires vont lui permettre de dire les mots qu'il n'a pas eu le temps de dire à celle qu'il aimait et de retracer ce qui s'est passé, pour essayer d'aller de l'avant.
Quels rôles Sonia Nemirovsky et Suzanne Marrot tiennent-elles à vos côtés ?
Sonia est cet amour disparu. Suzanne est la narratrice, celle qui permet les retrouvailles. Son identité n'est révélée qu'à la fin de la pièce. Elle est la mémoire de cette histoire.
Bertrand Degrémont, met en scène
Pour quelles raisons "Le Vol" a-t-il retenu votre attention de metteur en scène ?
La qualité de l'écriture a été déterminante. Elle a cette simplicité, cette force et ce supplément d'âme qui permettent de se projeter tout de suite sur un plateau. Jamais le poids de la tragédie n'est venu m'encombrer ou me faire sentir l'obligation d'un sujet important. Au contraire, il y a dans le texte de Sonia les rires nerveux que l'on peut avoir au moment d'un deuil. On se sent chargé de peine, d'amour, mais le rire est là.
Dans quel cadre visuel et sonore avez-vous choisi de placer vos comédiens ?
Le plasticien Pierre Constantin dessine sur une grande table de plexi, et ses dessins sont vidéo-projetés. Le spectateur voit l'œuvre se faire ou se défaire sous ses yeux. Elle envahit l'espace. Le plateau prend une dimension poétique, comme un rêve. Une main géante passe par-là, sur les acteurs aussi. Quoi de mieux pour évoquer la dictature ?
Quelles impressions souhaitez-vous laisser aux spectateurs ?
Mon théâtre n'a pas de message. Il s'agit surtout de raconter cette histoire d'amour-là avec sincérité, surtout face à un sujet aussi dense et récent. Il y a un écho assez troublant avec les événements de ce début d'année. Dessiner, c'est subversif ? Et danser ? Parler ? Aimer ? C'est toute l'histoire du «Vol».
Paru le 30/07/2015
(8 notes) THÉÂTRE DU LUCERNAIRE Du mercredi 8 juillet au samedi 8 août 2015
COMÉDIE DRAMATIQUE. Un jour de 1976, un homme monte dans un avion. Il quitte Buenos-Aires pour rejoindre Paris. La dictature sévit depuis quelques mois en Argentine et celle qu’il aime a disparu…C’est l’histoire d’un vol. Le vol d’une jeunesse, d’une insouciance, le vol d’un pays…
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