Dossier par Caroline Fabre
La Candidate
«Panique au Ministère», cinq ans après
Ils l'ont fait... Jean Franco et Guillaume Mélanie ont écrit une suite à «Panique au Ministère» ! Notre joyeuse clique ministérielle menée par Amanda Lear sera à La Michodière début mars dans de nouvelles aventures, parmi lesquelles une candidature à la présidence de la République aussi soudaine qu'embarrassante.
On y retrouvera non seulement tous les personnages mais aussi leurs interprètes. Parmi eux, Marie Parouty, Edouard Collin et Raymond Acquaviva, qui nous racontent l'évolution de leurs personnages.
Marie Parouty
joue au ciné («La Première étoile» par exemple) comme à la télé («Chez Maman», la série de Sébastien Thiery), mais c'est surtout au théâtre qu'elle a construit sa carrière. Elle a rejoint « Panique au ministère» trois mois après sa création, au départ de Natacha Amal.
Votre personnage, chef de cabinet d'un ministre, avait fort à faire entre un amant jardinier de vingt ans son cadet, une mère croqueuse d'hommes au franc parler se piquant de faire de la politique et un ministre complètement à l'ouest qui va devenir son (vieux) gendre. Aujourd'hui, ça va mieux ?
Hélas non, dans la mesure où mon ministre est maintenant... ma mère... dont le conseiller en communication est... mon jeune mari ! Seule à ne pas être montée en grade, je dois veiller au grain et surtout canaliser ma mère... qui est totalement incontrôlable ! C'est assurément la tâche la plus ardue de ma carrière et le public va se réjouir de mes déboires...
Et comment se sent la comédienne ?
Là, c'est la joie ! Non seulement je retrouve un personnage que j'aime mais, cette fois, les auteurs m'ont tricoté un texte sur mesure. Quant aux retrouvailles avec mes camarades de jeu, c'est comme si nous ne nous étions jamais quittés !
Edouard Collin
est passé par trois écoles de théâtre, mais très rapidement. Il avoue avoir plus appris dans la troupe de Roger Louret qu'en cours. Récemment, on l'a vu dans « Revenir un jour ». Dans « Panique au ministère», il était un jardinier amoureux. Dans cette suite, il est conseiller en communication de sa belle-mère devenue ministre.
Vous avez tout de suite été partant pour ce «Panique » bis ?
Je ne dis jamais oui avant de lire un texte. Si le personnage ne m'avait pas intéressé, je ne l'aurais pas joué. Or, son évolution me plaît beaucoup. Le garçon léger au rôle comique est devenu un homme à la stature sérieuse. Il est même fort probable que les spectateurs de la première heure ne me reconnaitront pas tout de suite ! Mon rôle a gagné en épaisseur et je traverse des drames, entre autres conjugaux, qui vont ravir le public.
Etes-vous tiraillé entre votre femme et votre belle-mère ?
Oh oui. Bien qu'au service de ma belle-mère ministre, je me dois de soutenir ma femme. De toute façon, il faut au moins être deux pour encadrer le personnage incarné par Amanda !
Raymond Acquaviva
est une grande figure du théâtre « sérieux ». Professeur d'art dramatique réputé, resté treize ans à la Comédie-Française, directeur du Sudden Théâtre (devenu Les Béliers Parisiens), il a joué et mis en scène un nombre incalculable de spectacles pour la plupart classiques. Aussi a-t-il créé la surprise en mettant en scène « Panique au ministère», travaillant pour la première fois sur une comédie écrite par de jeunes auteurs.
Pourquoi ce brusque changement ?
Guillaume Mélanie, qui fut mon élève, m'a envoyé la pièce. Il espérait que je la monte mais il a été très surpris quand je lui ai dit oui! Or, c'était évident pour moi tant j'ai ri en la lisant. Après tout, j'ai bien monté Feydeau alors pourquoi pas des auteurs contemporains? Toute écriture me parle à partir du moment où elle a un sens, fut-elle comique.
Vous avez également surpris en engageant Amanda Lear. Pourquoi ce choix ?
J'ai tout de suite compris qu'il fallait, pour ce personnage, une comédienne déjantée. J'ai fait passé beaucoup d'auditions sans résultat et puis j'ai contacté Amanda, que j'avais rencontrée dans les années 70, dans la suite de Dali au Crillon, car ce texte était comme écrit pour elle. N'ayant jamais fait de théâtre, elle était terrorisée mais tout s'est très bien passé tant elle est malléable. Et puis, elle amène tellement d'elle-même !
Votre personnage de ministre est à la retraite mais toujours là. Quel est son rôle aujourd'hui ?
Il ne peut s'empêcher de se mêler de certaines choses, notamment de chercher une «Première Dame » (ces termes n'ont pas d'équivalent au masculin !) pour accompagner la candidate. Et il est toujours aussi dépassé, y compris en tant que futur père !
Un dernier mot ?
Une suite, c'est toujours dangereux. On en attend beaucoup. Croyez-moi, celle-ci est à la hauteur !
Marie Parouty
joue au ciné («La Première étoile» par exemple) comme à la télé («Chez Maman», la série de Sébastien Thiery), mais c'est surtout au théâtre qu'elle a construit sa carrière. Elle a rejoint « Panique au ministère» trois mois après sa création, au départ de Natacha Amal.
Votre personnage, chef de cabinet d'un ministre, avait fort à faire entre un amant jardinier de vingt ans son cadet, une mère croqueuse d'hommes au franc parler se piquant de faire de la politique et un ministre complètement à l'ouest qui va devenir son (vieux) gendre. Aujourd'hui, ça va mieux ?
Hélas non, dans la mesure où mon ministre est maintenant... ma mère... dont le conseiller en communication est... mon jeune mari ! Seule à ne pas être montée en grade, je dois veiller au grain et surtout canaliser ma mère... qui est totalement incontrôlable ! C'est assurément la tâche la plus ardue de ma carrière et le public va se réjouir de mes déboires...
Et comment se sent la comédienne ?
Là, c'est la joie ! Non seulement je retrouve un personnage que j'aime mais, cette fois, les auteurs m'ont tricoté un texte sur mesure. Quant aux retrouvailles avec mes camarades de jeu, c'est comme si nous ne nous étions jamais quittés !
Edouard Collin
est passé par trois écoles de théâtre, mais très rapidement. Il avoue avoir plus appris dans la troupe de Roger Louret qu'en cours. Récemment, on l'a vu dans « Revenir un jour ». Dans « Panique au ministère», il était un jardinier amoureux. Dans cette suite, il est conseiller en communication de sa belle-mère devenue ministre.
Vous avez tout de suite été partant pour ce «Panique » bis ?
Je ne dis jamais oui avant de lire un texte. Si le personnage ne m'avait pas intéressé, je ne l'aurais pas joué. Or, son évolution me plaît beaucoup. Le garçon léger au rôle comique est devenu un homme à la stature sérieuse. Il est même fort probable que les spectateurs de la première heure ne me reconnaitront pas tout de suite ! Mon rôle a gagné en épaisseur et je traverse des drames, entre autres conjugaux, qui vont ravir le public.
Etes-vous tiraillé entre votre femme et votre belle-mère ?
Oh oui. Bien qu'au service de ma belle-mère ministre, je me dois de soutenir ma femme. De toute façon, il faut au moins être deux pour encadrer le personnage incarné par Amanda !
Raymond Acquaviva
est une grande figure du théâtre « sérieux ». Professeur d'art dramatique réputé, resté treize ans à la Comédie-Française, directeur du Sudden Théâtre (devenu Les Béliers Parisiens), il a joué et mis en scène un nombre incalculable de spectacles pour la plupart classiques. Aussi a-t-il créé la surprise en mettant en scène « Panique au ministère», travaillant pour la première fois sur une comédie écrite par de jeunes auteurs.
Pourquoi ce brusque changement ?
Guillaume Mélanie, qui fut mon élève, m'a envoyé la pièce. Il espérait que je la monte mais il a été très surpris quand je lui ai dit oui! Or, c'était évident pour moi tant j'ai ri en la lisant. Après tout, j'ai bien monté Feydeau alors pourquoi pas des auteurs contemporains? Toute écriture me parle à partir du moment où elle a un sens, fut-elle comique.
Vous avez également surpris en engageant Amanda Lear. Pourquoi ce choix ?
J'ai tout de suite compris qu'il fallait, pour ce personnage, une comédienne déjantée. J'ai fait passé beaucoup d'auditions sans résultat et puis j'ai contacté Amanda, que j'avais rencontrée dans les années 70, dans la suite de Dali au Crillon, car ce texte était comme écrit pour elle. N'ayant jamais fait de théâtre, elle était terrorisée mais tout s'est très bien passé tant elle est malléable. Et puis, elle amène tellement d'elle-même !
Votre personnage de ministre est à la retraite mais toujours là. Quel est son rôle aujourd'hui ?
Il ne peut s'empêcher de se mêler de certaines choses, notamment de chercher une «Première Dame » (ces termes n'ont pas d'équivalent au masculin !) pour accompagner la candidate. Et il est toujours aussi dépassé, y compris en tant que futur père !
Un dernier mot ?
Une suite, c'est toujours dangereux. On en attend beaucoup. Croyez-moi, celle-ci est à la hauteur !
Paru le 04/02/2016
(71 notes) THÉÂTRE DE LA MICHODIÈRE Du vendredi 12 février au dimanche 27 novembre 2016
COMÉDIE. "Panique au Ministère la suite: la candidate" est, comme son nom l'indique, la suite de "Panique au Ministère"! Cette fois, c'est dans la course à l'Élysée qu'Amanda Lear nous embarque! En effet, Cécile Bouquigny (Amanda Lear) a pris du grade depuis le premier opus: elle est actuellement Ministre ...
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