Zoom par Manuel Piolat Soleymat
Andorra
au Théâtre 13
Après «Je pense à toi», «Marie Stuart», «A mon âge je me cache encore pour fumer» et «Le Cercle de craie Caucasien», Fabian Chappuis crée «Andorra», de Max Frisch, au Théâtre 13. Entre burlesque et gravité, un appel à nos consciences.
«Andorra», c'est le nom d'un petit pays imaginaire vivant sous la menace d'une dictature voisine. Terre paisible, îlot de tranquillité voulant croire que les forces armées du régime tyrannique qui le jouxte ne violeront pas ses frontières, cette nation s'honore d'avoir sauvé un jeune homme Juif des griffes de son voisin. Mais, lorsque la perspective d'une invasion se confirme, la population d'Andorra change d'attitude vis-à-vis du réfugié... « D'origine franco-allemande, je me suis souvent interrogé sur les monstruosités commises par l'Allemagne nazie, explique Fabian Chappuis. Les pires horreurs ne sont pas uniquement l'œuvre des puissants, mais aussi des «petites gens», dans leurs lâchetés et leurs compromissions du quotidien. Des écarts que l'on peut facilement mettre sur le compte d'un contexte extérieur indépendant, mais qui au final constituent le terreau (...) d'une haine primaire et violente qui prendra toute son ampleur en cas de crise économique ou politique. La responsabilité de chacun est réelle dans certaines des pires horreurs commises collectivement. » Ecrite par Max Frisch en 1961, «Andorra» renvoie bien sûr aux crimes de la Seconde Guerre mondiale, mais aussi à la montée actuelle de la xénophobie dans notre pays. En s'appliquant à faire dialoguer, entre burlesque et gravité, le contexte historique de la pièce et la France de 2016, le metteur en scène souhaite «nous mettre face à nous-mêmes», nous interroger sur «ce que nous portons en nous» et «notre vision des autres».
Paru le 06/01/2016
(32 notes) THÉÂTRE 13 - BIBLIOTHÈQUE Du mardi 5 janvier au dimanche 14 février 2016
COMÉDIE DRAMATIQUE. À la fois cruelle, drôle et bouleversante, Andorra est une mise en lumière des mécanismes sournois de la haine et de l’exclusion. Un portrait acide et sans concession de ces « petites gens » qui les attisent et les propagent mais aussi de ceux qui en deviennent les victimes expiatoires. Écrite en ...
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