Interview par Manuel Piolat Soleymat
Josiane Pinson
«PSYcause(s) 2» au Studio Hébertot
C'est la même. Elle est toujours psychanalyste. Elle est devenue grand-mère : dix ans ont passé. Après «PSYcause(s)», Josiane Pinson crée «PSYcause(s) 2» et continue d'explorer l'inconscient de la psyché féminine.
Comment la psychanalyste de «PSYcause(s)» a-t-elle évolué ?
Elle a vieilli de dix ans. Et comme d'habitude, puisqu'il faut bien avouer que ce personnage me ressemble étrangement, j'ai beaucoup puisé dans ma vie pour écrire ce spectacle. Comme tout le monde, avec dix ans de plus, j'ai vécu des drames, toutes sortes d'événements : la perte de mon papa et de ma maman, la naissance d'une petite-fille, un divorce... En bref, des claques qui font mûrir et avancer en prenant du recul, en regardant la vie avec humour.
Comment avez-vous travaillé cette matière personnelle ?
J'ai suivi le même mode d'emploi que pour PSYcause(s). Je suis retournée voir mon psy et, une fois que les choses ont été entendues, comprises intellectuellement, j'ai attendu d'avoir la distance suffisante pour en faire un objet théâtral, un objet qui soit, si possible, drôle. Mais il a fallu, au préalable, une période de digestion, une période d'intégration totale des événements et des chocs de vie.
Quelles sont les différences fondamentales entre la psychanalyste de «PSYcause(s)» et celle de «PSYcause(s) 2» ?
Une espèce de sagesse, probablement. Et puis une notion d'urgence : d'urgence à aller bien. Il y a une expression que j'utilise beaucoup dans la vie, qui est : trouver des « nique la mort ».
« Je ne donne pas de code, tout est, tout le temps sur le fil. »
Par exemple, quand j'ai perdu ma mère, j'ai ressenti le besoin de voyager beaucoup, de voir des tas de choses, très rapidement. Lorsqu'on perd ses parents, tout à coup, le temps qui nous reste devient très concret. Il faut donc se dépêcher de vivre, se dépêcher d'aller bien, se dépêcher de chercher tous les moyens pour mettre ce bien-être en œuvre. Cette référence au « nique la mort » est omniprésente dans «PSYcause(s) 2». Car il s'agit évidemment d'un spectacle optimiste, un spectacle qui dit que la vie est belle et qu'il faut s'acharner à prendre du bon temps !
Est-ce la même forme d'humour qui nourrit les deux spectacles ?
Oui. Mais cet humour va plus loin dans «PSYcause(s) 2», car les événements que j'ai traversés ont été plus lourds. Je crois que je ne sais écrire que d'une seule façon, qui correspond à une forme d'équilibrisme. Certains soirs, on entend les mouches voler parce que les émotions scotchent les spectateurs sur leur fauteuil. D'autres soirs, les gens pleurent de rire, au sens propre. J'essaie de faire en sorte que toutes les lectures soient possibles. On peut trouver ça d'un noir absolu ou irrésistiblement drôle. Il est évident que quelqu'un qui a trente ans ne va pas se sentir touché aux mêmes endroits que quelqu'un qui en a soixante. Je ne donne pas de code, tout est tout le temps sur le fil. Chacun fait avec le parcours qu'il a derrière lui.
Elle a vieilli de dix ans. Et comme d'habitude, puisqu'il faut bien avouer que ce personnage me ressemble étrangement, j'ai beaucoup puisé dans ma vie pour écrire ce spectacle. Comme tout le monde, avec dix ans de plus, j'ai vécu des drames, toutes sortes d'événements : la perte de mon papa et de ma maman, la naissance d'une petite-fille, un divorce... En bref, des claques qui font mûrir et avancer en prenant du recul, en regardant la vie avec humour.
Comment avez-vous travaillé cette matière personnelle ?
J'ai suivi le même mode d'emploi que pour PSYcause(s). Je suis retournée voir mon psy et, une fois que les choses ont été entendues, comprises intellectuellement, j'ai attendu d'avoir la distance suffisante pour en faire un objet théâtral, un objet qui soit, si possible, drôle. Mais il a fallu, au préalable, une période de digestion, une période d'intégration totale des événements et des chocs de vie.
Quelles sont les différences fondamentales entre la psychanalyste de «PSYcause(s)» et celle de «PSYcause(s) 2» ?
Une espèce de sagesse, probablement. Et puis une notion d'urgence : d'urgence à aller bien. Il y a une expression que j'utilise beaucoup dans la vie, qui est : trouver des « nique la mort ».
« Je ne donne pas de code, tout est, tout le temps sur le fil. »
Par exemple, quand j'ai perdu ma mère, j'ai ressenti le besoin de voyager beaucoup, de voir des tas de choses, très rapidement. Lorsqu'on perd ses parents, tout à coup, le temps qui nous reste devient très concret. Il faut donc se dépêcher de vivre, se dépêcher d'aller bien, se dépêcher de chercher tous les moyens pour mettre ce bien-être en œuvre. Cette référence au « nique la mort » est omniprésente dans «PSYcause(s) 2». Car il s'agit évidemment d'un spectacle optimiste, un spectacle qui dit que la vie est belle et qu'il faut s'acharner à prendre du bon temps !
Est-ce la même forme d'humour qui nourrit les deux spectacles ?
Oui. Mais cet humour va plus loin dans «PSYcause(s) 2», car les événements que j'ai traversés ont été plus lourds. Je crois que je ne sais écrire que d'une seule façon, qui correspond à une forme d'équilibrisme. Certains soirs, on entend les mouches voler parce que les émotions scotchent les spectateurs sur leur fauteuil. D'autres soirs, les gens pleurent de rire, au sens propre. J'essaie de faire en sorte que toutes les lectures soient possibles. On peut trouver ça d'un noir absolu ou irrésistiblement drôle. Il est évident que quelqu'un qui a trente ans ne va pas se sentir touché aux mêmes endroits que quelqu'un qui en a soixante. Je ne donne pas de code, tout est tout le temps sur le fil. Chacun fait avec le parcours qu'il a derrière lui.
Paru le 08/01/2016
(51 notes) STUDIO HÉBERTOT Du mardi 12 janvier au dimanche 20 mars 2016
TEXTE(S). "Elle" est toujours psy. Le symbole d'équilibre a vacillé... s'est relevé... Et puis.... les enfants sont partis.... Elle est seule de nouveau... Bientôt vieille orpheline... Elle a vu défiler d'autres névroses, d'autres douleurs.... de femmes en errance, en dérive, en peur de solitude et de vieil...
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