Interview par Manuel Piolat Soleymat
Brûlez-la !
de Christian Siméon, au Théâtre du Rond-Point
Libre et anticonformiste, épouse de l'écrivain célèbre dont elle porta le nom, Zelda Fitzgerald (1900-1948) vécut une existence hors norme. Répondant à une commande de la comédienne Claude Perron, Christian Siméon s'est penché sur le destin tragique de cette femme atypique. Il a écrit "Brûlez-la !", un monodrame mis en scène au Théâtre du Rond-Point par Michel Fau.
Qui est Zelda Fitzgerald et qu'est-ce qui vous a donné envie d'écrire sur elle ?
Ce n'est pas une idée de moi. Il y a trois ans, j'ai été contacté par Michel Fau, car Claude Perron cherchait un auteur pour écrire un monologue sur Zelda Fitzgerald (ndlr, dans le spectacle créé par Michel Fau, Claude Perron partage la scène avec Bertrand Schol). J'ai toujours beaucoup aimé les personnages de femmes libres et dérangeantes. Or Zelda Fitzgerald est une de ces femmes : insolente, audacieuse, extrêmement belle. Elle rencontre Francis Scott Fitzgerald lors d'un bal. Il tombe fou amoureux d'elle. C'est une femme irrésistible, qui se permet tout. Qui ose tout. Et qui finit par rater sa vie. Son destin est à la fois terrible et fascinant. Son goût immodéré pour la liberté la rend presque insupportable...
C'est-à-dire ?
Insupportable socialement parlant... Car on fait toujours payer aux gens le désir qu'ils provoquent chez les autres. Zelda Fitzgerald est trop belle. Trop libre de ses envies. Elle se libère des contraintes et choisit qui elle veut être. Ce qu'elle veut faire de sa vie. Elle est comme les sorcières que l'on brûlait au Moyen-âge... Son destin voudra d'ailleurs qu'elle meure brûlée vive, lors de l'incendie de l'hôpital dans lequel elle était internée pour schizophrénie.
« Zelda Fitzgerald est une femme irrésistible, qui se permet tout. »
Quelle influence a-t-elle eu sur l'œuvre de son mari ?
Une influence majeure. Francis Scott Fitzgerald passe son temps à la contempler. Il la place même, volontairement, dans certaines situations, pour voir quelles vont être ses réactions. Elle est, pour lui, plus qu'une muse. Elle est un sujet de roman. Il a même été jusqu'à piocher des choses dans ses journaux intimes pour construire certains passages de ses livres.
Quelles ont été les parts d'invention et de recherches biographiques dans votre travail d'écriture ?
Je suis vraiment un fictionniste, pas du tout un historien. Je me suis servi de choses réelles pour aller plus loin, pour inventer ma propre vision de Zelda et de son existence. J'ai fait des ponts, ne me suis pas du tout senti tenu par une quelconque vérité biographique. Je me suis permis toutes les libertés possibles et imaginables.
Votre adaptation de "Maris et Femmes" se joue, jusqu'à la fin du mois de mai, au Théâtre de Paris. Comment vous êtes-vous emparé du film de Woody Allen ?
J'ai travaillé à partir du film en me demandant comment je pouvais transformer cette matière cinématographique en pièce de théâtre. Une pièce plus drôle, moins mélancolique que le film de Woody Allen. J'ai enlevé certaines choses, en ai rajouté d'autres. J'ai supprimé des personnages. J'ai mélangé des rôles, des scènes... C'est ce que je trouve intéressant dans le travail d'adaptation : pouvoir vraiment se réapproprier l'œuvre sur laquelle on travaille.
Ce n'est pas une idée de moi. Il y a trois ans, j'ai été contacté par Michel Fau, car Claude Perron cherchait un auteur pour écrire un monologue sur Zelda Fitzgerald (ndlr, dans le spectacle créé par Michel Fau, Claude Perron partage la scène avec Bertrand Schol). J'ai toujours beaucoup aimé les personnages de femmes libres et dérangeantes. Or Zelda Fitzgerald est une de ces femmes : insolente, audacieuse, extrêmement belle. Elle rencontre Francis Scott Fitzgerald lors d'un bal. Il tombe fou amoureux d'elle. C'est une femme irrésistible, qui se permet tout. Qui ose tout. Et qui finit par rater sa vie. Son destin est à la fois terrible et fascinant. Son goût immodéré pour la liberté la rend presque insupportable...
C'est-à-dire ?
Insupportable socialement parlant... Car on fait toujours payer aux gens le désir qu'ils provoquent chez les autres. Zelda Fitzgerald est trop belle. Trop libre de ses envies. Elle se libère des contraintes et choisit qui elle veut être. Ce qu'elle veut faire de sa vie. Elle est comme les sorcières que l'on brûlait au Moyen-âge... Son destin voudra d'ailleurs qu'elle meure brûlée vive, lors de l'incendie de l'hôpital dans lequel elle était internée pour schizophrénie.
« Zelda Fitzgerald est une femme irrésistible, qui se permet tout. »
Quelle influence a-t-elle eu sur l'œuvre de son mari ?
Une influence majeure. Francis Scott Fitzgerald passe son temps à la contempler. Il la place même, volontairement, dans certaines situations, pour voir quelles vont être ses réactions. Elle est, pour lui, plus qu'une muse. Elle est un sujet de roman. Il a même été jusqu'à piocher des choses dans ses journaux intimes pour construire certains passages de ses livres.
Quelles ont été les parts d'invention et de recherches biographiques dans votre travail d'écriture ?
Je suis vraiment un fictionniste, pas du tout un historien. Je me suis servi de choses réelles pour aller plus loin, pour inventer ma propre vision de Zelda et de son existence. J'ai fait des ponts, ne me suis pas du tout senti tenu par une quelconque vérité biographique. Je me suis permis toutes les libertés possibles et imaginables.
Votre adaptation de "Maris et Femmes" se joue, jusqu'à la fin du mois de mai, au Théâtre de Paris. Comment vous êtes-vous emparé du film de Woody Allen ?
J'ai travaillé à partir du film en me demandant comment je pouvais transformer cette matière cinématographique en pièce de théâtre. Une pièce plus drôle, moins mélancolique que le film de Woody Allen. J'ai enlevé certaines choses, en ai rajouté d'autres. J'ai supprimé des personnages. J'ai mélangé des rôles, des scènes... C'est ce que je trouve intéressant dans le travail d'adaptation : pouvoir vraiment se réapproprier l'œuvre sur laquelle on travaille.
Paru le 21/05/2016
(24 notes) THÉÂTRE DU ROND-POINT Du mercredi 25 mai au dimanche 19 juin 2016
COMÉDIE DRAMATIQUE. Je n’ai jamais aimé la lune. Elle gâche l’obscurité. Devenue folle, Zelda, muse et épouse de F. Scott Fitzgerald, va périr dans les flammes. Michel Fau dirige Claude Perron dans un monologue tragique et fantastique. Descente aux enfers en costume de sylphide d’une femme libre et emprisonnée.
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