Jimmy Bourcereau est Bradley

Comment êtes-vous arrivé sur ce projet ?
Philippe Hersen, qui m'avait dirigé sur "Flashdance", m'a proposé de passer le casting, ce qui n'était pas gagné car il fallait chanter dans les aigus, ma chanson étant "Vénus" de Bananarama ! Au départ, je n'étais pas très chaud : venant du breakdance, qui n'est pas du tout un milieu gay-friendly, j'avais peur que ce soit trop kitsch, too much... Rien ne me prédisposait à me retrouver au Casino de Paris sur talons aiguilles ! Mais entre temps, j'ai fait une prestation de break avec un drag queen, Vanessa Van Cartier, et j'ai découvert un univers que je ne connaissais pas. Je me suis rendu compte que ce film était un témoignage profond sur l'homosexualité, la bisexualité et les rapports entre hommes et femmes.

Qui est Bradley ?
Un jeune drag queen un peu fou et inconscient qui n'hésite pas à draguer les homophobes du désert ! C'est un personnage excentrique, joyeux, rarement de mauvaise humeur, ce qui tombe bien car j'adore faire le clown ! Il aime calmer les tempêtes même s'il adore taquiner Bernadette qui est son opposé : très pro, clean et classe - la vieille opérée a du métier ! -, il ne faut pas la chercher car elle se considère comme la chef !

Laurent Ban est Dick

Pour quelles raisons ce projet a-t-il retenu votre attention ?
J'étais tombé amoureux du film il y a 15 ans. Je m'étais fait la réflexion que, si un jour il se montait sur scène, j'adorerais jouer l'un des trois rôles phares ! Quand les auditions sont arrivées, je l'ai pris comme un appel du destin, en symbiose parfaite avec des événements de ma vie actuelle, mais aussi en résonance avec l'évolution de la société et ses remises en question.

Qui est Dick, alias Miss Mitzi ?
C'est un homme qui a un mal fou à s'assumer. Il n'assume pas d'avoir été un ancien hétéro, mari et père, aux yeux de ses amis, et il n'assume pas sa nouvelle identité de drag queen gay face à son fils de 10 ans. Le fil rouge de ce personnage repose sur cette capacité ou non à s'assumer aux yeux du monde, et à enfin s'accepter lui-même avec toutes ses facettes. Il s'agit pour moi de ne pas caricaturer sa gay attitude. Il est au contraire très masculin, avec parfois quelques mini poussées féminines ! Il est important que derrière la folie délirante "disco-style" de Miss Mitzi, tout en paillettes et strass, on discerne les conflits internes de Dick, tout en émotions : la douceur, les douleurs et la sincérité d'un homme qui peine à se trouver.