Dossier par Caroline Fabre
Parle-moi d’amour
à La Pépinière Théâtre, de Philippe Claudel
Morgan Perez met en scène Caroline Silhol et Philippe Magnan qui vont mettre à mal la vie de « leur » couple.
Morgan Perez
Il est auteur de scénarios, comédien et metteur en scène. Dernièrement, on a pu le voir dans « Même si tu m'aimes » ou « La médiation » et il a mis en scène Noémie Caillault dans « Maligne ».
Morgan, pourquoi remonter aujourd'hui cette pièce créée en 2008 ?
Quand Caroline Silhol, qui a créé le rôle, m'a fait part de son désir de la rejouer, je l'ai lue. Ni datée, ni temporalisée, elle est excessivement drôle et efficace. C'est l'histoire d'un couple qui se raconte, se défait et repart. Mettre en scène un tel duo d'acteurs dans cette incroyable scène de ménage où tous les non-dits sortent brusquement m'a tout de suite enthousiasmé. Caroline disant tant d'horreurs et Philippe dans la peau d'un coupable en colère, un régal !
Ce règlement de comptes met-il fin à leur histoire d'amour ?
Leurs 35 ans de vie commune sont jalonnés de nombreux rendez-vous ratés. N'avoir pas pu communiquer à ces moments-là a sans doute empêché leur relation de s'abimer. Je me raconte même qu'ils s'aimeront mieux après cette remise à plat car qui n'a pas vécu au moins une scène très dure au cours de laquelle la vérité, qui fait si mal sur l'instant, a, en fait, réparé son couple ?
Sur quel mode vont-ils se jeter leurs quatre vérités en pleine face ?
Sans filtre ! Leur extrême franchise engendrera inévitablement une cruauté dévastatrice, l'ensemble déclenchant le rire... car il s'agit d'une comédie !
Philippe Magnan
Il est l'archétype du personnage bourru, bougon, emmerdeur patenté... et à l'autorité certaine. Le passé de cet agrégé de philo et ancien chargé de mission au Ministère des transports pendant dix ans et le fait qu'il ne sourie pas très souvent y sont sans doute pour beaucoup. Et surtout, il trouve « réjouissant de jouer les méchants et les salauds ! ».
Philippe, à la création, votre rôle était tenu par Michel Leeb. On ne peut pas dire que vous évoluiez dans le même registre ! Alors, pourquoi vous ?
Précisément pour cette raison ! Caroline m'a demandé de reprendre la pièce au plus près de l'écriture du texte, de la tendresse et de l'émotion, sans oublier sa spécificité comique et burlesque bien sûr.
Vous êtes « Lui ». Qui est-il ?
Cadre sup, deux enfants, grande réussite professionnelle et matérielle, à la fois téméraire et veule. En fait, dominé par sa femme, il est complètement désemparé quand elle semble s'écarter de lui. Et, comme il se sent coupable, il est excessif, explosif... et d'une immense mauvaise foi !
Comment évoluent-t-ils « Elle » et « Lui » ?
Leurs portraits, caricaturés par l'autre car chacun évacue son trop plein, vont peu à peu se contraster jusqu'à les rendre vrais. Si leur langage est cru, ils ne sont jamais vulgaires et leurs insultes sont autant de mots d'amour. En défaisant leur couple, ils se délitent eux mêmes. Je ne vous le cache pas, c'est physiquement très éprouvant, ça relève même de la performance !
Il est auteur de scénarios, comédien et metteur en scène. Dernièrement, on a pu le voir dans « Même si tu m'aimes » ou « La médiation » et il a mis en scène Noémie Caillault dans « Maligne ».
Morgan, pourquoi remonter aujourd'hui cette pièce créée en 2008 ?
Quand Caroline Silhol, qui a créé le rôle, m'a fait part de son désir de la rejouer, je l'ai lue. Ni datée, ni temporalisée, elle est excessivement drôle et efficace. C'est l'histoire d'un couple qui se raconte, se défait et repart. Mettre en scène un tel duo d'acteurs dans cette incroyable scène de ménage où tous les non-dits sortent brusquement m'a tout de suite enthousiasmé. Caroline disant tant d'horreurs et Philippe dans la peau d'un coupable en colère, un régal !
Ce règlement de comptes met-il fin à leur histoire d'amour ?
Leurs 35 ans de vie commune sont jalonnés de nombreux rendez-vous ratés. N'avoir pas pu communiquer à ces moments-là a sans doute empêché leur relation de s'abimer. Je me raconte même qu'ils s'aimeront mieux après cette remise à plat car qui n'a pas vécu au moins une scène très dure au cours de laquelle la vérité, qui fait si mal sur l'instant, a, en fait, réparé son couple ?
Sur quel mode vont-ils se jeter leurs quatre vérités en pleine face ?
Sans filtre ! Leur extrême franchise engendrera inévitablement une cruauté dévastatrice, l'ensemble déclenchant le rire... car il s'agit d'une comédie !
Philippe Magnan
Il est l'archétype du personnage bourru, bougon, emmerdeur patenté... et à l'autorité certaine. Le passé de cet agrégé de philo et ancien chargé de mission au Ministère des transports pendant dix ans et le fait qu'il ne sourie pas très souvent y sont sans doute pour beaucoup. Et surtout, il trouve « réjouissant de jouer les méchants et les salauds ! ».
Philippe, à la création, votre rôle était tenu par Michel Leeb. On ne peut pas dire que vous évoluiez dans le même registre ! Alors, pourquoi vous ?
Précisément pour cette raison ! Caroline m'a demandé de reprendre la pièce au plus près de l'écriture du texte, de la tendresse et de l'émotion, sans oublier sa spécificité comique et burlesque bien sûr.
Vous êtes « Lui ». Qui est-il ?
Cadre sup, deux enfants, grande réussite professionnelle et matérielle, à la fois téméraire et veule. En fait, dominé par sa femme, il est complètement désemparé quand elle semble s'écarter de lui. Et, comme il se sent coupable, il est excessif, explosif... et d'une immense mauvaise foi !
Comment évoluent-t-ils « Elle » et « Lui » ?
Leurs portraits, caricaturés par l'autre car chacun évacue son trop plein, vont peu à peu se contraster jusqu'à les rendre vrais. Si leur langage est cru, ils ne sont jamais vulgaires et leurs insultes sont autant de mots d'amour. En défaisant leur couple, ils se délitent eux mêmes. Je ne vous le cache pas, c'est physiquement très éprouvant, ça relève même de la performance !
Paru le 25/02/2017
(84 notes) PÉPINIÈRE THÉÂTRE (LA) Du mardi 7 février au samedi 15 avril 2017
COMÉDIE. Philippe Claudel a écrit un cri amoureux, un coup de poing tendre, une danse à deux. Pendant une heure et demi un couple se dit tout sans détours. Trente ans se déversent avec une cruauté hilarante et une brillante provocation au rythme soutenu des emportements et des bons mots qui fusent. "Parle ...
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