Dossier par Caroline Fabre
Silence, on tourne !
au Fontaine
Patrick Haudecoeur, (« Frou-Frou », « Thé à la menthe ou t'es citron » deux Molières) et Gérald Sibleyras ("Un petit jeu sans conséquence", "Le Banc"...), signent une vraie réussite « branquignolesque » prenant comme prétexte le tournage d'un film dans un théâtre. Véritable succès public, la pièce est déjà nommée aux Molières !
Patrick Haudecoeur
« Thé à la menthe » prend appui sur votre expérience personnelle d'une troupe de théâtre amateur. Et « Silence on tourne »?
J'ai écrit un court métrage réalisé par Eric Le Roch dont une scène se déroule dans un théâtre rempli de figurants. Au moment où nous leur expliquions ce que nous en attendions, l'idée de cette pièce a soudain germé.
A nouveau des comédiens, leur vanité, leur égoïsme, leurs petites et grandes lâchetés, mais aussi leur naïveté. Pourquoi cet acharnement ?
En vérité, je les aime bien ! Au début je pensais qu'il y avait, comme partout, des gens normaux et d'autres pas. Or, chez pratiquement tous, l'ego est très malade... même si certains savent se moquer de leurs propres travers ! Tout étant exacerbé chez eux, les prendre pour sujets permet de marier tragique et situations rocambolesques.
Comment deux auteurs à succès se retrouvent-ils à écrire ensemble ?
On s'était croisés et je l'avais trouvé aussi peu expansif que moi au premier contact ! (rire). J'apprécie la façon dont il appréhende les dialogues et traite les rapports humains. Il a déjà écrit à quatre mains. Autour d'un café, c'est parti tout de suite. On s'est renvoyés la balle d'une façon très fluide et naturelle. Il n'a pas plus d'égo que moi sur l'écriture donc il nous suffisait d'être d'accord. Les comédiens ont aussi été force de proposition. A charge pour nous deux de peaufiner sans cesse le texte jusqu'à sa version finale !
Stéphane Roux
campe un comédien persuadé qu'il «rayonne de partout et fait de l'ombre aux autres»... alors que personne ne le remarque jamais !
Stéphane fait Droit et Sciences Po pour devenir journaliste... avant de découvrir le festival de café-theatre des grandes écoles, d'y participer et de succomber au virus de la scène. A 27 ans, il change de cap, en s'inscrivant à un premier stage de théâtre... qui débouche sur son premier spectacle pro, bientôt suivi de beaucoup d'autres. Car théâtre, ciné, télé, pub, voix et même comédies musicales, sans compter la Ligue d'Impro, tout lui réussit depuis quelques années.
Comme Patrick Haudecoeur, vous gardez le physique d'un jeune homme. Un atout ?
Pas toujours. Quand j'ai été approché pour cette pièce, on m'a d'abord dit « tu es trop jeune, on cherche un quinqua ». Or j'ai 51 ans! Heureusement, j'ai eu le rôle !
L'ego du comédien, ça vous parle ?
Enormément ! Nombre d'entre nous montent sur scène pour combler des blessures narcissiques. Certains n'en sont pas conscients, moi si ! D'ailleurs, je travaille dessus... Ce rôle me permet de faire le clown et de casser mon image un peu lisse de gendre idéal. Je peux ainsi nourrir mon enfant intérieur.. en espérant faire du bien au public, ce qui est mon but premier.
Je vous le dis tout net, ils vous feront rire à gorge déployée !
Paru le 15/07/2017
(46 notes) THÉÂTRE FONTAINE Du mercredi 25 janvier 2017 au dimanche 30 juin 2019
COMÉDIE. Une équipe de cinéma a investi un théâtre pour le tournage d’un film. Aujourd’hui on tourne la séquence du mari trompé qui interrompt une représentation pour tuer l’amant de sa femme qui est dans la salle. Au cours du tournage on va découvrir que le producteur est véreux, que le réalisateur, amour...
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