Interview par Caroline Fabre
Caroline Loeb
Une artiste libre incarne une femme libre
Après « George Sand, ma vie son oeuvre », Caroline Loeb s'est intéressée à une autre «Femme libre et passionnée qui écrivait». «Francoise par Sagan», est au Petit Montparnasse.
Caroline, avez-vous connu Sagan ?
Non. Peut-être nous sommes nous croisées au Palace à une certaine époque, mais rien n'est sûr.
Alors, pourquoi elle aujourd'hui ?
Pour démarrer l'écriture d'un spectacle, il me faut une rencontre avec un texte et des choses qui me touchent de manière intime. Le déclencheur fut « Je ne renie rien »(Stock) recueil de ses interviews entre 1954 et 1992. Cette femme, son intelligence, sa pensée à part, ce qu'elle y dit, avec sa lucidité, son humour à la fois subtil et féroce, sa profondeur... tout a résonné au plus profond de moi.
Dans le précédent spectacle, vous mêliez la vie de Sand à la vôtre. Pas ici, pourquoi ?
Je n'ai pas eu besoin de la rapprocher d'aujourd'hui tant elle reste actuelle et intemporelle. D'ailleurs, en cours de création, j'ai été surprise de voir à quel point elle est toujours très aimée aujourd'hui, que l'on ait 30 ou 60 ans. Sans doute le film de Diane Kurys y est-il pour quelque chose... Et parler de soi en faisant entendre la parole de quelqu'un d'autre, je trouve ça plus fort !
Qu'est-ce qui vous plaît tant en elle ?
Très philosophe, elle assume ses contradictions et ses doutes permanents. C'est un signe d'intelligence suprême ! Avec ses mots, je dis des choses très importantes pour moi. Elle parle joliment du succès, de la célébrité... et de l'écriture. C'est central dans ma vie car j'ai commencé à chanter parce que j'écrivais non parce que j'étais une grande chanteuse (rire) ! Quand elle évoque la difficulté d'être, la souffrance, elle reste élégante en étant à fleur de peau. Un tour de force au coeur d'une époque d'une vulgarité extrême ! Quand à la mort, on n'a pas l'occasion de parler tous les jours et elle le fait si bien... comme elle célèbre si bien la vie ! Bref, cette rencontre et ce que je partage avec le public me font un bien fou.
Comment avez-vous sélectionné les passages de « Je ne renie rien » ?
En fonction de ce qui me touchait le plus et avec l'envie de plutôt cerner l'intime, en occultant par exemple les personnalités qu'elle appréciait comme ses excès. En bouquet final, j'ai juste ajouté quelques citations, drôle ou touchantes.
Alex Lutz vous met à nouveau en scène. Que vous apporte-t-il ?
C'est chez lui, pendant nos répétitions du Sand, que j'ai découvert « Je ne renie rien ». Adorant Sagan, il a immédiatement eu une vision du spectacle et m'a donné l'idée d'un décalage de ton et d'une énergie basse qui me font m'effacer derrière Sagan sans jamais l'imiter et induisent l'attention soutenue du public. Et quel plaisir de travailler avec lui !
Avez-vous en tête d'autres auteurs pour de prochains spectacles ?
Je n'ai pas l'intention que cela devienne un système. Et même si j'ai une passion absolue pour Dorothy Parker, si j'aime Colette, Duras, Virginia Woolf..., je ne sais pas si j'en ferai quelque chose...
Et la chanson ?
Je continue les tournées (Stars 80, Top 50...). Amusantes et joyeuses, elles me permettent de produire mes spectacles au théâtre. Aussi suis-je totalement libre de mes choix !
Non. Peut-être nous sommes nous croisées au Palace à une certaine époque, mais rien n'est sûr.
Alors, pourquoi elle aujourd'hui ?
Pour démarrer l'écriture d'un spectacle, il me faut une rencontre avec un texte et des choses qui me touchent de manière intime. Le déclencheur fut « Je ne renie rien »(Stock) recueil de ses interviews entre 1954 et 1992. Cette femme, son intelligence, sa pensée à part, ce qu'elle y dit, avec sa lucidité, son humour à la fois subtil et féroce, sa profondeur... tout a résonné au plus profond de moi.
Dans le précédent spectacle, vous mêliez la vie de Sand à la vôtre. Pas ici, pourquoi ?
Je n'ai pas eu besoin de la rapprocher d'aujourd'hui tant elle reste actuelle et intemporelle. D'ailleurs, en cours de création, j'ai été surprise de voir à quel point elle est toujours très aimée aujourd'hui, que l'on ait 30 ou 60 ans. Sans doute le film de Diane Kurys y est-il pour quelque chose... Et parler de soi en faisant entendre la parole de quelqu'un d'autre, je trouve ça plus fort !
Qu'est-ce qui vous plaît tant en elle ?
Très philosophe, elle assume ses contradictions et ses doutes permanents. C'est un signe d'intelligence suprême ! Avec ses mots, je dis des choses très importantes pour moi. Elle parle joliment du succès, de la célébrité... et de l'écriture. C'est central dans ma vie car j'ai commencé à chanter parce que j'écrivais non parce que j'étais une grande chanteuse (rire) ! Quand elle évoque la difficulté d'être, la souffrance, elle reste élégante en étant à fleur de peau. Un tour de force au coeur d'une époque d'une vulgarité extrême ! Quand à la mort, on n'a pas l'occasion de parler tous les jours et elle le fait si bien... comme elle célèbre si bien la vie ! Bref, cette rencontre et ce que je partage avec le public me font un bien fou.
Comment avez-vous sélectionné les passages de « Je ne renie rien » ?
En fonction de ce qui me touchait le plus et avec l'envie de plutôt cerner l'intime, en occultant par exemple les personnalités qu'elle appréciait comme ses excès. En bouquet final, j'ai juste ajouté quelques citations, drôle ou touchantes.
Alex Lutz vous met à nouveau en scène. Que vous apporte-t-il ?
C'est chez lui, pendant nos répétitions du Sand, que j'ai découvert « Je ne renie rien ». Adorant Sagan, il a immédiatement eu une vision du spectacle et m'a donné l'idée d'un décalage de ton et d'une énergie basse qui me font m'effacer derrière Sagan sans jamais l'imiter et induisent l'attention soutenue du public. Et quel plaisir de travailler avec lui !
Avez-vous en tête d'autres auteurs pour de prochains spectacles ?
Je n'ai pas l'intention que cela devienne un système. Et même si j'ai une passion absolue pour Dorothy Parker, si j'aime Colette, Duras, Virginia Woolf..., je ne sais pas si j'en ferai quelque chose...
Et la chanson ?
Je continue les tournées (Stars 80, Top 50...). Amusantes et joyeuses, elles me permettent de produire mes spectacles au théâtre. Aussi suis-je totalement libre de mes choix !
Paru le 02/10/2017
(34 notes) LE PETIT MONTPARNASSE Du jeudi 21 septembre au samedi 30 décembre 2017
TEXTE(S). Dans ce monologue sensible et attachant, Caroline Loeb s'approprie la parole de Sagan l'indomptable. Après son spectacle sur George Sand, "George Sand, ma vie son oeuvre" Caroline Loeb s'attaque à une autre grande icône de la littérature française, la Sagan. Emouvante, drôle, lucide et implacable...
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