En effet, tout les oppose. Charlotte s'est coulée dans le moule de sa filiation, catho et conservatrice. Mariée, trois enfants et coincée, elle s'est construit un monde artificiel dans lequel elle ne voit ni les infidélités de son mari, ni les réelles aspirations de ses enfants. Elle vit, ou plutôt survit, en fonction du qu'en dira-t-on et ne cesse d'incriminer Claire à tout bout de champs pour sa liberté de ton. Anticonformiste, divorcée, working girl et femme libre, Claire avait rompu ses liens avec sa famille. Pourtant, touchée par l'état de Charlotte, elle va réussir à la faire s'assumer en tant que femme et, concomitamment, à se faire du bien à elle-même. Mais, de soeurs fâchées à complicité fraternelle, il y aura bien des péripéties.

Conçue par Marilyne Bal, et mise en scène par Jean-Philippe Azéma, comme une pièce à sketches, cette comédie joue aussi bien sur les ressorts de l'humour vache que sur le poids des non-dits. Pourtant, la tendresse y affleure souvent. Dans des registres très différents, Karine Dubernet et Claire Gérard* sont parfaitement crédibles, La première sait cacher la sensibilité de son personnage sous un abord brutal. La seconde, à l'instar du sien, change avec brio du tout en tout au fil de la pièce. Rompues toutes deux au difficile exercice du rire, elles ne manquent pas d'en provoquer !

*Claire Gérard et Marie-Hélène Lentini se partagent le rôle en alternance.