Interview par Caroline Fabre
Pierre Palmade
« Un côté enfant-roi assumé avec humour et distance »
Retour aux sources pour Pierre Palmade dont le dernier solo remonte à 2010. Il revient, en effet, seul en scène, au Théâtre du Rond-Point, mais n'oublie ni "L'Atelier Palmade" ni la « Troupe à Palmade »
Pourquoi avoir créé en 2005, puis dissout, cette année, l'Atelier Palmade d'où fut issue la si talentueuse « Troupe à Palmade » ?
Déçu par maints spectacles estampillés « attention vous allez rire », j'ai eu envie de créer une oasis pour des comédiens passionnés et exigeants. Ils me montraient des scènes, je leur en faisais un retour : chasse au "déjà vu" et à la vulgarité, interdiction d'imiter ses idoles... dont moi ! (rire). Je les ai révélés à eux-mêmes. Un ton et des auteurs sont nés. Un peu grâce à moi, je l'espère, ils multipliaient les engagements et donc venaient moins. Nous avions tissé des liens affectifs très forts et quand j'en ai cherché des nouveaux pour les remplacer, ce n'était plus pareil. J'ai préféré mettre mon énergie ailleurs.
Vous produisez « Le miracle » comédie de Patxi Garrat et Alexandra Chouraqui... issus de l'Atelier. Une façon de prolonger, malgré tout, ce qui fut ?
Alex et Patxi m'ont présenté leur pièce juste avant l'annonce de ma décision. Non seulement elle m'a immédiatement plu, mais je suis fier de ce couple dominant/dominé, né au sein du groupe. Ca représente tant ce qui s'est passé pendant toutes ces années que j'ai décidé de continuer l'aventure, différemment. C'est une première pour moi. Si ça marche, je réitèrerai probablement.
Du 5 au 31 décembre au Rond Point, vous revenez au seul en scène avec « Aimez-moi ». Qu'est-ce qui vous y a décidé ?
Alors que je ne me trouvais plus très compétitif dans la jungle des « one-manschistes », mon amie, Mireille Dumas, m'a donné la première impulsion en louant ma poésie et le fait que je ne cherchais pas à être drôle à tout prix. Puis, mon producteur, Pascal Guillaume, m'a décidé à franchir le pas à nouveau, dans un lieu où vient un autre public, ouvert au théâtre, à l'absurde. Alors, je vais me présenter à des théâtreux qui ne me connaissent pas bien... mon ancien public n'étant bien entendu pas interdit de salle ! (rire)
Qu'y verrons-nous ?
Un conteur, des histoires et des personnages. Certains, francs à outrance, pour qui la franchise peut tout faire passer, tout résoudre. Par exemple, l'un dit à son meilleur ami qu'il veut coucher avec sa femme, l'autre appelle des chanteurs célèbres pour critiquer leurs chansons, un père force ses enfants à faire tourner la maison en leur annonçant que leur mère est partie... Il y a aussi ceux qui n'ont pas le sens des priorités, l'un mettant au même plan la crise cardiaque de sa mère et un évier bouché, l'autre râlant car il ne trouve pas assez de mauvaises nouvelles à la Une de son Parisien... Ayant un côté enfant-roi assumé avec humour et distance et la démarche scénique étant de se faire aimer, l'injonction puérile « Aimez-moi » s'est imposée en titre.
Palmade y revient, en comédien un peu plus solide, mais avec son univers car l'auteur, lui, n'a pas beaucoup changé !
Déçu par maints spectacles estampillés « attention vous allez rire », j'ai eu envie de créer une oasis pour des comédiens passionnés et exigeants. Ils me montraient des scènes, je leur en faisais un retour : chasse au "déjà vu" et à la vulgarité, interdiction d'imiter ses idoles... dont moi ! (rire). Je les ai révélés à eux-mêmes. Un ton et des auteurs sont nés. Un peu grâce à moi, je l'espère, ils multipliaient les engagements et donc venaient moins. Nous avions tissé des liens affectifs très forts et quand j'en ai cherché des nouveaux pour les remplacer, ce n'était plus pareil. J'ai préféré mettre mon énergie ailleurs.
Vous produisez « Le miracle » comédie de Patxi Garrat et Alexandra Chouraqui... issus de l'Atelier. Une façon de prolonger, malgré tout, ce qui fut ?
Alex et Patxi m'ont présenté leur pièce juste avant l'annonce de ma décision. Non seulement elle m'a immédiatement plu, mais je suis fier de ce couple dominant/dominé, né au sein du groupe. Ca représente tant ce qui s'est passé pendant toutes ces années que j'ai décidé de continuer l'aventure, différemment. C'est une première pour moi. Si ça marche, je réitèrerai probablement.
Du 5 au 31 décembre au Rond Point, vous revenez au seul en scène avec « Aimez-moi ». Qu'est-ce qui vous y a décidé ?
Alors que je ne me trouvais plus très compétitif dans la jungle des « one-manschistes », mon amie, Mireille Dumas, m'a donné la première impulsion en louant ma poésie et le fait que je ne cherchais pas à être drôle à tout prix. Puis, mon producteur, Pascal Guillaume, m'a décidé à franchir le pas à nouveau, dans un lieu où vient un autre public, ouvert au théâtre, à l'absurde. Alors, je vais me présenter à des théâtreux qui ne me connaissent pas bien... mon ancien public n'étant bien entendu pas interdit de salle ! (rire)
Qu'y verrons-nous ?
Un conteur, des histoires et des personnages. Certains, francs à outrance, pour qui la franchise peut tout faire passer, tout résoudre. Par exemple, l'un dit à son meilleur ami qu'il veut coucher avec sa femme, l'autre appelle des chanteurs célèbres pour critiquer leurs chansons, un père force ses enfants à faire tourner la maison en leur annonçant que leur mère est partie... Il y a aussi ceux qui n'ont pas le sens des priorités, l'un mettant au même plan la crise cardiaque de sa mère et un évier bouché, l'autre râlant car il ne trouve pas assez de mauvaises nouvelles à la Une de son Parisien... Ayant un côté enfant-roi assumé avec humour et distance et la démarche scénique étant de se faire aimer, l'injonction puérile « Aimez-moi » s'est imposée en titre.
Palmade y revient, en comédien un peu plus solide, mais avec son univers car l'auteur, lui, n'a pas beaucoup changé !
Paru le 29/11/2017
(70 notes) THÉÂTRE DU ROND-POINT Du mardi 5 décembre au dimanche 31 décembre 2017
TEXTE(S). Sketchs, saynètes, puzzle hilarant de figures humaines, galerie éclatée de portraits nourris à ses trente ans de carrière, Pierre Palmade revient, égal à lui-même, mais grandi, toujours ahuri devant les folies des hommes, en Buster Keaton de la parole.
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