Interview par Manuel Piolat Soleymat
Stéphanie Tesson
“Amphitryon”, de Molière au Théâtre de Poche-Montparnasse
Stéphanie Tesson, codirectrice du Théâtre de Poche-Montparnasse, met pour la première fois en scène une pièce de Molière. Elle crée "Amphitryon", chargée de « l'amour absolu » qu'elle ressent depuis l'enfance pour cette figure tutélaire du théâtre.
Voici 20 ans que vous avez créé votre compagnie et c'est la première fois que vous mettez en scène une pièce de Molière. Quelle relation entreteniez-vous, durant toutes ces années avec cet auteur ?
Une relation fondamentale puisque c'est grâce à lui que je suis venue au théâtre, en le découvrant dans le film au sein duquel Ariane Mnouchkine a raconté sa vie, à la fin des années 1970. Ce film a été pour l'enfant que j'étais alors une véritable révélation. Je me suis dit que je voulais être Molière !
Qu'est-ce qui vous captivait chez lui ?
Sa vie de saltimbanque, son existence passée à écrire des textes qu'il mettait en scène pour une troupe qui s'apparentait à une famille. Je rêvais de partir à l'aventure sur les routes pour découvrir tous les soirs une nouvelle ville, un nouveau public... Et puis, un jour, j'ai fondé ma compagnie en essayant de retrouver cette idée de troupe.
Pourquoi ne pas vous être emparée d'une de ses pièces plus tôt ?
Parce que l'occasion ne s'est jamais vraiment présentée. Malgré l'amour absolu que j'ai toujours ressenti pour ce saint patron du théâtre, comme j'aime l'appeler. Molière est vraiment le patron des artisans acteurs, metteurs en scène, décorateurs, costumiers, éclairagistes...
Mais je n'avais pas trouvé la bonne matière à travailler, la pièce qui pouvait me permettre de me rapprocher de lui. Et puis, lorsqu'on m'a proposé de participer au "Mois Molière" à Versailles, en juin dernier, j'ai décidé de sauter le pas et de mettre en scène Amphitryon.
Pourquoi avoir choisi cette pièce ?
Parce qu'elle se démarque des autres. Elle a trait aux dieux et non aux hommes. Amphitryon est l'œuvre dans laquelle Molière a mis le plus de son intimité, de choses qui lui étaient personnelles, notamment son rapport à la foi, à la mort, à l'invisible, au spirituel, à l'amour, à la liberté... Je le sens éminemment présent dans cette pièce et cela me touche profondément.
Qu'est-ce que vous avez placé au centre de votre travail de mise en scène ?
L'idée du paradoxe qui est au cœur de l'acte théâtral et qui se trouve merveilleusement exprimée dans "Amphitryon". Cette pièce fait en effet se côtoyer de nombreuses idées opposées : l'illusion et la vérité, la dimension spirituelle et la dimension humaine, l'antique et le moderne, le comique et le tragique, le vu et le non-vu... C'est une pièce tellurique, bouleversante et insaisissable, dans laquelle se rencontrent, comme dans un creuset d'alchimiste, des tas de notions et d'extrêmes, des choses qui ne sont d'ordinaire pas réunies.
Une relation fondamentale puisque c'est grâce à lui que je suis venue au théâtre, en le découvrant dans le film au sein duquel Ariane Mnouchkine a raconté sa vie, à la fin des années 1970. Ce film a été pour l'enfant que j'étais alors une véritable révélation. Je me suis dit que je voulais être Molière !
Qu'est-ce qui vous captivait chez lui ?
Sa vie de saltimbanque, son existence passée à écrire des textes qu'il mettait en scène pour une troupe qui s'apparentait à une famille. Je rêvais de partir à l'aventure sur les routes pour découvrir tous les soirs une nouvelle ville, un nouveau public... Et puis, un jour, j'ai fondé ma compagnie en essayant de retrouver cette idée de troupe.
Pourquoi ne pas vous être emparée d'une de ses pièces plus tôt ?
Parce que l'occasion ne s'est jamais vraiment présentée. Malgré l'amour absolu que j'ai toujours ressenti pour ce saint patron du théâtre, comme j'aime l'appeler. Molière est vraiment le patron des artisans acteurs, metteurs en scène, décorateurs, costumiers, éclairagistes...
Mais je n'avais pas trouvé la bonne matière à travailler, la pièce qui pouvait me permettre de me rapprocher de lui. Et puis, lorsqu'on m'a proposé de participer au "Mois Molière" à Versailles, en juin dernier, j'ai décidé de sauter le pas et de mettre en scène Amphitryon.
Pourquoi avoir choisi cette pièce ?
Parce qu'elle se démarque des autres. Elle a trait aux dieux et non aux hommes. Amphitryon est l'œuvre dans laquelle Molière a mis le plus de son intimité, de choses qui lui étaient personnelles, notamment son rapport à la foi, à la mort, à l'invisible, au spirituel, à l'amour, à la liberté... Je le sens éminemment présent dans cette pièce et cela me touche profondément.
Qu'est-ce que vous avez placé au centre de votre travail de mise en scène ?
L'idée du paradoxe qui est au cœur de l'acte théâtral et qui se trouve merveilleusement exprimée dans "Amphitryon". Cette pièce fait en effet se côtoyer de nombreuses idées opposées : l'illusion et la vérité, la dimension spirituelle et la dimension humaine, l'antique et le moderne, le comique et le tragique, le vu et le non-vu... C'est une pièce tellurique, bouleversante et insaisissable, dans laquelle se rencontrent, comme dans un creuset d'alchimiste, des tas de notions et d'extrêmes, des choses qui ne sont d'ordinaire pas réunies.
Paru le 19/11/2017
(14 notes) THÉÂTRE DU POCHE-MONTPARNASSE Du mardi 12 septembre au dimanche 31 décembre 2017
COMÉDIE DRAMATIQUE. Pour séduire la belle Alcmène, épouse d’Amphitryon, Jupiter utilise un ingénieux stratagème: il se présente sous les traits de ce dernier. Mercure, serviteur de Jupiter, fait de même : il prend les traits du valet d’Amphitryon, le dénommé Sosie. Lorsque Sosie regagne la maison de son maître, il a ...
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