Interview par Manuel Piolat Soleymat
Frédéric Andrau
“Criminel” à La Manufacture des Abbesses
Condamné pour le meurtre de son père, Boris sort de prison après 15 années de réclusion. La nuit du drame, sa sœur Camille a elle-même frôlé la mort. Que s'est-il vraiment passé ce jour-là ? Xavier, le mari de la jeune femme, tente de faire la lumière sur les circonstances de cette soirée tragique... Ecrit et mis en scène par Yann Reuzeau, "Criminel" nous entraîne dans les tourbillons d'une énigme familiale. Frédéric Andrau (qui interprète le personnage de Xavier) nous en dit plus sur cette pièce à suspens.
Diriez-vous de "Criminel" qu'il s'agit d'un thriller théâtral ?
Oui, car le suspens nous tient du début à la fin. La tension narrative de cette histoire se noue autour de la maladresse avec laquelle chaque personnage (ndlr, Morgan Perez, Blanche Veisberg et Sophie Vonlanthen complètent la distribution) gère ses sentiments de peur et de colère. Ce qui est étrange et émouvant dans "Criminel", c'est la façon dont les êtres qui s'aiment restent liés malgré eux, même dans les situations les plus extrêmes.
Qui est Xavier, le personnage que vous incarnez sur scène ?
C'est un homme qui doute beaucoup, y compris de la nature de ses sentiments. Boris a été pour lui un référant, une sorte de « grand frère ». Car Xavier s'est construit sans repère. Il a grandi dans la douleur de ne pas avoir de famille. Sa perception des choses n'est jamais banale. Elle le pousse à vouloir trouver un sens à tout pour combler un manque, pour avoir le sentiment d'être à la bonne place. Il veut donc essayer de comprendre ce qui s'est vraiment passé le soir du drame. Et d'ou vient la violence d'Elsa, sa fille adorée...
Qu'est-ce qui, pour vous, se trouve au cœur de cette histoire ?
"Criminel" interroge le rapport que chacun d'entre nous entretient avec ce qui est juste ou ne l'est pas... Cette pièce nous pose des tas de questions. Jusqu'où peut-on s'appuyer sur les autres pour se construire ? Comment la violence se transmet elle, comment peut-elle un jour appeler la violence ? De quelle façon partage-t-on la responsabilité d'un crime ? De quelle façon fabrique-t-on un monstre ?
Quel regard portez-vous sur l'univers d'écriture de Yann Reuzeau ?
Voilà longtemps que j'avais envie de travailler avec lui. Il a un sens du rythme et de l'intrigue bien à lui. En dehors du fait qu'il est passionant de travailler sous sa direction et de se faufiler dans son univers, je trouve qu'il cerne ses sujets de façon extrêmement pertinente. Avec toujours énormément de tendresse pour ses personnages. Il fait la lumière sur la façon dont les êtres fonctionnent en préservant leur complexité et leur humanité. Il ne dénonce pas, préfère questionner nos maladresses, nous pousser à réfléchir, à éprouver de quelle façon le bien et le mal s'entremêlent...
Oui, car le suspens nous tient du début à la fin. La tension narrative de cette histoire se noue autour de la maladresse avec laquelle chaque personnage (ndlr, Morgan Perez, Blanche Veisberg et Sophie Vonlanthen complètent la distribution) gère ses sentiments de peur et de colère. Ce qui est étrange et émouvant dans "Criminel", c'est la façon dont les êtres qui s'aiment restent liés malgré eux, même dans les situations les plus extrêmes.
Qui est Xavier, le personnage que vous incarnez sur scène ?
C'est un homme qui doute beaucoup, y compris de la nature de ses sentiments. Boris a été pour lui un référant, une sorte de « grand frère ». Car Xavier s'est construit sans repère. Il a grandi dans la douleur de ne pas avoir de famille. Sa perception des choses n'est jamais banale. Elle le pousse à vouloir trouver un sens à tout pour combler un manque, pour avoir le sentiment d'être à la bonne place. Il veut donc essayer de comprendre ce qui s'est vraiment passé le soir du drame. Et d'ou vient la violence d'Elsa, sa fille adorée...
Qu'est-ce qui, pour vous, se trouve au cœur de cette histoire ?
"Criminel" interroge le rapport que chacun d'entre nous entretient avec ce qui est juste ou ne l'est pas... Cette pièce nous pose des tas de questions. Jusqu'où peut-on s'appuyer sur les autres pour se construire ? Comment la violence se transmet elle, comment peut-elle un jour appeler la violence ? De quelle façon partage-t-on la responsabilité d'un crime ? De quelle façon fabrique-t-on un monstre ?
Quel regard portez-vous sur l'univers d'écriture de Yann Reuzeau ?
Voilà longtemps que j'avais envie de travailler avec lui. Il a un sens du rythme et de l'intrigue bien à lui. En dehors du fait qu'il est passionant de travailler sous sa direction et de se faufiler dans son univers, je trouve qu'il cerne ses sujets de façon extrêmement pertinente. Avec toujours énormément de tendresse pour ses personnages. Il fait la lumière sur la façon dont les êtres fonctionnent en préservant leur complexité et leur humanité. Il ne dénonce pas, préfère questionner nos maladresses, nous pousser à réfléchir, à éprouver de quelle façon le bien et le mal s'entremêlent...
Paru le 17/11/2017
(13 notes) MANUFACTURE DES ABBESSES Du dimanche 8 octobre 2017 au mardi 17 avril 2018
COMÉDIE DRAMATIQUE. Que Boris tue son père, c’était presque inéluctable. Mais que Camille, sa sœur adorée, frôle la mort cette même nuit, cela restera difficilement compréhensible. La justice a frappé, quinze ans ont passé, mais les hommes, eux, s’interrogent, se révoltent, se heurtent, encore et encore, sur ces quel...
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