Nous sommes apparemment chez un célibataire, avec le désordre, pour ne pas dire plus, qui va avec. Chris y tourne comme un lion en cage, seul. Triste ? En colère ? En tout cas désemparé puisqu'il tente de renouer avec d'anciens amis, tous aux abonnés absents. Seule Mélanie déboule illico, telle une tornade et apparemment très remontée contre lui...

Tout commence dans la tension sans qu'on sache pourquoi, je dois l'avouer, j'ai eu du mal à entrer dans la pièce. Mais à partir du moment où ces personnages, un peu trop tranchés au départ, commencent à se révéler, j'ai plongé dans leur histoire en me régalant de ce jeu du chat et de la souris de haute volée, cassant les codes de la comédie romantique.

Des plus velléitaires, handicapé en amour comme en rupture, Chris abuse des circonvolutions et d'excuses bidon. Mélanie, au contraire, parle franco et s'affiche en femme libre qui multiplie les aventures d'un soir. Ensemble, ils vont dénouer les fils tordus qui ont tissé leurs relations depuis qu'elle fut, il y a quinze ans de cela, « son pote à nichons »...

Cette belle explosion de sentiments tus, contrariés, divers et variés nous est servie par deux binômes jouant en alternance, soit Géraldine Adams et l'auteur, soit Jane Resmond et Julien Héteau. Pour ma part, j'ai vu le premier, très convaincant et, pour connaître les autres comédiens, je présume de leur force à convaincre. La mise en scène sobre, juste et sensible est signée Eric Le Roch. Un joli moment.