La pièce se situe entre 1967 et 1968, dans une petite ville du Maine aux Etats-Unis. Deux amies, également voisines, attendent le retour de leurs maris partis combattre au Vietnam. Elles nous invitent à entrer chez elles et à découvrir leur quotidien. Mia (interprétée par Marie-Julie Baup) est une jeune mère au foyer, tiraillée entre son passé et le présent qu'elle a choisi. Ancienne activiste et militante, c'est une femme moderne. Pilule, tabac, alcool, droits de l'Homme, elle veut défendre toutes les causes et prôner la liberté des individus et de leurs choix. Pourtant, Mia est aujourd'hui cantonnée à changer les couches de sa fille et à nettoyer la maison. Sa charmante voisine Suzan (interprétée par Lysiane Meis) est tout le contraire. Parfaite américaine, elle s'occupe de son fils avec dévouement et attend patiemment le retour de son mari. Un peu folle et simplette, elle va pourtant dévoiler une nouvelle facette de sa personnalité. L'une et l'autre se tiennent compagnie et se complètent.
Un soir, tout va basculer. Le voisin suspicieux Monsieur Larson prévient le quartier : un déserteur s'y cache. Celui-ci n'est autre qu'Isaac (interprété par Benoît Moret), l'ex-petit-ami de Mia. Lorsque celle-ci le surprend dans la chambre de sa fille, Mia ne sait plus où donner de la tête. Et c'est là que toute l'intrigue commence...

Le texte est très bien écrit, et la mise en scène vous transporte dès les premières secondes dans cette Amérique sixties. Des couleurs explosives, des accessoires vieillots mais réalistes et authentiques, un choix musical adapté, et vous voilà entraîné dans une époque pas si lointaine mais bien différente de la nôtre. Mais cette comédie n'est pas si légère que cela... Amour, amitié, tromperie, sexe et guerre sont les sujets sur lesquels la pièce vous donne à réfléchir. Avec fraicheur et joie de vivre les deux comédiennes s'interrogent sur leur place dans la société, et par là nous interrogent aussi. Benoît Moret quant à lui impose de l'humour et de la légèreté à un sujet plus difficile : la guerre du Vietnam.

Sourires, émotions et fous rires sont au rendez-vous. Si vous ne connaissez pas l'époque et l'Histoire, vous les découvrirez avec douceur. Si elles vous sont déjà familières, vous pourrez vous les réapproprier avec nostalgie durant une heure et demie. Dans Papa va bientôt rentrer, l'écriture, la mise en scène, le décor et les acteurs vous transportent bien loin de Paris, alors courez-y...