Zoom par Régis Daro
Un théâtre intimiste et qui ose casser les codes
Le texte de Juan Mayorga, "Le Garçon du dernier rang", traduit de l'espagnol par Dominique Poulange et Jorge Lavelli, n'a cessé d'inspirer. Après la version cinématographique de François Ozon "Dans la maison", c'est au tour de Paul Desveaux d'exploiter ce texte à la fois touchant et satirique. Dans un décor que les comédiens habitent à tous les sens du terme, nous assistons, à travers les yeux du Garçon du dernier rang, au quotidien d'une famille tout ce qu'il y a de plus banal... Ou presque. Un moment privilégié à découvrir sans plus attendre.
Lorsque l'on rentre dans la séduisante salle du Paris-Villette, le ton du spectacle est instamment donné. Déjà sur scène, un professeur compulse des copies; derrière lui, trois grands écrans noirs. Si nous ne sommes pas au cinéma, nous ne sommes pas vraiment au théâtre non plus... En tout cas, pas dans un théâtre que l'on pourrait qualifier de conventionnel. Paul Desveaux, metteur en scène et scénographe, casse les codes. Il montre l'interdit. Il traduit l'ineffable.
André, le professeur de français obligeant, et Tom, l'étudiant sauvage, tiennent les ficelles de ces 1h45 d'immersion au coeur du quotidien de familles de classe moyenne qui suscitent parfois la curiosité. Sous prétexte d'un exercice littéraire, les deux hommes vont se prêter au jeu de l'espionnage malsain. Le public devient alors complice, à son insu, de cette expérience singulière.
Le décor, imaginé par le metteur en scène Paul Desveaux lui-même, apporte une véritable plus value au texte de Mayorga. Sur le plateau, derrière les grands écrans noirs aux allures de tableaux noirs, une maison grandeur nature s'offre au public. C'est au coeur de ce lieu que Tom passera désormais le plus clair de son temps. Le public aussi donc. Il est plongé dans l'intimité de cette famille. Comme au cinéma, les scènes s'enchaînent avec une fluidité troublante. Des moments plus intimes, des explorations d'autres pièces de la villa se font aussi grâce à la vidéo. Des transitions qui viennent apporter du rythme au spectacle, et qui viennent étayer les moments de trahison, d'amour, de conspiration, de sexe, de déception, d'espoir. Tout est savamment dosé. Le public ne peut que se laisser emporter dans ce savoureux tourbillon de la vie. Un tourbillon à découvrir jusqu'au 24 mars au théâtre Paris-Villette.
André, le professeur de français obligeant, et Tom, l'étudiant sauvage, tiennent les ficelles de ces 1h45 d'immersion au coeur du quotidien de familles de classe moyenne qui suscitent parfois la curiosité. Sous prétexte d'un exercice littéraire, les deux hommes vont se prêter au jeu de l'espionnage malsain. Le public devient alors complice, à son insu, de cette expérience singulière.
Le décor, imaginé par le metteur en scène Paul Desveaux lui-même, apporte une véritable plus value au texte de Mayorga. Sur le plateau, derrière les grands écrans noirs aux allures de tableaux noirs, une maison grandeur nature s'offre au public. C'est au coeur de ce lieu que Tom passera désormais le plus clair de son temps. Le public aussi donc. Il est plongé dans l'intimité de cette famille. Comme au cinéma, les scènes s'enchaînent avec une fluidité troublante. Des moments plus intimes, des explorations d'autres pièces de la villa se font aussi grâce à la vidéo. Des transitions qui viennent apporter du rythme au spectacle, et qui viennent étayer les moments de trahison, d'amour, de conspiration, de sexe, de déception, d'espoir. Tout est savamment dosé. Le public ne peut que se laisser emporter dans ce savoureux tourbillon de la vie. Un tourbillon à découvrir jusqu'au 24 mars au théâtre Paris-Villette.
Paru le 13/03/2018
(8 notes) THEATRE PARIS-VILLETTE Du jeudi 8 mars au samedi 24 mars 2018
COMÉDIE DRAMATIQUE dès l'adolescence. André, professeur de français désabusé, est captivé par une rédaction de Tom, un élève du "dernier rang", qui décrit la vie familiale de l’un de ses camarades. Commence alors un échange entre l’élève et le professeur, ce dernier le poussant à poursuivre l’exercice littéraire. C’est donc à travers ...
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