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Jean-Pierre Dravel
© Serge Feuillard
Interview par Xavier Leherpeur
Jean-Pierre Dravel
metteur en scène de « Ladies Night » et du « Squat »

Jean-Pierre Dravel est spontané et jovial. Il possède
le goût du détail, de l'expression juste. En cela ses mises en scène lui ressemblent. Aussi variées qu'il est éclectique, elles ont servi des spectacles à succès comme Ma femme est folle (quatrième saison), Le Squat (sixième mois et le prix de l'Unesco) et, dernièrement, Ladies Night.
Starter Plus : Quel a été votre parcours ?

Jean-Pierre Dravel : Classique. Le Conservatoire de Paris auprès de professeurs « classiques », la rencontre avec Jean-Laurent Cochet... Puis la scène. J'ai joué beaucoup et très vite. J'ai travaillé entre autres avec Pasolini — et nous avons créé Affabulazione —, avec Anouilh dont j'ai interprété sept pièces, certaines sous sa direction, et surtout avec Georges Wilson que je retrouvais régulièrement depuis mes débuts et avec lequel je suis resté au final plus de dix ans consécutifs. J'ai fait aussi du cinéma mais c'était une ambiance particulière car il fallait vraiment être là tout le temps. Ce qu'exige moins le théâtre. J'aime trop ma liberté, alors je suis reparti vers les planches.


S P : Et la mise en scène ?

J-P D : J'en faisais régulièrement depuis longtemps, mais comme ça de temps en temps, sans continuité. Du coup, on ne me prenait pas au sérieux en tant que metteur en scène. Comme je voulais vraiment m'y consacrer, il y a quatre ans, je me suis décidé à arrêter complètement de faire l'acteur. Et le bonheur fait que depuis ça marche très fort.


S P : Il y a une véritable diversité dans votre travail...

J-P D : Dans le choix des textes, c'est vrai. La preuve, lorsque je montais Ma femme est folle, je m'apprêtais aussi à mettre en scène Les Mains sales. Je me souviens, les gens disaient que j'étais fou, que je sautais sans parachute. Mais par exemple pour Ma femme..., genre de théâtre que je n'avais jamais abordé, cela m'a demandé beaucoup de travail, j'ai dû apporter beaucoup d'imagination et de rigueur. J'ai adoré faire ça.


S P : Comment travaillez-vous une mise en scène ?

J-P D : Je les écris toutes, sans exception. Ce qui, dans le cas de Ladies Night, était impératif. Ce genre de spectacle exige une construction précise. Cela permet de mettre très vite en place le personnage et ses déplacements. Dès lors, les acteurs sont libres et on peut travailler leur rôle en profondeur. Par la suite, lorsque je connais mieux les comédiens, je nuance en fonction de leur personnalité. Mais la plupart du temps, je ne change presque rien.
Paru le 01/01/2001