Zoom par Régis Daro
Une ménagerie de verre onirique et envoutante
Destins brisés, souvenirs écorchés : un spectacle qui ne laisse pas insensible
C'est un voyage, une rêverie, un séjour dans le passé, une errance dans le souvenir, que propose actuellement le scénographe et actuel directeur du théâtre de Gennevilliers : Daniel Jeanneteau. Avec « La ménagerie de verre », texte de Tennessee Williams sur fond autobiographique, le temps semble suspendu pour laisser place à la pureté et l'onirisme.
De grands voilages habillent le plateau. Le sol est recouvert d'un tapis duveteux et nuageux... Nous entrons dans un autre univers. Celui du rêve et du souvenir.
Tom, alias Tennessee William lui-même (Olivier Werner) se souvient, justement. Il se remémore d'une mère (Dominique Reymond), étouffante, autoritaire, écrasante, accablante, malheureuse.... Il se souvient d'une soeur, Laura (Solène Arbel), peut-être infirme, sûrement différente.... Tout ce microcosme familial évolue devant nos yeux, glisse et virevolte avec émotion. Ces scènes du quotidien, cette souffrance, c'est à travers les yeux de Tom que le public la perçoit. Cet homme, qui des années après, reste marqué par ces moments vécus en plein coeur du Missouri.
L'arrivée d'un galant (Quentin Bouissou) pour « petite soeur » fait renaître l'espoir dans le foyer. Mais le fait qu'il soit déjà fiancé assène un coup de grâce à la mère, qui croyait retrouver ses vingt ans, à « petite soeur », qui voyait en cet homme un époux, et à Tom, qui ne voit désormais plus aucune autre issue à cette vie oppressante... À part la fuite.
Daniel Jeanneteau a réussi le pari de faire jouer les comédiens dans des univers de temps différents, tout en obtenant une grande cohésion dans le jeu des acteurs. La mère est restée ancrée aux années qui ont précédé son mariage. Le fils est dans le présent... Et pourtant, leur relation est on ne peut plus intense. Quant à la soeur, elle n'a pas vraiment trouvé sa place, perdue dans « les souvenirs », dans sa ménagerie de verre insolite, dans son monde à elle.
La bande son tantôt stridente, tantôt musicale est savamment dosée. Quant au travail sur les lumières, il habille avec poésie un décor immaculé. C'est donc un sans-faute pour cette ménagerie de verre de Tennessee Williams et Daniel Jeanneteau.
Au théâtre de Gennevilliers jusqu'au 2 avril.
Tom, alias Tennessee William lui-même (Olivier Werner) se souvient, justement. Il se remémore d'une mère (Dominique Reymond), étouffante, autoritaire, écrasante, accablante, malheureuse.... Il se souvient d'une soeur, Laura (Solène Arbel), peut-être infirme, sûrement différente.... Tout ce microcosme familial évolue devant nos yeux, glisse et virevolte avec émotion. Ces scènes du quotidien, cette souffrance, c'est à travers les yeux de Tom que le public la perçoit. Cet homme, qui des années après, reste marqué par ces moments vécus en plein coeur du Missouri.
L'arrivée d'un galant (Quentin Bouissou) pour « petite soeur » fait renaître l'espoir dans le foyer. Mais le fait qu'il soit déjà fiancé assène un coup de grâce à la mère, qui croyait retrouver ses vingt ans, à « petite soeur », qui voyait en cet homme un époux, et à Tom, qui ne voit désormais plus aucune autre issue à cette vie oppressante... À part la fuite.
Daniel Jeanneteau a réussi le pari de faire jouer les comédiens dans des univers de temps différents, tout en obtenant une grande cohésion dans le jeu des acteurs. La mère est restée ancrée aux années qui ont précédé son mariage. Le fils est dans le présent... Et pourtant, leur relation est on ne peut plus intense. Quant à la soeur, elle n'a pas vraiment trouvé sa place, perdue dans « les souvenirs », dans sa ménagerie de verre insolite, dans son monde à elle.
La bande son tantôt stridente, tantôt musicale est savamment dosée. Quant au travail sur les lumières, il habille avec poésie un décor immaculé. C'est donc un sans-faute pour cette ménagerie de verre de Tennessee Williams et Daniel Jeanneteau.
Au théâtre de Gennevilliers jusqu'au 2 avril.
Paru le 26/03/2018
(4 notes) THÉÂTRE DE GENNEVILLIERS - CENTRE DRAMATIQUE NATIONAL Du mercredi 21 mars au lundi 2 avril 2018
COMÉDIE DRAMATIQUE. La Ménagerie de verre se déroule dans un petit appartement de Saint Louis et met en scène trois membres de la même famille, les Wingfield: une mère, Amanda, abandonnée par son mari, un fils, Tom, poète et employé dans une usine de chaussures, une fille, Laura, fragile, solitaire et qui collectionn...
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