Zoom par Régis Daro
"Still Life", le récit de 3 destins brisés
Une pièce moderne qui ose aborder des problématiques contemporaines étouffées
Mark était Marine en Afghanistan. Il rentre de la guerre. Elle l'accompagne dans ses valises. Elle ? Cette guerre, cette violence, cette souffrance. Sur scène, Mark est rejoint par sa femme, et par sa maîtresse. Ils ne s'adresseront pas un mot, pourtant leurs histoires, elles, se parlent. Le public, premier témoin de ces récits empreints de tourment et d'amertume, se laisse emporter. Un spectacle convaincant.
Si résister à des mois de combat demande un mental solide, reprendre le cours d'une vie « normale », loin de la mort et de la barbarie n'en est pas moins une étape difficile à surmonter. C'est en tout cas ce qu'a voulu mettre en avant Emily Mann dans « Still Life ». L'auteure offre au spectateur des tranches de vie de victimes directes ou collatérales de la guerre. Pierre Laville, qui a adapté et mis en scène le texte, a quant à, lui tenu à travailler sur la psychologie de ces personnages. Des hommes et des femmes à jamais marqués par la violence des combats et du quotidien.
La mise en scène est épurée. Les comédiens, qui font exister leurs relations uniquement à travers le regard, sont justes. Chacun apporte une couleur différente à l'homme ou la femme qu'il incarne. Antoine Courtray, dans le rôle de Mark oscille entre un homme torturé et un homme qui torture. Un homme qui joue avec la mort comme un enfant joue au ballon. Le même sourire aux lèvres. Manon Clavel, est Cheryl la femme de Mark. La première victime collatérale de ce combat, blessée et meurtrie au sens propre comme au sens figuré. Elle subit sa vie et celle choisie par son mari. Elle a peur. Une peur qui la pétrifie et l'empêche de prendre son destin et celui de ses enfants en main. Enfin, Ambre Pietri est Nadine, la maîtresse de Mark, d'un Mark doux et attentionné. Militante pacifiste et féministe, elle vient compléter le tableau contemporain de cette société américaine.
Ces trois récits offrent un regard aiguisé sur une situation à laquelle sont confrontés nombre de soldats partis en Asie Centrale. Un spectacle intelligent qui pose des questions et pousse à la réflexion.
La mise en scène est épurée. Les comédiens, qui font exister leurs relations uniquement à travers le regard, sont justes. Chacun apporte une couleur différente à l'homme ou la femme qu'il incarne. Antoine Courtray, dans le rôle de Mark oscille entre un homme torturé et un homme qui torture. Un homme qui joue avec la mort comme un enfant joue au ballon. Le même sourire aux lèvres. Manon Clavel, est Cheryl la femme de Mark. La première victime collatérale de ce combat, blessée et meurtrie au sens propre comme au sens figuré. Elle subit sa vie et celle choisie par son mari. Elle a peur. Une peur qui la pétrifie et l'empêche de prendre son destin et celui de ses enfants en main. Enfin, Ambre Pietri est Nadine, la maîtresse de Mark, d'un Mark doux et attentionné. Militante pacifiste et féministe, elle vient compléter le tableau contemporain de cette société américaine.
Ces trois récits offrent un regard aiguisé sur une situation à laquelle sont confrontés nombre de soldats partis en Asie Centrale. Un spectacle intelligent qui pose des questions et pousse à la réflexion.
Paru le 17/04/2018
(14 notes) DÉCHARGEURS (LES) Du mardi 10 avril au samedi 19 mai 2018
COMÉDIE DRAMATIQUE. J’accepte, sans le condamner, tout ce qu’il a fait. Aux États-Unis, aujourd’hui. Mark, il y a peu marine en Afghanistan, est de retour dans son foyer ; il n’a pas effacé les traces de ses mises à l’épreuve et de la violence à laquelle la guerre l’a obligé. Il y retrouve Chéryl, sa femme, enceinte ...
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