Dossier par Alain Bugnard
Adieu Monsieur Haffmann
Alexandre Bonstein & Charles Lelaure
Paris, 1942. Le port de l'étoile jaune devenu obligatoire, un bijoutier décide de confier sa boutique à son employé et lui demande de le cacher. Alexandre Bonstein et Charles Lelaure donnent corps à cette comédie grinçante écrite et mise en scène par Jean-Philippe Daguerre.
Alexandre Bonstein est M. Haffmann
Le thème de la pièce ayant souvent été traité, qu'apporte au sujet le texte de Jean-Philippe Daguerre ?
Le contexte de la pièce a souvent été traité mais son prétexte rarement, puisque l'employé de M. Haffmann accepte de le cacher à une condition assez particulière ! La pièce raconte comment, même en voulant être quelqu'un de bien, on peut réagir mis sous une tension insupportable. J'ai tout de suite été emballé par l'histoire mais aussi par le traitement des personnages qui échappent à tout manichéisme, à la place laissée aux non-dits, aux non-montrés. C'est un texte entier, honnête, cash !
Pourriez-vous nous présenter M. Haffmann ?
M. Haffmann est un bijoutier juif qui a envoyé femme et enfants se réfugier en Suisse. Il se retrouve seul en espérant sauver sa boutique et sa peau. Pour interpréter ce personnage, j'ai imaginé ce que ça pouvait être de se sentir considéré comme un parasite dans son propre pays. Je me suis demandé à quoi il pouvait s'accrocher pour tenir bon. Je crois que c'est la recherche de la dignité à tout prix ; la distance aussi, l'humour fataliste. On dit que l'humour juif est l'élégance du désespoir.
Comment décririez-vous le tandem qu'il forme avec son employé ?
On est comme deux fils électriques dénudés qui se frôlent et tentent de nier les étincelles, avec le niveau des eaux qui monte inexorablement autour de nous.
Charles Lelaure est Pierre Vigneau
Pour quelles raisons ce spectacle a-t-il retenu votre attention de comédien ?
Je l'ai découvert lors de son premier Avignon en 2016. Après le spectacle, je suis allé voir Jean-Philippe Daguerre pour lui dire tout le bien que je pensais de son travail. Quelques années auparavant, il m'avait vu dans le R&J d'Alexis Michalik. Lorsqu'il m'a proposé une alternance avec Gregori Baquet, j'ai été étonné car nous avons dix ans d'écart ! Mais il m'a convaincu sans grandes difficultés !
Qui est Pierre Vigneau, votre personnage ?
C'est un homme amoureux de sa femme ! Ils se connaissent depuis l'enfance. Il est profondément gentil, droit et avec des valeurs. Mon parcours émotionnel part de ces valeurs profondes pour l'emmener vers une souffrance telle qu'elle le fait presque basculer vers l'inacceptable. Il va jusqu'à se mettre à l'épreuve afin de se retrouver.
Dans quel univers visuel Jean-Philippe Daguerre a-t-il choisi de vous faire évoluer ?
La scénographie de Caroline Mexme permet de se projeter dans plusieurs lieux à partir d'un même décor. La scène est partagée en deux espaces qui se rejoignent dans la seconde partie du spectacle.
Le thème de la pièce ayant souvent été traité, qu'apporte au sujet le texte de Jean-Philippe Daguerre ?
Le contexte de la pièce a souvent été traité mais son prétexte rarement, puisque l'employé de M. Haffmann accepte de le cacher à une condition assez particulière ! La pièce raconte comment, même en voulant être quelqu'un de bien, on peut réagir mis sous une tension insupportable. J'ai tout de suite été emballé par l'histoire mais aussi par le traitement des personnages qui échappent à tout manichéisme, à la place laissée aux non-dits, aux non-montrés. C'est un texte entier, honnête, cash !
Pourriez-vous nous présenter M. Haffmann ?
M. Haffmann est un bijoutier juif qui a envoyé femme et enfants se réfugier en Suisse. Il se retrouve seul en espérant sauver sa boutique et sa peau. Pour interpréter ce personnage, j'ai imaginé ce que ça pouvait être de se sentir considéré comme un parasite dans son propre pays. Je me suis demandé à quoi il pouvait s'accrocher pour tenir bon. Je crois que c'est la recherche de la dignité à tout prix ; la distance aussi, l'humour fataliste. On dit que l'humour juif est l'élégance du désespoir.
Comment décririez-vous le tandem qu'il forme avec son employé ?
On est comme deux fils électriques dénudés qui se frôlent et tentent de nier les étincelles, avec le niveau des eaux qui monte inexorablement autour de nous.
Charles Lelaure est Pierre Vigneau
Pour quelles raisons ce spectacle a-t-il retenu votre attention de comédien ?
Je l'ai découvert lors de son premier Avignon en 2016. Après le spectacle, je suis allé voir Jean-Philippe Daguerre pour lui dire tout le bien que je pensais de son travail. Quelques années auparavant, il m'avait vu dans le R&J d'Alexis Michalik. Lorsqu'il m'a proposé une alternance avec Gregori Baquet, j'ai été étonné car nous avons dix ans d'écart ! Mais il m'a convaincu sans grandes difficultés !
Qui est Pierre Vigneau, votre personnage ?
C'est un homme amoureux de sa femme ! Ils se connaissent depuis l'enfance. Il est profondément gentil, droit et avec des valeurs. Mon parcours émotionnel part de ces valeurs profondes pour l'emmener vers une souffrance telle qu'elle le fait presque basculer vers l'inacceptable. Il va jusqu'à se mettre à l'épreuve afin de se retrouver.
Dans quel univers visuel Jean-Philippe Daguerre a-t-il choisi de vous faire évoluer ?
La scénographie de Caroline Mexme permet de se projeter dans plusieurs lieux à partir d'un même décor. La scène est partagée en deux espaces qui se rejoignent dans la seconde partie du spectacle.
Paru le 22/05/2018
(110 notes) LE PETIT MONTPARNASSE Du samedi 13 janvier au samedi 30 juin 2018
COMÉDIE DRAMATIQUE. Paris, 1942. Le port de l’étoile jaune pour les Juifs est décrété. Joseph Haffmann propose à son employé Pierre Vigneau de lui confier sa bijouterie, s’il accepte de le cacher en attendant que la situation s’améliore. Pierre prendra-t-il le risque d’héberger clandestinement son “ancien” patron dan...
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