Interview par Alain Bugnard
Samuel Sené
Comédiens !
Après avoir raflé 5 trophées de la comédie musicale, la pièce conçue par Samuel Sené - interprétée par Marion Préïté, Fabian Richard et Cyril Romoli - revient à la Huchette. Ses deux nouvelles créations, "Un chant de Noël" et "L'Homme de Schrödinger", sont également à l'affiche de l'Artistic Athévains.
D'où vient votre goût pour la comédie musicale ?
J'ai commencé le piano à 4 ans et donné mes premiers concerts à 10 ans. Ce sont mes professeurs de musique qui m'ont fait découvrir le théâtre. Dès lors, j'ai perçu la comédie musicale comme un art majeur. Au début de ma carrière, je me suis plongé dans l'opéra, puis j'ai découvert la comédie musicale anglo-saxonne pour enfin m'attaquer au théâtre musical français. Je dirige une école de comédie musicale, Les Ateliers Musidrama. Aujourd'hui, en France, il y a suffisamment de formations mais pas assez de productions car pas assez de marchés. Et l'intelligentsia n'a pas encore reconnu le musical comme un art noble !
Dans quel registre se situe "Comédiens !" ?
Comédiens ! est à mi-chemin entre le divertissement populaire et la tragédie violente. Nous passons du rire à l'horreur, ce qui reflète bien notre monde actuel : dans une même journée, nous pouvons rire et pleurer. Cette histoire était en moi depuis longtemps : en 2004, j'avais mis en scène "Paillasse", un opéra de Leoncavallo qui m'avait séduit par sa narration singulière. À l'époque, le spectacle avait été gâché par la vie réelle : ce qui se passait sur scène entre les personnages se passait aussi dans la vie des comédiens, ce qui constituait une double mise en abyme que j'ai voulu explorer.
Mise en abyme, manipulation de l'autre et possession sont également au cœur de "L'Homme de Schrödinger"...
Mon travail est axé sur la manipulation, induite par notre grille de lecture du monde et notre vécu qui influencent nos façons de penser et comportements. "L'Homme de Schrödinger" traite de plusieurs sujets, le principal étant le doute généré par nos angoisses et la difficulté de faire des choix. Mon personnage, Sacha, est au stade ultime de la névrose et tombe amoureux d'une femme qui est son exact opposé ! Cette écriture a été déclenchée par mon intérêt pour l'expérience du «chat de Schrödinger» qui consiste à enfermer un chat dans une boîte. Ici, c'est Sacha qui choisit de s'enfermer dans une pièce ! Cette expérience quantique va lui permettre d'aller au bout de sa folie ! Nous sommes à mi-chemin entre la pièce traditionnelle et le cabaret, des numéros musicaux venant ponctuer le récit. Le trio que je forme avec Éric Chantelauze et Raphaël Bancou fonctionne très bien : j'ai les idées, le concept, la narration et les images, Éric a les mots et Raphaël les notes.
Qui est Julien Ratel, également à l'affiche d'un "Chant de Noël" ?
C'est ma petite révélation ! Son niveau en jeu, chant et danse est hallucinant ! Pourtant, il n'avait pas encore osé se montrer dans le milieu de la comédie musicale. Quand on découvre un tel talent, on veut écrire pour lui ! D'où sa présence sur cette version musicale du conte de Dickens, un spectacle familial dans le ton anglais du XIXe siècle avec 7 comédiens, 4 musiciens live et 30 costumes : une grosse machine !
J'ai commencé le piano à 4 ans et donné mes premiers concerts à 10 ans. Ce sont mes professeurs de musique qui m'ont fait découvrir le théâtre. Dès lors, j'ai perçu la comédie musicale comme un art majeur. Au début de ma carrière, je me suis plongé dans l'opéra, puis j'ai découvert la comédie musicale anglo-saxonne pour enfin m'attaquer au théâtre musical français. Je dirige une école de comédie musicale, Les Ateliers Musidrama. Aujourd'hui, en France, il y a suffisamment de formations mais pas assez de productions car pas assez de marchés. Et l'intelligentsia n'a pas encore reconnu le musical comme un art noble !
Dans quel registre se situe "Comédiens !" ?
Comédiens ! est à mi-chemin entre le divertissement populaire et la tragédie violente. Nous passons du rire à l'horreur, ce qui reflète bien notre monde actuel : dans une même journée, nous pouvons rire et pleurer. Cette histoire était en moi depuis longtemps : en 2004, j'avais mis en scène "Paillasse", un opéra de Leoncavallo qui m'avait séduit par sa narration singulière. À l'époque, le spectacle avait été gâché par la vie réelle : ce qui se passait sur scène entre les personnages se passait aussi dans la vie des comédiens, ce qui constituait une double mise en abyme que j'ai voulu explorer.
Mise en abyme, manipulation de l'autre et possession sont également au cœur de "L'Homme de Schrödinger"...
Mon travail est axé sur la manipulation, induite par notre grille de lecture du monde et notre vécu qui influencent nos façons de penser et comportements. "L'Homme de Schrödinger" traite de plusieurs sujets, le principal étant le doute généré par nos angoisses et la difficulté de faire des choix. Mon personnage, Sacha, est au stade ultime de la névrose et tombe amoureux d'une femme qui est son exact opposé ! Cette écriture a été déclenchée par mon intérêt pour l'expérience du «chat de Schrödinger» qui consiste à enfermer un chat dans une boîte. Ici, c'est Sacha qui choisit de s'enfermer dans une pièce ! Cette expérience quantique va lui permettre d'aller au bout de sa folie ! Nous sommes à mi-chemin entre la pièce traditionnelle et le cabaret, des numéros musicaux venant ponctuer le récit. Le trio que je forme avec Éric Chantelauze et Raphaël Bancou fonctionne très bien : j'ai les idées, le concept, la narration et les images, Éric a les mots et Raphaël les notes.
Qui est Julien Ratel, également à l'affiche d'un "Chant de Noël" ?
C'est ma petite révélation ! Son niveau en jeu, chant et danse est hallucinant ! Pourtant, il n'avait pas encore osé se montrer dans le milieu de la comédie musicale. Quand on découvre un tel talent, on veut écrire pour lui ! D'où sa présence sur cette version musicale du conte de Dickens, un spectacle familial dans le ton anglais du XIXe siècle avec 7 comédiens, 4 musiciens live et 30 costumes : une grosse machine !
Paru le 07/12/2018
(56 notes) THÉÂTRE DE LA HUCHETTE Du mardi 20 mars 2018 au samedi 6 avril 2019
SPECTACLE MUSICAL. Paris 1948; Au tout nouveau Théâtre de la Huchette, trois comédiens s’apprêtent à créer la version musicale d’un célèbre vaudeville. Le succès semble leur tendre les bras. Mais, dans l’après-midi, au cours de l’ultime répétition, la tension monte, monte… Et dans les coulisses un autre spectacle s...
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