Portrait par Bruno Perroud
Benoit Solès
“La Machine de Turing” au théâtre Michel
Benoit Solès se destinait à une formation littéraire (hypokhâgne) mais en été 1990 tout va basculer et il va s'orienter vers une formation théâtrale. Aujourd'hui il réunit ses deux passions la littérature et le jeu. Auteur et acteur de la Machine de Turing, il a créé l'évènement cet été en Avignon avec ce spectacle. Amaury de Crayencour lui donne la réplique et la mise en scène est signée par Tristan Petitgirard.
Originaire de la ville d'Agen, Benoit Solès, en cet été 1990, est ouvreur au théâtre de Poche à Monclar, berceau des Balladins en Agenais. Roger Louret, Nicolas Marié et Marianne Valéry en sont les créateurs. Cette dernière propose alors à Benoit de jouer un rôle dans sa dernière création. Muriel Robin, Pierre Palmade, Annie Grégorio sont présents et tous l'encouragent à perséverer dans cette voie. Son destin est scellé, il abandonne ses études et monte à Paris suivre les cours de Jean Darnel au théâtre de l'Atelier. Six mois plus tard, Roger Louret l'appelle pour remplacer Jean Paul Delvore dans «La Java des mémoires», spectacle créé au foyer rural de Monclar. En 1992, Jean Marc Dumontet produit le spectacle à Bordeaux puis à Paris au theâtre de la Renaissance. Sa carrière va alors prendre forme.
Lors de la tournée de «La Java des mémoires» à Nantes, Jean-Luc Tardieu l'engage dans «La Folle de Chaillot» avec Madeleine Robinson puis dans «Le Marchand de Venise» avec Michel Blanc.
En 1996, le hasard d'une rencontre dans un ascenseur lui permet de sympathiser avec la directrice de casting d'AB Productions. Elle lui propose de jouer une site-com écrite par Xavier Florent (fils de François Florent, créateur du célèbre cours) sur une classe d'apprentis comédiens. C'est le carton. Pendant deux ans la série est diffusée sur Tf1 puis France 2. Il enchaine une autre série «L'école des passions». Mais il n'abandonne pas le théâtre et joue l'été dans des festivals.
A la fin des années 90, de nouvelles rencontres vont être décisives : Jean-Marie Besset, Thierry Harcourt et Emmanuel Dechartre, qui dirige le théâtre 14. Il va y jouer sept spectacles qui vont lui permettre d'affiner son jeu, «Outrages aux moeurs», «Le Talentueux monsieur Ripley» et surtout «La Journée des Dupes» de Jacques Rampal, mis en scène par Yves Pignot où il interprète un Louis XIII magistral.
En 2011, il revient à ses premières amours , il écrit et joue sa première pièce sur une scène parisienne. C'est «Appelez moi Tenessee» au théâtre des Mathurins, dirigé à l'époque par Daniel Colas et Yvan Varco. Un premier projet du jeune auteur n'avait pas abouti. Lors d'une rencontre, les directeurs lui demandent s'il n'aurait pas une autre pièce à 2 personnages pour le Studio des Mathurins. Benoit n'a rien écrit d'autre mais dans sa sacoche il y a un livre sur la vie de Tenessee Williams que lui a offert sa mère et là, l'idée germe. Il évoque une pièce écrite sur les relations de Marlon Brandon et Tenessee Williams, mais qu'il doit paufiner. Daniel lui donne alors quinze jours pour lui apporter la pièce, Benoit s'évade au cap Ferret chez Pierre Palmade et écrit la pièce en deux semaines. Dans «La Machine de Turing» il reprend d'ailleurs la même construction dramatique : un acteur joue le rôle principal et le second, trois personnages clés. `
Toujours en 2011, Benoit travaille sur l'écriture d'une autre pièce intitulée «La Métamorphose des amants» titre d'un tableau d'André Masson où apparait une pomme. L'auteur s'intéresse alors à la symbolique de la pomme et découvre le destin hors du commun d'Alan Turing, célèbre mathématicien anglais. L'homme est autiste, homosexuel, considéré comme l'un des inventeurs de l'ordinateur, il permet de raccourcir la deuxième guerre mondiale de deux ans en décriptant les codes secrets allemands, fou du dessin animé "Blanche neige". Condamné pour sa sexualité, il suit un traitement de castration chimique et se suicide avec une pomme baigné dans du cyanure. La légende évoque que la pomme de la marque Apple s'est inspirée de cette dramatique fin. Entre temps, divers projets naissent dont un film sur le savant avec Léonardo Di Caprio qui n'aboutit pas. Benoit abandonne l'idée d'écrire la pièce. Le film «Imitation game» sort en 2014. En 2017, Turing est réhabilité post mortem par la reine d'Angleterre. Benoit reprend l'écriture en développant l'homosexualité de l'homme, un peu occultée dans le film. La mémoire de ce génie est enfin reconnue et saluée dans le monde théâtral français.
Lors de la tournée de «La Java des mémoires» à Nantes, Jean-Luc Tardieu l'engage dans «La Folle de Chaillot» avec Madeleine Robinson puis dans «Le Marchand de Venise» avec Michel Blanc.
En 1996, le hasard d'une rencontre dans un ascenseur lui permet de sympathiser avec la directrice de casting d'AB Productions. Elle lui propose de jouer une site-com écrite par Xavier Florent (fils de François Florent, créateur du célèbre cours) sur une classe d'apprentis comédiens. C'est le carton. Pendant deux ans la série est diffusée sur Tf1 puis France 2. Il enchaine une autre série «L'école des passions». Mais il n'abandonne pas le théâtre et joue l'été dans des festivals.
A la fin des années 90, de nouvelles rencontres vont être décisives : Jean-Marie Besset, Thierry Harcourt et Emmanuel Dechartre, qui dirige le théâtre 14. Il va y jouer sept spectacles qui vont lui permettre d'affiner son jeu, «Outrages aux moeurs», «Le Talentueux monsieur Ripley» et surtout «La Journée des Dupes» de Jacques Rampal, mis en scène par Yves Pignot où il interprète un Louis XIII magistral.
En 2011, il revient à ses premières amours , il écrit et joue sa première pièce sur une scène parisienne. C'est «Appelez moi Tenessee» au théâtre des Mathurins, dirigé à l'époque par Daniel Colas et Yvan Varco. Un premier projet du jeune auteur n'avait pas abouti. Lors d'une rencontre, les directeurs lui demandent s'il n'aurait pas une autre pièce à 2 personnages pour le Studio des Mathurins. Benoit n'a rien écrit d'autre mais dans sa sacoche il y a un livre sur la vie de Tenessee Williams que lui a offert sa mère et là, l'idée germe. Il évoque une pièce écrite sur les relations de Marlon Brandon et Tenessee Williams, mais qu'il doit paufiner. Daniel lui donne alors quinze jours pour lui apporter la pièce, Benoit s'évade au cap Ferret chez Pierre Palmade et écrit la pièce en deux semaines. Dans «La Machine de Turing» il reprend d'ailleurs la même construction dramatique : un acteur joue le rôle principal et le second, trois personnages clés. `
Toujours en 2011, Benoit travaille sur l'écriture d'une autre pièce intitulée «La Métamorphose des amants» titre d'un tableau d'André Masson où apparait une pomme. L'auteur s'intéresse alors à la symbolique de la pomme et découvre le destin hors du commun d'Alan Turing, célèbre mathématicien anglais. L'homme est autiste, homosexuel, considéré comme l'un des inventeurs de l'ordinateur, il permet de raccourcir la deuxième guerre mondiale de deux ans en décriptant les codes secrets allemands, fou du dessin animé "Blanche neige". Condamné pour sa sexualité, il suit un traitement de castration chimique et se suicide avec une pomme baigné dans du cyanure. La légende évoque que la pomme de la marque Apple s'est inspirée de cette dramatique fin. Entre temps, divers projets naissent dont un film sur le savant avec Léonardo Di Caprio qui n'aboutit pas. Benoit abandonne l'idée d'écrire la pièce. Le film «Imitation game» sort en 2014. En 2017, Turing est réhabilité post mortem par la reine d'Angleterre. Benoit reprend l'écriture en développant l'homosexualité de l'homme, un peu occultée dans le film. La mémoire de ce génie est enfin reconnue et saluée dans le monde théâtral français.
Paru le 22/12/2018
(220 notes) THÉÂTRE MICHEL Jusqu'au samedi 26 avril 2025
COMÉDIE DRAMATIQUE. L'incroyable destin d'Alan Turing, le mathématicien anglais qui a brisé le code secret de l'Enigma allemande pendant la Seconde Guerre mondiale. Turing a construit une machine pensante qui se révèlera être le premier ordinateur. Contraint au silence par les services secrets, il fut condamné pour h...
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