Interview par Frédéric Maurice
Bernard Mabille
Associé historique de Thierry Le Luron, sociétaire des "Grosses Têtes", journaliste, éditorialiste, Bernard Mabille est aussi couturier : il taille des costards, de préférence avec des ciseaux rouillés. Rencontre avec celui qui se définit comme un râleur professionnel et un déconneur patenté.
Y a-t-il encore une place pour les chansonniers dans le spectacle français ?
Les chansonniers, dans leur forme nouvelle, n'ont jamais aussi bien marché. Regardez le succès des Guignols, Gerra, Bedos, de la revue du théâtre des Deux Ânes plus traditionnelle, ou des parodies de Karl Zéro.
Votre spectacle va-t-il s'inspirer de l'actualité du jour ?
Revue de presse quotidienne sur scène, une heure n'y suffira pas, et si l'actualité venait à ronronner, je lirais les chroniques que Mazarine Mitterrand donnait à Elle.
Vous écrivez dans Valeurs actuelles. Êtes-vous un humoriste de droite ?
Un humoriste tout court, libertaire, qui se moque de tout et tape sur tout ce qui l'énerve, droite comme gauche, et si les lecteurs de Valeurs actuelles et sa rédaction ne souriaient plus à mes billets je m'en irais.
Vous parlez souvent de vos relations difficiles avec le Tout-Paris, est-ce qu'il vous en veut ?
Comment descendre les autres sans accepter de l'être soi-même ? Mes cibles sont aujourd'hui plus politiques, ces gens-là durent plus longtemps et sont les seules stars actuelles monopolisant tout. Chirac président "gobe trotter", lui, il trotte et les Français gobent... Jospin qui prépare son retour, la méthode du Jokari, la balle avec l'élastique, plus loin tu l'envoies et plus vite ça te revient dans la gueule... Raffarin et ses formules, le Van Damme de la politique, un type aware, qui revient de Chine sans rien choper, dommage car s'il avait toussé un peu, il aurait fallu abattre tout le troupeau ! Sarkozy et ses sbires que j'ai bien roulés en achetant une vieille bagnole anglaise avec la conduite à droite, quand ils m'arrêtent pour faire souffler dans le ballon, ils font souffler ma femme.
Vous êtes champion de la critique de notre société. Pourriez-vous me donner votre avis sur quelques sujets :
* Nice People : Émission à but humanitaire qui permit à quelques oubliés du show-biz de montrer leurs têtes ailleurs que devant les caméras de surveillance des hypermarchés. À noter que Danielle Gilbert a une fois encore raté son retour.
* George W. Bush : Une famille de vengeurs. W. venge son père en Irak. Ses fils X, Y et Z vengeront leur papa, étouffé par un bretzel, cette arme de destruction massive, en bombardant l'Alsace. W. en veut à la France. L'avoir invité au G8 à Evian, lui, l'ancien alcoolique.
* L'arrestation d'Yvan Colonna : Silence radio. Je suis en train de faire bâtir en Corse... je sais par contre où est Ben Laden, il est passé chez moi, il a laissé son nom sur la machine à laver.
* La politique de Sarkozy : Nico en Corse, Nico chez les flics, Nico avec sa femme, Nico négociant avec les profs, Nico testant les nouveaux radars, Nico au spectacle de Johnny, Nico à la télé, à la radio, dans la presse. Ses sosies doivent être crevés.
Les chansonniers, dans leur forme nouvelle, n'ont jamais aussi bien marché. Regardez le succès des Guignols, Gerra, Bedos, de la revue du théâtre des Deux Ânes plus traditionnelle, ou des parodies de Karl Zéro.
Votre spectacle va-t-il s'inspirer de l'actualité du jour ?
Revue de presse quotidienne sur scène, une heure n'y suffira pas, et si l'actualité venait à ronronner, je lirais les chroniques que Mazarine Mitterrand donnait à Elle.
Vous écrivez dans Valeurs actuelles. Êtes-vous un humoriste de droite ?
Un humoriste tout court, libertaire, qui se moque de tout et tape sur tout ce qui l'énerve, droite comme gauche, et si les lecteurs de Valeurs actuelles et sa rédaction ne souriaient plus à mes billets je m'en irais.
Vous parlez souvent de vos relations difficiles avec le Tout-Paris, est-ce qu'il vous en veut ?
Comment descendre les autres sans accepter de l'être soi-même ? Mes cibles sont aujourd'hui plus politiques, ces gens-là durent plus longtemps et sont les seules stars actuelles monopolisant tout. Chirac président "gobe trotter", lui, il trotte et les Français gobent... Jospin qui prépare son retour, la méthode du Jokari, la balle avec l'élastique, plus loin tu l'envoies et plus vite ça te revient dans la gueule... Raffarin et ses formules, le Van Damme de la politique, un type aware, qui revient de Chine sans rien choper, dommage car s'il avait toussé un peu, il aurait fallu abattre tout le troupeau ! Sarkozy et ses sbires que j'ai bien roulés en achetant une vieille bagnole anglaise avec la conduite à droite, quand ils m'arrêtent pour faire souffler dans le ballon, ils font souffler ma femme.
Vous êtes champion de la critique de notre société. Pourriez-vous me donner votre avis sur quelques sujets :
* Nice People : Émission à but humanitaire qui permit à quelques oubliés du show-biz de montrer leurs têtes ailleurs que devant les caméras de surveillance des hypermarchés. À noter que Danielle Gilbert a une fois encore raté son retour.
* George W. Bush : Une famille de vengeurs. W. venge son père en Irak. Ses fils X, Y et Z vengeront leur papa, étouffé par un bretzel, cette arme de destruction massive, en bombardant l'Alsace. W. en veut à la France. L'avoir invité au G8 à Evian, lui, l'ancien alcoolique.
* L'arrestation d'Yvan Colonna : Silence radio. Je suis en train de faire bâtir en Corse... je sais par contre où est Ben Laden, il est passé chez moi, il a laissé son nom sur la machine à laver.
* La politique de Sarkozy : Nico en Corse, Nico chez les flics, Nico avec sa femme, Nico négociant avec les profs, Nico testant les nouveaux radars, Nico au spectacle de Johnny, Nico à la télé, à la radio, dans la presse. Ses sosies doivent être crevés.
Paru le 15/09/2003
BERNARD MABILLE THÉÂTRE DE DIX HEURES Du mardi 9 septembre 2003 au samedi 15 mai 2004
SKETCHES. Bernard Mabille n'est pas un amuseur comme les autres. Sa formation de journaliste, son apprentissage de l'impertinence au côté de Thierry Le Luron en ont fait un brasseur d'idées en même temps qu'un jongleur de mots. Il fustige tous les partis, tous les abus, toutes les faiblesses, toutes les tur...
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