Dossier par Caroline Fabre
La Famille Ortiz
Après « Adieu Monsieur Haffmann », quatre Molières en 2018, cette nouvelle pièce de Jean-Philippe Daguerre sera au Rive-Gauche à partir du 9 octobre, après son passage par Avignon cet été. Rencontre avec l'auteur et Bernard Malaka, interprète du père de cette famille.
Jean-Philippe Daguerre
Né en 1968 à Montauban, il devient comédien, avant un intermède de chanteur et auteur dans le groupe de rock alternatif, "Les Facéties".
Il a passé plusieurs années à l'Ecla Théâtre avant d'épouser la comédienne Charlotte Matzneff et sa compagnie, le Grenier de Babouchka, (500 représentations par an de classiques tout public) dont il devient directeur artistique tout en cumulant les qualités d'auteur et de metteur en scène. Puis, sa pièce « Adieu Monsieur Haffmann » le révèle au grand jour.
Volubile, enthousiaste, Jean-Philippe Daguerre est aussi un homme angoissé « aussi, je remplis suffisamment ma vie (trois enfants et plein de spectacles) pour ne pas avoir à me poser de questions ». Comment a-t-il perçu le succès, public et professionnel, de « Adieu Monsieur Hoffmann » ? « On a commencé avec trente spectateurs à Avignon. Huit jours après la salle était pleine. Et, en deux ans et demi, j'ai vu l'enthousiasme grimper, alors je n'ai pas été totalement surpris aux Molières ». Quand il écrit, il laisse son « subconscient agir ». « Je découvre des choses dont je n'avais pas conscience à partir du moment où les comédiens s'emparent de mes pièces. Même les spectateurs m'en apprennent ! ». Il se définissait comme « un metteur en scène qui écrit des pièces pour les monter » jusqu'à ce qu'Eric-Emmanuel Schmitt décide de produire ses deux nouvelles pièces « La famille Ortiz » et « Le petit coiffeur ». Aujourd'hui, il se sent « prêt à écrire non seulement pour les comédiens mais aussi pour les autres metteurs en scène ».
Pour "La Famille Ortiz", tout a commencé lors d'un stage qui a accouché d'un spectacle de tauromachie dans les arènes de Bayonne. « Comme 90 % des comédiens de ce stage, j'étais contre les corridas. Cette immersion m'a amené à penser différemment : le torero est quelqu'un d'extrêmement courageux face à un animal extrêmement dangereux. Pour moi, c'est le symbole du courage ». Cette histoire part du principe que le plus courageux des hommes peut aussi se révéler lâche. Ici, témoin d'un drame, un fils s'est exilé pour protéger à tout prix l'aura de son père, courageux et aimant, et l'harmonie de sa famille, idéale. Longtemps après, il revient. Cette famille pourra-t-elle se retrouver et s'aimer comme avant ? Suspens...
Bernard Malaka se nourrit « de sa famille et de son métier ».
Un métier rencontré par hasard, après la fac de Droit à Auch et un travail sérieux. La, une collègue trouvant qu'il avait « un peu trop d'énergie au bureau », lui fait découvrir le théâtre dans une compagnie. « J'avais 20 ans. J'ai démissionné et suis parti en tournée avec eux ».
Puis, il entre au Cours Simon, directement en troisième année, ce qu'il regrette. « Certes, je crois que j'avais l'instinct mais il me manquait toutes les bases et donc la confiance en moi ». Pourtant il débute vite, dans des comédies, au café-théâtre. « Là encore, si je m'amusais, il me manquait quelque chose : des textes forts, qui véhiculent des choses fortes, peuvent remettre en question ». Heureusement, Christophe Lidon passe par là dans les années 90 et un long compagnonnage débute entre eux. « C'est avec lui que j'ai vraiment appris ». Vinrent ensuite Nicolas Briançon, José Paul, Agnès Boury, Régis Santon... Ce qui l'intéresse au théâtre ? « Jouer du théâtre contemporain, découvrir un auteur, créer une pièce et aussi tenter l'expérience de la mise en scène, pour savoir si j'en suis capable car ça j'en suis sûr, j'aime les acteurs ».
En avril dernier, Jean-Philippe Daguerre lui propose le rôle du père de la famille Ortiz. « Ça ne ressemblait à rien de ce que l'on peut voir d'habitude. Le plus intéressant, c'est l'imagerie. Daguerre balance des images inconsciemment. Son écriture fait parler les corps. C'est très physique. Et, au delà du thème du secret qui détruit, il y a l'amour qui réunit et cimente la maison. J'ai tout de suite aimé ! ».
Et quid de la corrida ? « Je ne suis pas fan. En vrai, je déteste ! Pourtant, le courage dont le torero fait preuve face au danger mortel du taureau, c'est quand même mieux que de se mettre à trois pour tabasser un pauvre mec dans la rue ! »
Spectateurs, rassurez-vous, La famille Ortiz c'est avant tout la vie, drame et humour mêlés !
Né en 1968 à Montauban, il devient comédien, avant un intermède de chanteur et auteur dans le groupe de rock alternatif, "Les Facéties".
Il a passé plusieurs années à l'Ecla Théâtre avant d'épouser la comédienne Charlotte Matzneff et sa compagnie, le Grenier de Babouchka, (500 représentations par an de classiques tout public) dont il devient directeur artistique tout en cumulant les qualités d'auteur et de metteur en scène. Puis, sa pièce « Adieu Monsieur Haffmann » le révèle au grand jour.
Volubile, enthousiaste, Jean-Philippe Daguerre est aussi un homme angoissé « aussi, je remplis suffisamment ma vie (trois enfants et plein de spectacles) pour ne pas avoir à me poser de questions ». Comment a-t-il perçu le succès, public et professionnel, de « Adieu Monsieur Hoffmann » ? « On a commencé avec trente spectateurs à Avignon. Huit jours après la salle était pleine. Et, en deux ans et demi, j'ai vu l'enthousiasme grimper, alors je n'ai pas été totalement surpris aux Molières ». Quand il écrit, il laisse son « subconscient agir ». « Je découvre des choses dont je n'avais pas conscience à partir du moment où les comédiens s'emparent de mes pièces. Même les spectateurs m'en apprennent ! ». Il se définissait comme « un metteur en scène qui écrit des pièces pour les monter » jusqu'à ce qu'Eric-Emmanuel Schmitt décide de produire ses deux nouvelles pièces « La famille Ortiz » et « Le petit coiffeur ». Aujourd'hui, il se sent « prêt à écrire non seulement pour les comédiens mais aussi pour les autres metteurs en scène ».
Pour "La Famille Ortiz", tout a commencé lors d'un stage qui a accouché d'un spectacle de tauromachie dans les arènes de Bayonne. « Comme 90 % des comédiens de ce stage, j'étais contre les corridas. Cette immersion m'a amené à penser différemment : le torero est quelqu'un d'extrêmement courageux face à un animal extrêmement dangereux. Pour moi, c'est le symbole du courage ». Cette histoire part du principe que le plus courageux des hommes peut aussi se révéler lâche. Ici, témoin d'un drame, un fils s'est exilé pour protéger à tout prix l'aura de son père, courageux et aimant, et l'harmonie de sa famille, idéale. Longtemps après, il revient. Cette famille pourra-t-elle se retrouver et s'aimer comme avant ? Suspens...
Bernard Malaka se nourrit « de sa famille et de son métier ».
Un métier rencontré par hasard, après la fac de Droit à Auch et un travail sérieux. La, une collègue trouvant qu'il avait « un peu trop d'énergie au bureau », lui fait découvrir le théâtre dans une compagnie. « J'avais 20 ans. J'ai démissionné et suis parti en tournée avec eux ».
Puis, il entre au Cours Simon, directement en troisième année, ce qu'il regrette. « Certes, je crois que j'avais l'instinct mais il me manquait toutes les bases et donc la confiance en moi ». Pourtant il débute vite, dans des comédies, au café-théâtre. « Là encore, si je m'amusais, il me manquait quelque chose : des textes forts, qui véhiculent des choses fortes, peuvent remettre en question ». Heureusement, Christophe Lidon passe par là dans les années 90 et un long compagnonnage débute entre eux. « C'est avec lui que j'ai vraiment appris ». Vinrent ensuite Nicolas Briançon, José Paul, Agnès Boury, Régis Santon... Ce qui l'intéresse au théâtre ? « Jouer du théâtre contemporain, découvrir un auteur, créer une pièce et aussi tenter l'expérience de la mise en scène, pour savoir si j'en suis capable car ça j'en suis sûr, j'aime les acteurs ».
En avril dernier, Jean-Philippe Daguerre lui propose le rôle du père de la famille Ortiz. « Ça ne ressemblait à rien de ce que l'on peut voir d'habitude. Le plus intéressant, c'est l'imagerie. Daguerre balance des images inconsciemment. Son écriture fait parler les corps. C'est très physique. Et, au delà du thème du secret qui détruit, il y a l'amour qui réunit et cimente la maison. J'ai tout de suite aimé ! ».
Et quid de la corrida ? « Je ne suis pas fan. En vrai, je déteste ! Pourtant, le courage dont le torero fait preuve face au danger mortel du taureau, c'est quand même mieux que de se mettre à trois pour tabasser un pauvre mec dans la rue ! »
Spectateurs, rassurez-vous, La famille Ortiz c'est avant tout la vie, drame et humour mêlés !
Paru le 02/08/2019
(35 notes) THÉÂTRE RIVE-GAUCHE Du mercredi 9 octobre 2019 au dimanche 5 janvier 2020
COMÉDIE DRAMATIQUE. Une histoire fantastique sur les méandres de la famille et de ses secrets. Une famille extraordinaire : un père insubmersible, une mère protectrice. En leur sein, une fratrie qui fête et savoure chaque instant au rythme de scènes fantasmées de jeu de combat, rituels nostalgiques du passé glorieux ...
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