Zoom par Philippe Escalier
L'Homme encadré sur fond blanc
Théâtre du Tristan Bernard
Le spectacle de Pierric, "Homme encadré sur fond blanc" au Théâtre Tristan Bernard, par sa richesse, son originalité et son humour, constitue une surprise de taille. La découverte de ce jeune artiste aux multiples talents et à la personnalité déjà très affirmée est propice à un véritable moment de grâce.
Il y a des films en 3D. L'univers de Pierric pourrait entrer dans cette catégorie tellement, avec lui, nous abordons plusieurs dimensions. D'abord, la magie qu'il maitrise au point d'avoir été sacré champion du monde en 2015. Ensuite, une belle et réjouissante poésie avec laquelle il raconte une histoire, en nous faisant oublier des techniques de haut niveau, parfaitement maîtrisées, au service d'un lot d'absurdités, de moments drôles et surprenants. Avec lui, tout est suggéré, esquissé, rien n'est jamais surligné et règne en maître cet humour gestuel, omniprésent et subtil qui plonge le spectateur, heureux de tant de légèreté, dans un perpétuel ravissement.
Avec "Homme encadré sur fond blanc", nous entamons une balade loin des sentiers battus, où le noir et blanc caractérisent tout à la fois le fond et la forme. Car cet homme en costume sombre, enfermé entre des murs clairs, nous transplante quasiment dans un de ces anciens films sans paroles et ce ne sont pas les trois mots qu'il lâche qui vont contrarier cette impression. Le récit auquel nous assistons est fait de mimiques, de contorsions savantes et de gags. Il serait plus juste de parler de trouvailles, qui nous renvoient au meilleur du septième art, du temps du muet: l'on pense au raffinement d'un Buster Keaton ou à l'inventivité et à la vivacité d'un Tex Avery. Combattant des réalités changeantes quoique répétitives, qui se jouent de lui, l'homme, comme en butte à un destin facétieux, se heurte à des parois, se bat avec des portes qui refusent de le laisser sortir, s'étonne face à des poignets qui apparaissent et disparaissent comme par enchantement. Le cinéma a recours à des effets spéciaux, ici, c'est tout le talent de magicien de Pierric qui est appelé à la rescousse pour nous surprendre et nous mener au bout de cette curieuse histoire bien mouvementée. Et, parmi les paradoxes d'un spectacle si riche qu'il est bien difficile à cataloguer, comment ne pas applaudir l'opportunité rare et jubilatoire qui nous est donnée de nous évader en assistant à un moment tout entier centré autour de l'enfermement?
Le titre, l'affiche et la symbolique de la pièce de Pierric Tenthorey renvoient à l'art pictural (nous pardonnera-t-il de l'appeler Le Tenthorey, même s'il est plus tourné vers Magritte que vers l'artiste vénitien de la Renaissance?) tant son univers est précis et stylisé. Ce qui n'exclut nullement nombre de facéties venant pimenter son show, dont celles de son corps rebelle, redoutablement souple, manifestant des velléités d'indépendance, refusant parfois de lui obéir.
Portant un chapeau, notre artiste n'en a pas moins plusieurs casquettes: comédien, magicien, contorsionniste, mime, c'est aussi un superbe clown, jamais triste. Car, avec Pierric Tenthorey, on nage dans l'étonnement, dans l'absurde mais surtout et avant tout dans le bonheur.
Avec "Homme encadré sur fond blanc", nous entamons une balade loin des sentiers battus, où le noir et blanc caractérisent tout à la fois le fond et la forme. Car cet homme en costume sombre, enfermé entre des murs clairs, nous transplante quasiment dans un de ces anciens films sans paroles et ce ne sont pas les trois mots qu'il lâche qui vont contrarier cette impression. Le récit auquel nous assistons est fait de mimiques, de contorsions savantes et de gags. Il serait plus juste de parler de trouvailles, qui nous renvoient au meilleur du septième art, du temps du muet: l'on pense au raffinement d'un Buster Keaton ou à l'inventivité et à la vivacité d'un Tex Avery. Combattant des réalités changeantes quoique répétitives, qui se jouent de lui, l'homme, comme en butte à un destin facétieux, se heurte à des parois, se bat avec des portes qui refusent de le laisser sortir, s'étonne face à des poignets qui apparaissent et disparaissent comme par enchantement. Le cinéma a recours à des effets spéciaux, ici, c'est tout le talent de magicien de Pierric qui est appelé à la rescousse pour nous surprendre et nous mener au bout de cette curieuse histoire bien mouvementée. Et, parmi les paradoxes d'un spectacle si riche qu'il est bien difficile à cataloguer, comment ne pas applaudir l'opportunité rare et jubilatoire qui nous est donnée de nous évader en assistant à un moment tout entier centré autour de l'enfermement?
Le titre, l'affiche et la symbolique de la pièce de Pierric Tenthorey renvoient à l'art pictural (nous pardonnera-t-il de l'appeler Le Tenthorey, même s'il est plus tourné vers Magritte que vers l'artiste vénitien de la Renaissance?) tant son univers est précis et stylisé. Ce qui n'exclut nullement nombre de facéties venant pimenter son show, dont celles de son corps rebelle, redoutablement souple, manifestant des velléités d'indépendance, refusant parfois de lui obéir.
Portant un chapeau, notre artiste n'en a pas moins plusieurs casquettes: comédien, magicien, contorsionniste, mime, c'est aussi un superbe clown, jamais triste. Car, avec Pierric Tenthorey, on nage dans l'étonnement, dans l'absurde mais surtout et avant tout dans le bonheur.
Paru le 20/06/2019
(31 notes) THÉÂTRE TRISTAN BERNARD Du jeudi 6 juin au samedi 31 août 2019
VISUEL BURLESQUE à partir de 10 ans. Un homme, un chapeau, un cube mystérieux et deux portes qui refusent de s’ouvrir. Voilà les motifs qui vont se développer et se transformer tout au long de cette pièce mêlant magie et humour visuel! Ce spectacle arrive enfin à Paris après avoir émerveillé toute l’Europe. Sacré Champion du Monde de...
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