Françoise Sagan vous a-t-elle soufflé en rêve de revenir à la chanson ?
Elle m'a redonné envie de chanter quand j'ai découvert les chansons qu'elle avait écrites ! De là est né mon nouvel album, Comme Sagan, que je défends aujourd'hui sur scène. Entre les chansons, je raconterai des moments de ma vie, parlerai des années 1980, de mon enfance... J'avais très envie de renouer avec le music-hall, un genre qui offre une grande liberté à l'interprète puisqu'il peut s'arrêter en plein milieu d'une chanson, vanner un spectateur... Et le cabaret, ce n'est pas que les paillettes, c'est aussi noir, grinçant, à l'image de la vie ! Je suis entourée de trois musiciens incroyables et mise en scène par Stéphan Druet. Thomas Jacquemart a réalisé un décor de lumières.

Michel Sardou évoquait sa nostalgie des années 1980 qui ont fortement marqué le public. Votre regard sur cette époque ?
Ces années punk étaient beaucoup plus destroy et borderline que les gens le pensent ! Mais c'était en effet une période très créative où l'on dansait sur un volcan. Il y avait aussi une véritable mixité sociale alors qu'aujourd'hui, chacun reste dans son ghetto, dans sa case où il étouffe ! Les espaces de création, de fantaisie, de liberté sont de plus en plus minces alors qu'il y a beaucoup de chaînes de télévision et qu'Internet auraient pu créer de nouveaux espaces d'expression. Malheureusement, aujourd'hui, tout est nivelé par le bas ! Pour ma part, j'ai en revanche l'impression de gravir des marches, d'être meilleure, plus juste, plus sincère. Et depuis que j'ai créé ma petite société, je n'ai plus à attendre qu'on vienne me chercher ! Mais je serais ravie qu'on me propose un Feydeau ou un Tchekhov !