Interview par François Varlin
Catherine Arditi
Avec Didier Bénureau, Catherine Arditi est à l'affiche du Théâtre de l'Ouest Parisien. Mise en scène par Gildas Bourdet, elle joue "Le Roi Victor" de Louis Calaferte.
Catherine, quel type de comédienne êtes-vous ?
Je ne peux pas me définir comme comédienne parce que j'aime passer d'un univers à l'autre. Ce que j'aime faire c'est défendre des auteurs, m'intégrer dans une mise en scène intéressante, jouer avec des partenaires... Pour moi, le théâtre c'est le partage. L'intérêt du métier d'acteur réside dans la possibilité de passer du registre comique au registre dramatique. Autrefois, on était cantonné dans des emplois. Avec les nouvelles générations, cela a beaucoup changé. Ce qui est le plus difficile à réussir c'est le comique. Ce n'est pas reconnu, vous passez pour un fantoche ! Mais au théâtre, lorsqu'on est capable de faire rire une salle, alors on est capable de tout jouer. L'inverse n'est pas vrai.
Comment abordez-vous
vos rôles ?
Il n'y a rien de commun entre les personnages que j'ai interprétés. Dans Le Roi Victor, il s'agit presque d'un personnage de dessin animé. Mes rôles sont des rôles de composition, je ne suis pas plus l'un que l'autre, j'aime rentrer dans les univers respectifs de mes personnages. Je n'aime pas les étiquettes, je ne les ai jamais aimées, et ma carrière a d'ailleurs peut-être été plus compliquée à mener parce que je n'ai jamais voulu entrer dans un moule. Si être acteur se résume à n'être que soi et à ne faire aucun travail, alors ça n'en vaut pas la peine. On doit prendre ce que l'on a à l'intérieur de soi pour aller vers un personnage. Je m'adapte au rôle, je le construis, je le travaille par couches, par strates, et je finis par aboutir à un personnage qui est autre que moi-même.
Comment avez-vous travaillé cette nouvelle pièce avec Gildas Bourdet ?
Gildas Bourdet est un grand metteur en scène de théâtre ; il a fait un travail très structuré et très précis. Chacun a sa partition. Il imprime sa mise en scène, et nous sommes là pour la suivre. Personne ne fait son numéro à part, tout le monde joue la même chose, c'est très important... Il est très exigeant, je retrouve l'essence de mon métier en jouant sous la direction de gens comme lui. Ils ont une vraie vision d'une pièce, de ce qu'ils veulent raconter. Le Roi Victor représente huit heures de répétitions quotidiennes pendant huit semaines, le spectacle tient debout parce qu'il y a beaucoup de travail derrière, ce qui n'est plus toujours le cas... Lorsque l'on a fini, il donne ses notes à chacun, comme un chef d'orchestre qui reprend sans arrêt la musique. Il vous place dans un carcan très structuré, puis vous laisse une grande latitude. Il n'est pas dirigiste, il laisse une liberté dans la contrainte. Je suis très perfectionniste et j'aime ceux qui le sont, donc ça me convient.
Je ne peux pas me définir comme comédienne parce que j'aime passer d'un univers à l'autre. Ce que j'aime faire c'est défendre des auteurs, m'intégrer dans une mise en scène intéressante, jouer avec des partenaires... Pour moi, le théâtre c'est le partage. L'intérêt du métier d'acteur réside dans la possibilité de passer du registre comique au registre dramatique. Autrefois, on était cantonné dans des emplois. Avec les nouvelles générations, cela a beaucoup changé. Ce qui est le plus difficile à réussir c'est le comique. Ce n'est pas reconnu, vous passez pour un fantoche ! Mais au théâtre, lorsqu'on est capable de faire rire une salle, alors on est capable de tout jouer. L'inverse n'est pas vrai.
Comment abordez-vous
vos rôles ?
Il n'y a rien de commun entre les personnages que j'ai interprétés. Dans Le Roi Victor, il s'agit presque d'un personnage de dessin animé. Mes rôles sont des rôles de composition, je ne suis pas plus l'un que l'autre, j'aime rentrer dans les univers respectifs de mes personnages. Je n'aime pas les étiquettes, je ne les ai jamais aimées, et ma carrière a d'ailleurs peut-être été plus compliquée à mener parce que je n'ai jamais voulu entrer dans un moule. Si être acteur se résume à n'être que soi et à ne faire aucun travail, alors ça n'en vaut pas la peine. On doit prendre ce que l'on a à l'intérieur de soi pour aller vers un personnage. Je m'adapte au rôle, je le construis, je le travaille par couches, par strates, et je finis par aboutir à un personnage qui est autre que moi-même.
Comment avez-vous travaillé cette nouvelle pièce avec Gildas Bourdet ?
Gildas Bourdet est un grand metteur en scène de théâtre ; il a fait un travail très structuré et très précis. Chacun a sa partition. Il imprime sa mise en scène, et nous sommes là pour la suivre. Personne ne fait son numéro à part, tout le monde joue la même chose, c'est très important... Il est très exigeant, je retrouve l'essence de mon métier en jouant sous la direction de gens comme lui. Ils ont une vraie vision d'une pièce, de ce qu'ils veulent raconter. Le Roi Victor représente huit heures de répétitions quotidiennes pendant huit semaines, le spectacle tient debout parce qu'il y a beaucoup de travail derrière, ce qui n'est plus toujours le cas... Lorsque l'on a fini, il donne ses notes à chacun, comme un chef d'orchestre qui reprend sans arrêt la musique. Il vous place dans un carcan très structuré, puis vous laisse une grande latitude. Il n'est pas dirigiste, il laisse une liberté dans la contrainte. Je suis très perfectionniste et j'aime ceux qui le sont, donc ça me convient.
Paru le 15/03/2004
ROI VICTOR (LE) THÉÂTRE DE L'OUEST PARISIEN Du mercredi 3 mars au vendredi 30 avril 2004
COMÉDIE. "Le Roi Victor" narre les désastreux effets d'une ascension trop rapide qui conduit une modeste famille de petits-bourgeois jusqu'au sommet de l'État, tels des Perrichon étourdis par l'ivresse des cimes, au point de se déchirer pour une bribe de pouvoir. Dans cette œuvre, Calaferte évoque autant L...
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