Pour fêter ses cinquante ans, Éric est entouré de sa femme Sabine et de Gilles, son meilleur ami et associé de longue date. Arrive le moment de la remise des cadeaux. Gilles, que l'on sent plutôt introverti, est arrivé avec le sien qu'il remet, non sans formuler de curieuses précautions oratoires, précisant avec une certaine appréhension que son choix a été difficile, osé et qu'il y a longuement réfléchi. Tout cela ne manque pas de susciter la curiosité d'Éric, un peu trop prompt à souligner l'habituel manque d'audace de son associé.

Le principal défaut que l'on trouvera à "Un cadeau Particulier" réside dans le fait qu'il est impossible de déflorer davantage les péripéties qui vont suivre, l'auteur ayant parfaitement mené l'enchainement des nombreuses surprises qui structurent la pièce. Il est donc exclu de saboter un scénario aussi bien élaboré. Il faudra se contenter de souligner l'aisance de l'écriture, l'humour omniprésent, la vivacité des répliques et des vacheries qui font mouche, sans oublier la trame laissant découvrir, par petites touches, jusqu'au dernier coup de théâtre final, la personnalité des trois protagonistes. Si l'on peut légitimement classer "Un cadeau Particulier" parmi les comédies réussies que nous offrent parfois nos auteurs contemporains, c'est grâce aussi à cette manière tout en finesse de traiter ce qui s'avère être un règlement de compte magistral en évitant le piège de certaines facilités coupables. Bref, le public savoure ce texte du début à la fin, et les rires qui s'enchainent sont autant d'applaudissements mérités. Face à Didier Caron qui ne s'est pas réservé le plus beau rôle, Bénédicte Bailby et Christophe Corsand sont aussi irréprochables qu'attachants et tous trois, mis en scène très efficacement par l'auteur et Karina Marimon, contribuent à faire de ce petit bijou un vrai moment de bonheur !