Interview par Frédéric Maurice
Richard Ruben
dans “Le Mâle du siècle” au Théâtre Trévise
Artiste multifonction et multiculture, Richard Ruben décide de s'imposer à Paris après avoir séduit son auditoire belge. Il arme son arc de plusieurs flèches pour toucher tous les publics : ça va faire mâle !
Comment définiriez-vous votre métier ?
J'ai commencé comme imitateur, il y a quinze ans. Mais je me suis vite rendu compte que ça ne me permettait pas de créer suffisamment de personnages. C'est la raison pour laquelle les créations pures ont succédé progressivement aux imitations. D'ailleurs, celles-ci ne représentent plus que 30% du spectacle. Je me considère un peu comme un showman à l'américaine dans la forme, mais je reste latin dans le fond. Mon côté touche-à-tout vient peut-être de mes origines : je suis français né à Bruxelles d'un père anglais né à Alexandrie et d'une mère alsacienne née à San Salvador.
Combien de voix êtes-vous capable de faire ?
Quarante voix. Mes préférées sont celles d'Elton John et de Jean-Luc Delarue. J'aime bien aussi l'imitation "comportementale" de Mister Bean.
Franchement, certaines imitations sont vraiment nulles ; pourquoi les avoir mises dans votre spectacle ?
Je l'ai fait volontairement, évidemment. C'est un clin d'œil à mes premières amours et je règle aussi un peu mes comptes avec les imitateurs.
Vous n'êtes donc pas seulement dans l'imitation. Quels sont parmi vos personnages ceux pour lesquels vous éprouvez le plus d'affection ?
J'en ressens un peu pour tous. Le producteur Johnny Cohen, le Canadien Claude Tremblay, le couturier Karl Knoblauch-Strudel, m'amusent beaucoup. J'ai peut-être une petite préférence pour Fina, la grand-mère juive séfarade, librement inspirée de ma propre grand-mère.
Quelles sont vos références ?
C'est Marc Jolivet, Pierre Desproges, Les Inconnus, Guy Bedos. Et comme eux, j'ai envie de faire passer quelques messages dans mon spectacle. C'est pour cela que je parle de Brigitte Bardot en disant : "Avant, pour faire du cinéma elle posait en bikini vichy, maintenant pour vendre des bouquins elle a épousé les idées de Vichy."
Comment travaillez-vous ?
Tous mes personnages sont inspirés de la vie réelle, de mes rencontres et de mes observations. Je note tout sur un carnet.
Citez-nous votre plus belle expérience d'artiste.
Elle a eu lieu lorsque je me suis produit sur la scène du Forest National à Bruxelles en 1995. Il y avait 6 000 personnes venues pour m'écouter. Je suis très célèbre en Belgique, notamment grâce au personnage de Gonzague, un frimeur. D'ailleurs, ce sketch est tellement connu que Gonzague est devenu le terme usuel pour désigner un frimeur.
Et venir en France pour conquérir Paris, c'est une façon de remettre les pendules à l'heure ?
Ça m'a rendu humble de jouer devant des salles de 40 personnes lorsque je suis arrivé sur Paris. Les attitudes changent quand je passe la frontière. Les douaniers belges me saluent, alors que les douaniers français... pas encore.
J'ai commencé comme imitateur, il y a quinze ans. Mais je me suis vite rendu compte que ça ne me permettait pas de créer suffisamment de personnages. C'est la raison pour laquelle les créations pures ont succédé progressivement aux imitations. D'ailleurs, celles-ci ne représentent plus que 30% du spectacle. Je me considère un peu comme un showman à l'américaine dans la forme, mais je reste latin dans le fond. Mon côté touche-à-tout vient peut-être de mes origines : je suis français né à Bruxelles d'un père anglais né à Alexandrie et d'une mère alsacienne née à San Salvador.
Combien de voix êtes-vous capable de faire ?
Quarante voix. Mes préférées sont celles d'Elton John et de Jean-Luc Delarue. J'aime bien aussi l'imitation "comportementale" de Mister Bean.
Franchement, certaines imitations sont vraiment nulles ; pourquoi les avoir mises dans votre spectacle ?
Je l'ai fait volontairement, évidemment. C'est un clin d'œil à mes premières amours et je règle aussi un peu mes comptes avec les imitateurs.
Vous n'êtes donc pas seulement dans l'imitation. Quels sont parmi vos personnages ceux pour lesquels vous éprouvez le plus d'affection ?
J'en ressens un peu pour tous. Le producteur Johnny Cohen, le Canadien Claude Tremblay, le couturier Karl Knoblauch-Strudel, m'amusent beaucoup. J'ai peut-être une petite préférence pour Fina, la grand-mère juive séfarade, librement inspirée de ma propre grand-mère.
Quelles sont vos références ?
C'est Marc Jolivet, Pierre Desproges, Les Inconnus, Guy Bedos. Et comme eux, j'ai envie de faire passer quelques messages dans mon spectacle. C'est pour cela que je parle de Brigitte Bardot en disant : "Avant, pour faire du cinéma elle posait en bikini vichy, maintenant pour vendre des bouquins elle a épousé les idées de Vichy."
Comment travaillez-vous ?
Tous mes personnages sont inspirés de la vie réelle, de mes rencontres et de mes observations. Je note tout sur un carnet.
Citez-nous votre plus belle expérience d'artiste.
Elle a eu lieu lorsque je me suis produit sur la scène du Forest National à Bruxelles en 1995. Il y avait 6 000 personnes venues pour m'écouter. Je suis très célèbre en Belgique, notamment grâce au personnage de Gonzague, un frimeur. D'ailleurs, ce sketch est tellement connu que Gonzague est devenu le terme usuel pour désigner un frimeur.
Et venir en France pour conquérir Paris, c'est une façon de remettre les pendules à l'heure ?
Ça m'a rendu humble de jouer devant des salles de 40 personnes lorsque je suis arrivé sur Paris. Les attitudes changent quand je passe la frontière. Les douaniers belges me saluent, alors que les douaniers français... pas encore.
Paru le 20/06/2004
RICHARD RUBEN DANS "LE MÂLE DU SIÈCLE" THÉÂTRE TREVISE Du mardi 4 mai au samedi 25 septembre 2004
SKETCHES. Cet humoriste polyvalent navigue avec une aisance déconcertante entre le stand up, la chanson, quelques imitations inégalables et des personnages farfelus sortis d'un imaginaire pas si déjanté que cela... C'est aussi une vraie peinture désopilante et critique de notre société. On retrouve dans cet...
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