À cinq ans, Hélène Ducharne chope un staphylocoque qui va bouleverser sa santé et sa vie. Elle va grandir avec cette maladie qui lui permettra d'affronter sa propre histoire familiale, et découvrir les secrets de famille. Julien Cernobori interviewer connu pour son sens aigu de l'écoute, parvient à la convaincre de faire une longue série d'enregistrements débouchant sur un podcast. Ce dernier a connu un vrai retentissement à la suite duquel le Rond-Point décide de confier à Marie Rémond et Christophe Garcia le soin d'en faire un spectacle.


Marie Rémond a déjà une riche carrière à son actif.

Comédienne reconnue, Molière de la révélation féminine en 2015 pour son rôle dans « Yvonne, Princesse de Bourgogne », elle s'est aussi faite remarquer par de nombreuses créations et mises en scène, parmi lesquelles « Cataract Valley » à l'Odéon, « Le Voyage de Mastorna » à la Comédie Française. Sa rencontre avec Hélène Ducharne se passe au Théâtre du Rond-Point pendant qu'elle joue « André », basé sur une biographie du tennisman Agassi. « Hélène était attachée de presse sur le spectacle, à la fois très sympa et très active. J'ai observé qu'elle avait disparu à un certain moment puis un jour, elle m'a parlé d'un podcast. De moi-même j'ai écouté et je n'en revenais pas : cette découverte a été un choc. Plus tard, elle est venue me voir pour me parler de l'idée de l'adapter en me disant qu'elle serait heureuse si je m'en chargeais » explique Marie Rémond avant d'ajouter : « J'ai été touchée par cette proposition, Hélène a une magnifique personnalité et une manière de raconter qui lui est propre. Elle dédramatise les événements les plus impensables et les plus difficiles, avec du suspens et de l'humour, le tout de façon très naturelle. Il était évident que j'avais envie de me plonger dans ce projet. »


La présence à ses côtés de Christophe Garcia était aussi une évidence.

Il a été le professeur de Marie Rémond au Cours Florent avant d'être son conseiller artistique sur la plus part de ses spectacles. Le fait de bien connaitre la comédienne est un atout sur un projet qui demande une réflexion poussée sur l'adaptation et la mise en scène. Christophe Garcia explique pour commencer qu'il s'agit d'un verbatim plus que d'une réécriture : « La retranscription s'est faite d'abord par le biais d'un logiciel adapté. L'idée est bien de ne pas réécrire ou d'en faire un objet littéraire, ce qu'il n'est pas. Il fallait garder l'originalité de l'oral qui est particulièrement vivant et surprenant. Par exemple, Hélène Ducharne commence souvent des phrases où elle décrit des choses assez terribles par « c'est marrant » : on aurait jamais eu cela à l'écrit ! Nous avons voulu garder le style et la poésie du langage parlé qui n'exclut pas certaines répétitions. Jean-Luc Lagarce a bien illustré ces retours en arrière, ces différents adjectifs que l'on emploie pour décrire la même chose, Hélène le fait naturellement, avec ses mots de tous les jours. Elle a une façon de raconter qui est très communicative, on se sent invité et concerné, même si nous n'avons traversé aucune de ses épreuves, parce qu'elle trouve les petits détails qui transforment tous ces événements en anecdotes avec lesquelles on peut s'identifier. Le fait de surmonter chaque épreuve, de voir que la vie reprend le dessus avec ces petits détails attachants qui font notre quotidien, ne peut que nous donner de la force. » Marie Rémond acquiesce avant de conclure : « Il fallait faire des coupes, ce qui n'a pas été facile parce que tout est intéressant dans ce récit. Pour le réaliser, Julien Cernobori a fait plus de douze heures d'interview qui n'étaient plus disponibles quand nous avons travaillé. C'est pourquoi j'ai reposé quelques questions pour rajouter des précisions indispensables. Avec cet objectif de me détacher du podcast pour mieux me l'approprier, il n'est bien sûr pas question d'une quelconque imitation, le souci étant de garder cette légèreté, cette énergie et le côté jovial du récit, de faire entendre cette parole qui nous porte. De laisser résonner ce récit de vie, avec ses qualités qui lui sont propres, d'oralité et de poésie, qui nous touche si intensément ! »