Interview par Philippe Escalier
Stéphane Daurat
Rhinocéros
De sa rencontre avec Catherine Hauseux au Cours Florent en 1994 date la naissance de leur compagnie La Caravane dont ils assurent en commun la direction artistique. Acteur et metteur en scène, c'est avec La Caravane qu'il est venu occuper l'affiche du Théâtre Essaïon avec trois spectacles dont "Rhinocéros".
Qu'est ce qui vous a amené à être aussi présent à l'Essaïon ?
J'ai rencontré son directeur, Michel Laliberté, en 1999, en jouant chez lui à l'Aktéon, notre premier spectacle, « Histoire de vivre » de Nathalie Saugeon. Quand il a pris la direction de l'Essaïon avec Marie-Josée Tyan, il nous a ouvert ses portes une nouvelle fois. « Rhinocéros » en est à sa 5ème saison et « Quand je serai grande » rentre dans sa 3ème année. On est toujours heureux de venir jouer ici, j'aime bien l'intimité de la salle et la jauge correspond à ce que nous faisons. On s'y sent bien !
Pourquoi avoir choisi « Rhinocéros » ?
Pour son thème ! Le fait de ne pas vouloir céder à ce que tout le monde fait, avoir sa propre pensée. La nouvelle, que j'ai adaptée, est écrite en 1957 pour dénoncer les totalitarismes, elle fait écho à de nombreuses façons qu'a la société d'évoluer vers une forme d'uniformisation. C'est malheureusement un sujet actuel.
Si l'on observe votre parcours, vous avez beaucoup travaillé sur des adaptations !
C'est vrai, mais nous avons surtout fait des choses différentes, en évitant de nous focaliser sur un genre précis et en choisissant des thèmes et surtout des coups de cœur.
Le choix de faire des mises en scène s'est imposé tout de suite ?
C'est venu un peu par la force des choses, nous étions en compagnie, il fallait bien un metteur en scène. J'y ai pris goût, je prends plaisir à imaginer un projet sur le long terme, comme ce fut le cas récemment avec « Un sac de billes » mais je ne pourrais pas faire que cela, jouer est un besoin !
La forme de vos spectacles est idéale pour Avignon !
Ils sont en effet conçus pour le festival avec lequel nous fonctionnons beaucoup. Pour le prochain, on y amène les trois spectacles actuellement à l'Essaïon :« Rhinocéros » et le diptyque, « Quand je serai un homme » et « Quand je serai grande ».
Qu'est ce qui vous a poussé à écrire ce diptyque ?
C'est parti d'une commande de la ville de Villeneuve Saint-Georges où nous étions en résidence pour la Journée du Droit des Femmes. Nous avons interrogé une quarantaine de femmes de la ville sur les thèmes de la liberté, de la transmission, de leur place dans la société. À partir là, Catherine Hauseux a écrit quatre monologues féminins concernant quatre générations différentes. La parole ayant été donnée aux femmes, nous nous sommes dits qu'un jour nous la donnerions aussi aux hommes, et « Quand je serai un homme » a été créé en juin 2020 à l'Essaïon. Ces interviews ont été passionnantes, on s'est transformé en porte-parole, les personnes interviewées sont venues voir notre travail, c'était superbe d'avoir leur retour. On aime bien faire ce genre de spectacle à côté de « La Vie est belle » ou « Vol au dessus d'un nid de coucou ». Notre ambition a toujours été de faire partager des histoires, des idées, des sentiments, créer du lien, ce qui est le rôle du théâtre par excellence et c'est ce qui nous a tant manqué pendant un an et demi !
J'ai rencontré son directeur, Michel Laliberté, en 1999, en jouant chez lui à l'Aktéon, notre premier spectacle, « Histoire de vivre » de Nathalie Saugeon. Quand il a pris la direction de l'Essaïon avec Marie-Josée Tyan, il nous a ouvert ses portes une nouvelle fois. « Rhinocéros » en est à sa 5ème saison et « Quand je serai grande » rentre dans sa 3ème année. On est toujours heureux de venir jouer ici, j'aime bien l'intimité de la salle et la jauge correspond à ce que nous faisons. On s'y sent bien !
Pourquoi avoir choisi « Rhinocéros » ?
Pour son thème ! Le fait de ne pas vouloir céder à ce que tout le monde fait, avoir sa propre pensée. La nouvelle, que j'ai adaptée, est écrite en 1957 pour dénoncer les totalitarismes, elle fait écho à de nombreuses façons qu'a la société d'évoluer vers une forme d'uniformisation. C'est malheureusement un sujet actuel.
Si l'on observe votre parcours, vous avez beaucoup travaillé sur des adaptations !
C'est vrai, mais nous avons surtout fait des choses différentes, en évitant de nous focaliser sur un genre précis et en choisissant des thèmes et surtout des coups de cœur.
Le choix de faire des mises en scène s'est imposé tout de suite ?
C'est venu un peu par la force des choses, nous étions en compagnie, il fallait bien un metteur en scène. J'y ai pris goût, je prends plaisir à imaginer un projet sur le long terme, comme ce fut le cas récemment avec « Un sac de billes » mais je ne pourrais pas faire que cela, jouer est un besoin !
La forme de vos spectacles est idéale pour Avignon !
Ils sont en effet conçus pour le festival avec lequel nous fonctionnons beaucoup. Pour le prochain, on y amène les trois spectacles actuellement à l'Essaïon :« Rhinocéros » et le diptyque, « Quand je serai un homme » et « Quand je serai grande ».
Qu'est ce qui vous a poussé à écrire ce diptyque ?
C'est parti d'une commande de la ville de Villeneuve Saint-Georges où nous étions en résidence pour la Journée du Droit des Femmes. Nous avons interrogé une quarantaine de femmes de la ville sur les thèmes de la liberté, de la transmission, de leur place dans la société. À partir là, Catherine Hauseux a écrit quatre monologues féminins concernant quatre générations différentes. La parole ayant été donnée aux femmes, nous nous sommes dits qu'un jour nous la donnerions aussi aux hommes, et « Quand je serai un homme » a été créé en juin 2020 à l'Essaïon. Ces interviews ont été passionnantes, on s'est transformé en porte-parole, les personnes interviewées sont venues voir notre travail, c'était superbe d'avoir leur retour. On aime bien faire ce genre de spectacle à côté de « La Vie est belle » ou « Vol au dessus d'un nid de coucou ». Notre ambition a toujours été de faire partager des histoires, des idées, des sentiments, créer du lien, ce qui est le rôle du théâtre par excellence et c'est ce qui nous a tant manqué pendant un an et demi !
Paru le 07/12/2021
(69 notes) THÉÂTRE ESSAÏON Du jeudi 18 février 2016 au jeudi 13 juin 2024
THÉÂTRE CONTEMPORAIN. Un jour, dans la ville, apparait un rhinocéros. Peu à peu, on comprend que ce sont les hommes eux-mêmes qui se transforment... Cette nouvelle à l'humour corrosif dépeint la naissance d'une terrible maladie qui nous guette tous: "La rhinocérite". L'uniformisation. Menace que font peser tous les con...
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