L'exercice était périlleux, tant par le sujet que par la situation. Edouard Carr, la veille de l'enterrement de la femme qu'il a aimé, raconte sa rencontre et son amour à l'auditoire présent. De spectateurs nous devenons confidents de ce récit passionné, un peu comme des amis venus soutenir cet homme submergé de chagrin mais aussi de joies retrouvées.

Sans voyeurisme, l'auteur et le comédien nous livrent les bonheurs, les moments partagés de cet incroyable amour. Jean-Pierre Bouvier est à la fois attachant, sincère, euphorique, émouvant. C'est difficile de parler de la disparition d'un être tant aimé, adoré serait le mot juste. On accompagne l'homme dans sa douleur qui s'exprime sans aucune surenchère de sensiblerie.

Cette parole libérée, jusqu'au secret dévoilé, ne peut laisser personne indifférent. Il entraine le spectateur dans un questionnement qui au delà des mots est une vraie réflexion sur toutes les faces de l'amour même les plus improbables...