Portrait par Philippe Escalier
Éric Bouvron
met en scène Lawrence d’Arabie
Le spectacle qui a fait les beaux jours du OFF d'Avignon 2021 vient de s'installer au Théâtre 13e Art. Éric Bouvron et son équipe de huit comédiens et trois musiciens-chanteurs y font revivre quatre-vingt-dix personnages, parties prenantes de l'épopée du légendaire Lawrence d'Arabie.
Secondé dans l'écriture par Benjamin Penamaria, Éric Bouvron a naturellement voulu s'émanciper du monumental film de David Lean, couronné par 7 Oscars en 1963 : « Je voulais faire quelque chose de plus actuel, montrer à quel point ce que nous vivons aujourd'hui est hérité de cette époque-là. Je me suis inspiré de nombreux écrits et d'une multitude de témoignages. Durant mes recherches, la pièce s'écrivait dans ma tête en simultanée. Je voulais sonder l'esprit de celui qui devient un mythe pour son pays mais aussi pour les Arabes et voir comment ce statut a pesé sur toute sa vie ». Pour ce faire, l'auteur souligne avoir beaucoup travaillé et voyagé afin de s'imprégner des peuples et des paysages qu'il allait évoquer, suivant en cela une méthode commune à nombre de ses spectacles.
Éric Bouvron s'est aussi intéressé à l'enfance du militaire, fils d'une gouvernante pour laquelle un baronnet anglo-irlandais quittera sa femme, laissant l'amour l'emporter sur les conventions. En retour, Lawrence vivra de nombreux bouleversements, dont des changements fréquents de domicile. « La question est donc de savoir où sont ses racines ? » Plus tard, l'accent est mis sur son amitié avec les Arabes, sa fidélité sans faille à son pays et la façon dont il surmonte une succession de trahisons découvertes après la divulgation des accords secrets Sykes-Picot qui partagent le Moyen-Orient au profit des puissances occidentales.
Assisté de Jérémy Coffman, Éric Bouvron, dans sa mise en scène, a choisi le minimalisme le plus pur et le plus stylisé, mis en évidence par les sublimes lumières d'Edwin Garnier. «Avec des scènes courtes et toujours très visuelles, les comédiens débordant d'énergie nous font changer maintes fois de lieux et de personnages » précise-t-il. Avec des tapis, quelques voiles, une poignée d'accessoires et de beaux costumes (de Nadège Bulfay), il laisse au jeu des comédiens un pouvoir évocateur sans limite. L'on passe d'un lieu à un autre, les acteurs changent maintes fois de rôle, le récit ne faiblit jamais, rythmé par la voix magique de la chanteuse Cécilia Meltzer accompagnée par les instruments de Julien Gonzales et Raphaël Maillet. Tous trois font corps avec le spectacle auquel ils donnent un surcroit d'intensité. Les comédiens, Alexandre Blazy, Matias Chebel, Stefan Godin, Slimane Kacioui, Yoann Parize, Julien Saada, Ludovic Thievon entourent Kevin Garnichat qui interprète le rôle titre. Tous font merveille !
Éric Bouvron l'avait bien diagnostiqué : « Je pense que le spectateur sortira heureux de ce partage d'émotions et enrichi d'une meilleure compréhension du héros ». Avignon l'a totalement rassuré : les spectateurs qui ont eu la chance de le voir cet été l'ont unanimement plébiscité et ont dit tout le plaisir que ce Lawrence d'Arabie leur avait donné. Le pari est gagné et les parisiens vont enfin pouvoir vivre ce moment théâtral exceptionnel !
Éric Bouvron s'est aussi intéressé à l'enfance du militaire, fils d'une gouvernante pour laquelle un baronnet anglo-irlandais quittera sa femme, laissant l'amour l'emporter sur les conventions. En retour, Lawrence vivra de nombreux bouleversements, dont des changements fréquents de domicile. « La question est donc de savoir où sont ses racines ? » Plus tard, l'accent est mis sur son amitié avec les Arabes, sa fidélité sans faille à son pays et la façon dont il surmonte une succession de trahisons découvertes après la divulgation des accords secrets Sykes-Picot qui partagent le Moyen-Orient au profit des puissances occidentales.
Assisté de Jérémy Coffman, Éric Bouvron, dans sa mise en scène, a choisi le minimalisme le plus pur et le plus stylisé, mis en évidence par les sublimes lumières d'Edwin Garnier. «Avec des scènes courtes et toujours très visuelles, les comédiens débordant d'énergie nous font changer maintes fois de lieux et de personnages » précise-t-il. Avec des tapis, quelques voiles, une poignée d'accessoires et de beaux costumes (de Nadège Bulfay), il laisse au jeu des comédiens un pouvoir évocateur sans limite. L'on passe d'un lieu à un autre, les acteurs changent maintes fois de rôle, le récit ne faiblit jamais, rythmé par la voix magique de la chanteuse Cécilia Meltzer accompagnée par les instruments de Julien Gonzales et Raphaël Maillet. Tous trois font corps avec le spectacle auquel ils donnent un surcroit d'intensité. Les comédiens, Alexandre Blazy, Matias Chebel, Stefan Godin, Slimane Kacioui, Yoann Parize, Julien Saada, Ludovic Thievon entourent Kevin Garnichat qui interprète le rôle titre. Tous font merveille !
Éric Bouvron l'avait bien diagnostiqué : « Je pense que le spectateur sortira heureux de ce partage d'émotions et enrichi d'une meilleure compréhension du héros ». Avignon l'a totalement rassuré : les spectateurs qui ont eu la chance de le voir cet été l'ont unanimement plébiscité et ont dit tout le plaisir que ce Lawrence d'Arabie leur avait donné. Le pari est gagné et les parisiens vont enfin pouvoir vivre ce moment théâtral exceptionnel !
Paru le 05/02/2022
(103 notes) 13ÈME ART Du jeudi 13 janvier au dimanche 27 février 2022
THÉÂTRE CONTEMPORAIN de 12 à 102 ans. La Première Guerre Mondiale fait rage. Dans le désert d’Arabie, à l’époque contrôlé par l’Empire Ottoman, allié de l’Allemagne, se joue l’avenir de tout le Moyen-Orient. Thomas Edward Lawrence, passionné par la culture arabe dont il maîtrise la langue et les dialectes locaux, gagne la confiance de...
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