Josiane Pinson

Comme beaucoup de spectacles, « Psy Cause (s) Lui » aurait dû commencer il y a deux ans, quand le confinement a tout arrêté. Une double punition pour Josiane Pinson puisque son Psy Cause 3 étant programmé à la Scène Parisienne, les deux versions auraient dû vivre en parallèle. Mais le confinement leur permet de faire murir le texte, constate Josiane Pinson avant d'aborder ce changement complet de programme : «Cela fait trente ans que j'écris sur la psyché féminine après avoir passé beaucoup de temps chez les psychanalystes. J'ai cette chance de pouvoir écrire vite et j'aurais pu continuer mon récit tant le terrain est vaste. Le décliner au masculin, ma première réaction a été de dire que je ne savais pas faire ! J'ai eu un moment de trouble et de page blanche. Puis, quand je me suis dit que l'homme était une femme comme les autres, tout s'est débloqué ».

2002 est la date du tout premier «Psy Cause» et malgré ces années écoulées, Josiane Pinson n'a pas de mal à lâcher son bébé. « J'adore mettre en scène, diriger des acteurs et Alexis Victor m'a souvent dit son envie de travailler avec moi. La passation se fait donc tout en douceur. Il sera le psy (la colonne vertébrale) mais aussi tous les patients, avec un changement de personnage toutes les trois minutes. L'exercice est très particulier mais l'expérience que j'ai acquise depuis vingt ans nous aide beaucoup ».

Alexis Victor

Sa rencontre avec Josiane Pinson est ancienne: « On se connait depuis vingt ans. Elle est venue me voir dans les pièces que j'ai jouées. J'étais présent pour le premier «Psy Cause» que j'ai beaucoup aimé, avant d'adorer le second. J'y suis allé plusieurs fois, je trouvais l'exercice incroyable. L'opus 3 est arrivé et un jour je lui ai demandé à brule pourpoint : à quand la version homme ? Sa réaction a été de dire qu'elle n'était pas certaine de pouvoir parler au masculin. Mais je lui dit que je serai super heureux si elle m'écrivait un texte. Elle m'a pris au mot et nous voilà. Je trouve que ce qu'elle a écrit est à la fois très beau, très tendre, drôle et cruel. Mais c'est un sacré exercice un seul en scène avec tous ces personnages. Au moment des lectures de «Psy Cause (s»), je doublais dans un film de Night Shyamalan, (le réalisateur de « Sixième sens ») un jeune homme ayant 23 personnalités. Rajoutées aux 10 de «Psy Cause», je finissais par ne plus trop savoir qui j'étais ! ».

Alexis Victor que l'on a pu voir dans « Le Repas des fauves » mis en scène par Julien Sibre est aussi attiré par la traduction. Tout commence à L'Essaïon avec « Le Monte-plats » d'Harold Pinter mis en scène par l'assistant de l'auteur, Mitch Hooper. « Ensemble, nous avons décidé de faire notre traduction pour jouer un texte plus moderne. J'ai récidivé avec un autre auteur Zach Braff, cette fois en collaboration avec Jean-Marc Pannetier. C'est un exercice que j'adore et que je trouve passionnant ». Mais qu'Alexis Victor mettra en pause, le temps de donner vie à tous les personnages de « Psy Cause (s) Lui ».