Portrait par Philippe Escalier
Nasser Djemaï
Acteur, auteur et metteur en scène, Nasser Djamaï arrive à la tête du Théâtre des Quartiers d'Ivry (TQI), Centre Dramatique National du Val de Marne, en janvier 2021. En pleine crise du Covid, il se trouve confronté, pour son premier poste de directeur, à une montagne de défis et de difficultés et fait, dès lors, l'apprentissage de son nouveau métier en accéléré.
Pour résumer le choc que la conjoncture sanitaire lui impose, Nasser Djemaï affirme, d'entrée de jeu, que ses premières décisions consistent à annuler des spectacles et en reporter certains à la saison suivante, avant de devoir gérer l'occupation des étudiants, qui a duré 90 jours, apportant son lot de contraintes de toutes sortes. Il lui faut ensuite s'intéresser à la programmation à venir mais aussi à « l'Eté culturel » avec une refonte de la charte graphique, sans oublier les projets de territoire qu'il a fallu maintenir et développer.
Pour résumer le choc que la conjoncture sanitaire lui impose, Nasser Djemaï affirme, d'entrée de jeu, que ses premières décisions consistent à annuler des spectacles et en reporter certains à la saison suivante, avant de devoir gérer l'occupation des étudiants, qui a duré 90 jours, apportant son lot de contraintes de toutes sortes. Il lui faut ensuite s'intéresser à la programmation à venir mais aussi à « l'Eté culturel » avec une refonte de la charte graphique, sans oublier les projets de territoire qu'il a fallu maintenir et développer.
Créé en 1972 par Antoine Vitez avec la vocation de faire jouer dans des lieux non théâtraux, le TQI a une identité spécifique. Seul Centre dramatique national du sud francilien, il a gardé et développé cette volonté profonde d'encrage sur le territoire du Val de Marne, l'un des plus riches en termes d'offres et de structures culturelles, d'associations, de compagnie artistiques. Le TQI (qui dispose d'un Atelier Théâtral amateur regroupant 200 passionnés) y joue un rôle majeur en travaillant à la transmission, en lien avec de nombreux partenaires culturels.
Nasser Djemaï ne pouvait pas se sentir en terre inconnue au TQI, lui qui en fut un artiste associé, durant la saison 2016-2017 et dont la carrière d'acteur et d'auteur est déjà bien remplie. Son premier spectacle, un seul en scène inspiré de sa vie, est donné en 2005 à La Maison des Métallos. Viennent ensuite ses pièces, « Les Vipères se parfument au jasmin » (2008) puis sa trilogie, « Invisibles » (2011). «Vertiges» (2017) et « Héritiers ». Cette dernière, jouée au Théâtre de la Colline en janvier 2020, a été sa première pièce à l'affiche du TQI, « une manière de présenter au public au moment de l'ouverture de saison où j'en étais en terme d'écriture, de mise en scène, direction d'acteurs et d'esthétique » précise-t-il. Cette trilogie, axée sur la difficulté de trouver sa place dans la société, pose des questions récurrentes dans son œuvre, à savoir la construction identitaire, la filiation, l'héritage mais aussi la mutation de la société et le tournant qu'elle prend depuis quelques décennies. Tout cela était suffisamment vaste pour être traité sur trois pièces et réaliser un travail en profondeur.
« J'espère réussir à questionner les gens autour de moi ! » dit Nasser Djemaï qui a toujours monté ses propres textes, tous édités chez Actes Sud - Papiers. « J'ai une vraie passion pour le métier d'acteur et j'aime imaginer la façon dont je vais les diriger et dans quels univers ils vont évoluer : j'ai besoin de traduire concrètement sur scène ce que j'écris » affirme-t-il avant d'ajouter : « J'ai un long parcours de seul en scène notamment mais depuis, je prends plus de plaisir à rester dans l'ombre et à exister à travers mes personnages. Je n'exclus pas le fait de revenir sur scène pour jouer mais ce n'est pas ma priorité ». Autre façon de dire qu'il entend se consacrer d'abord à la gestion d'un théâtre qui a visiblement l'art de le rendre heureux
Nasser Djemaï ne pouvait pas se sentir en terre inconnue au TQI, lui qui en fut un artiste associé, durant la saison 2016-2017 et dont la carrière d'acteur et d'auteur est déjà bien remplie. Son premier spectacle, un seul en scène inspiré de sa vie, est donné en 2005 à La Maison des Métallos. Viennent ensuite ses pièces, « Les Vipères se parfument au jasmin » (2008) puis sa trilogie, « Invisibles » (2011). «Vertiges» (2017) et « Héritiers ». Cette dernière, jouée au Théâtre de la Colline en janvier 2020, a été sa première pièce à l'affiche du TQI, « une manière de présenter au public au moment de l'ouverture de saison où j'en étais en terme d'écriture, de mise en scène, direction d'acteurs et d'esthétique » précise-t-il. Cette trilogie, axée sur la difficulté de trouver sa place dans la société, pose des questions récurrentes dans son œuvre, à savoir la construction identitaire, la filiation, l'héritage mais aussi la mutation de la société et le tournant qu'elle prend depuis quelques décennies. Tout cela était suffisamment vaste pour être traité sur trois pièces et réaliser un travail en profondeur.
« J'espère réussir à questionner les gens autour de moi ! » dit Nasser Djemaï qui a toujours monté ses propres textes, tous édités chez Actes Sud - Papiers. « J'ai une vraie passion pour le métier d'acteur et j'aime imaginer la façon dont je vais les diriger et dans quels univers ils vont évoluer : j'ai besoin de traduire concrètement sur scène ce que j'écris » affirme-t-il avant d'ajouter : « J'ai un long parcours de seul en scène notamment mais depuis, je prends plus de plaisir à rester dans l'ombre et à exister à travers mes personnages. Je n'exclus pas le fait de revenir sur scène pour jouer mais ce n'est pas ma priorité ». Autre façon de dire qu'il entend se consacrer d'abord à la gestion d'un théâtre qui a visiblement l'art de le rendre heureux
Paru le 15/06/2022