Interview par Philippe Escalier
Marianne James
Fidèle à elle-même mais toujours surprenante, Marianne James revient au Théâtre Libre pour « Tout est dans la voix », un seule en scène musical étonnant, généreux, qui vient cueillir le public avec une balade faite de surprises, d'humour et d'amour. L'occasion de rencontrer notre diva préférée juste avant son entrée sur scène.
Marianne, comment est né ton spectacle ?
Pendant la longue période de Covid, très casanière, je me trouvais très bien chez moi, dans le Sud de la France, dans cette maison que j'ai aménagée pour être proche de ma maman. Là, j'ai décidé de monter un e-commerce avec des tutos de chant d'une vingtaine de minutes vendus par 8 avec des fiches explicatives, des exercices. J'ai tout finalisé avec Ullie Swan, ma community manager, de Montélimar aussi, rencontrée sur Insta. Arrivent alors les obligations légales et pour tout dire, c'est en sortant de la réunion avec une experte juridique et fiscaliste du net que j'ai décidé de tout arrêter! J'en parle à Alexandre Mortier, le mari de Jarry, le patron de A Mon Tour Prod pour qui la solution consiste à faire sur scène une master class à ma façon, donc avec de l'humour. Pour cela, il me conseille de travailler avec BenH. Ce que je fais. Ensuite, tout est allé très vite.
Durant le show, tu demandes à ceux qui veulent chanter de prendre le micro et c'est magique, il se passe toujours plein de choses surprenantes !
Hier soir par exemple, il y avait Catherine, elle ne savait pas trop chanter. Je l'ai mise à l'aise en disant que je préférais une souris verte bien chantée à une Traviata ratée. Elle nous a chanté une souris verte avec du charme tout en jouant avec un grand sourire. C'était juste, simple, en place: ovation du public ! Ceci dit, j'ai eu une Traviata, ukrainienne, grande, blonde, tout pour la détester (rires). Je lui propose « Libiamo », elle me répond non, je préfère la mort de Violetta. Et là, je me dis, si elle y arrive, je m'appelle Paulette... Eh bien, je m'appelle Paulette ! À la fin, je suis en larmes, comme à la télévision, toute la salle aussi. Un moment de grâce et au fond de moi, je remercie la vie!
Le soir où j'étais là, on a eu aussi ce beau moment avec la personne non voyante que tu as faite monter sur scène !
Elle ne m'avait jamais vue, il fallait bien qu'elle me découvre. Elle vient, je pose ses mains sur mes seins, elle fait «ah oui! » et puis elle n'a plus eu de mots quand elle arrive sur les fesses ! Tout l'a surpris ! Elle n'avait jamais touché l'ourse Cannelle en personne ! (Rires).
Ce qui frappe durant tes spectacles et j'allais dire de plus en plus, c'est cette communion avec le public !
Tu sais que je voulais être prêtre ! Très jeune, j'ai cru en Jésus que je trouvais beau et à qui je faisais des mimis. À 8 ans après ma confirmation, je suis allée rencontrer le curé pour lui dire que je voulais faire comme lui ! Ça l'a fait beaucoup rire. J'ai pensé devenir sœur, mais j'ai vite compris que le voeu de chasteté ne fonctionnerait pas avec moi ! J'ai besoin de la vie, que si les gens arrivent sagement, avec leurs soucis, ne bougent pas et restent bras croisés, il faut que quand ils partent, ce soit tout l'inverse, qu'ils aient la banane, se parlent et soient heureux. Et il faudrait que ce soit comme cela à l'église au lieu d'avoir des prêtres qui ânonnent. Ânonner n'est pas parler ! La parole du Seigneur, encore faut-il qu'elle soit donnée...bordel de Dieu ! J'ai vu des messes dans le Bronx ou au Brésil, c'est autre chose. J'ai même proposé un jour à M6 de faire «À la recherche du nouveau curé».
Pour finir, quels sont tes actus avec la télé ?
« La France a un incroyable talent » vient de redémarrer. Nous allons fêter nos vingt ans par deux grandes soirées qui seront tournées et diffusées en 2023.
Un scoop pour finir : je fais partie de la seconde saison d'une série policière qui cartonne sur France 3 « Face à face » dans laquelle je joue une avocate à la Cour Européenne des Droits de l'Homme. En robe noire j'ai passé ma vie à défendre les migrants ou les opprimés et j'ai juste oublié d'élever ma fille, jouée par Constance Gay qui est géniale, chez qui je me retrouve à Strasbourg et forcément, ça ne va pas bien se passer. Diffusion au printemps prochain.
Pendant la longue période de Covid, très casanière, je me trouvais très bien chez moi, dans le Sud de la France, dans cette maison que j'ai aménagée pour être proche de ma maman. Là, j'ai décidé de monter un e-commerce avec des tutos de chant d'une vingtaine de minutes vendus par 8 avec des fiches explicatives, des exercices. J'ai tout finalisé avec Ullie Swan, ma community manager, de Montélimar aussi, rencontrée sur Insta. Arrivent alors les obligations légales et pour tout dire, c'est en sortant de la réunion avec une experte juridique et fiscaliste du net que j'ai décidé de tout arrêter! J'en parle à Alexandre Mortier, le mari de Jarry, le patron de A Mon Tour Prod pour qui la solution consiste à faire sur scène une master class à ma façon, donc avec de l'humour. Pour cela, il me conseille de travailler avec BenH. Ce que je fais. Ensuite, tout est allé très vite.
Durant le show, tu demandes à ceux qui veulent chanter de prendre le micro et c'est magique, il se passe toujours plein de choses surprenantes !
Hier soir par exemple, il y avait Catherine, elle ne savait pas trop chanter. Je l'ai mise à l'aise en disant que je préférais une souris verte bien chantée à une Traviata ratée. Elle nous a chanté une souris verte avec du charme tout en jouant avec un grand sourire. C'était juste, simple, en place: ovation du public ! Ceci dit, j'ai eu une Traviata, ukrainienne, grande, blonde, tout pour la détester (rires). Je lui propose « Libiamo », elle me répond non, je préfère la mort de Violetta. Et là, je me dis, si elle y arrive, je m'appelle Paulette... Eh bien, je m'appelle Paulette ! À la fin, je suis en larmes, comme à la télévision, toute la salle aussi. Un moment de grâce et au fond de moi, je remercie la vie!
Le soir où j'étais là, on a eu aussi ce beau moment avec la personne non voyante que tu as faite monter sur scène !
Elle ne m'avait jamais vue, il fallait bien qu'elle me découvre. Elle vient, je pose ses mains sur mes seins, elle fait «ah oui! » et puis elle n'a plus eu de mots quand elle arrive sur les fesses ! Tout l'a surpris ! Elle n'avait jamais touché l'ourse Cannelle en personne ! (Rires).
Ce qui frappe durant tes spectacles et j'allais dire de plus en plus, c'est cette communion avec le public !
Tu sais que je voulais être prêtre ! Très jeune, j'ai cru en Jésus que je trouvais beau et à qui je faisais des mimis. À 8 ans après ma confirmation, je suis allée rencontrer le curé pour lui dire que je voulais faire comme lui ! Ça l'a fait beaucoup rire. J'ai pensé devenir sœur, mais j'ai vite compris que le voeu de chasteté ne fonctionnerait pas avec moi ! J'ai besoin de la vie, que si les gens arrivent sagement, avec leurs soucis, ne bougent pas et restent bras croisés, il faut que quand ils partent, ce soit tout l'inverse, qu'ils aient la banane, se parlent et soient heureux. Et il faudrait que ce soit comme cela à l'église au lieu d'avoir des prêtres qui ânonnent. Ânonner n'est pas parler ! La parole du Seigneur, encore faut-il qu'elle soit donnée...bordel de Dieu ! J'ai vu des messes dans le Bronx ou au Brésil, c'est autre chose. J'ai même proposé un jour à M6 de faire «À la recherche du nouveau curé».
Pour finir, quels sont tes actus avec la télé ?
« La France a un incroyable talent » vient de redémarrer. Nous allons fêter nos vingt ans par deux grandes soirées qui seront tournées et diffusées en 2023.
Un scoop pour finir : je fais partie de la seconde saison d'une série policière qui cartonne sur France 3 « Face à face » dans laquelle je joue une avocate à la Cour Européenne des Droits de l'Homme. En robe noire j'ai passé ma vie à défendre les migrants ou les opprimés et j'ai juste oublié d'élever ma fille, jouée par Constance Gay qui est géniale, chez qui je me retrouve à Strasbourg et forcément, ça ne va pas bien se passer. Diffusion au printemps prochain.
Paru le 15/02/2022
(52 notes) SCÈNE LIBRE (LA) Du jeudi 22 septembre au samedi 31 décembre 2022
SPECTACLE MUSICAL. Dans ce nouveau seule-en-scène musical interactif et irrésistiblement drôle, elle endosse le rôle de professeure de chorale et emmène les spectateurs à la découverte de leur voix. Une expérience hors-norme où Marianne nous ouvrira les portes de son cœur et où chacun se révélera en tant que chanteur.
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