Interview par Philippe Escalier
Mahmoud Ktari
directeur de La Croisée des Chemins
Ce passionné de théâtre a fait une reconversion professionnelle pour se dédiés à la gestion de deux lieux consacrés aux jeunes talents. Rencontre avec un directeur heureux à l'enthousiasme communicatif.
Peut-on faire un résumé de votre parcours ?
À l'origine, je suis diplômé d'une grande école de commerce, suivi d'un MBA, avant de travailler comme consultant. J'ai tout de suite réalisé que je ne ferais pas cela toute ma vie. Premières expériences: ma participation à une troupe de théâtre pendant mes études puis en 2008, mon inscription à des cours à L'Atelier Théâtre du Quartier Latin. J'ai ensuite intégré deux compagnies semi-pro qui m'ont permis de jouer souvent et de me questionner sur mon changement d'orientation. Suite à un événement grave de ma vie, j'ai fait un bilan et j'ai décidé de franchir le pas. C'est le moment où, en 2016, je suis tombé sur une annonce d'un petit théâtre à reprendre. C'était un lieu dans le XVème, très différent de ce que j'en ai fait, qui est devenu « La Petite Croisée des Chemins ». Avec ses 35 places, c'est la salle intimiste dont je rêvais, un tremplin pour de jeunes compagnies. Avec l'idée d'ouvrir ensuite un lieu plus important. En 2019, avec l'équipe, nous avons loué une salle pour le Festival d'Avignon, une expérience encore différente, avec beaucoup de contraintes mais enrichissante. Après quoi, j'ai trouvé une seconde salle à reprendre à Paris, dans le XIXème avec une grande scène et une jauge de 50 places que nous avons inaugurée en 2020. Pour moi, ces deux lieux sont un même théâtre avec une philosophie artistique commune.
Justement, un mot à propos de votre ligne artistique ?
Nous voulons mettre en avant la qualité du texte. C'est avec cette programmation exigeante que nous pouvons fidéliser notre public. Avec un atout qui est de produire certains de nos spectacles. En ce moment, nous avons décidé de « feuilletonner » sur toute la saison avec une trilogie en alexandrins construite autour du « Misanthrope », qui outre la pièce si moderne de Molière comprend « La Conversion d'Alceste » de Georges Courteline et « Célimène et le Cardinal » de Jacques Rampal. Ces trois spectacles sont joués par la troupe du théâtre et chaque rôle est doublé. C'est très riche, les spectateurs suivent et se sont pris au jeu.
Malgré la charge de travail, vous avez pu garder un pied sur la scène ?
Oui, c'est vital ! Je joue en ce moment dans « Le Misanthrope». J'ai aussi fait un seul en scène en 2019 dirigé par Khadija El Mahdi autour d'un texte de Kafka « Rapport pour une Académie ». Une expérience exceptionnelle !
Comment avez-vous développé la communication autour de vos deux salles ?
Outre la communication de quartier et la fidélisation des spectateurs habitués du lieu, nous utilisons beaucoup les réseaux sociaux. Nous avons également une newsletter mensuelle pour faire connaitre notre programmation et depuis septembre, nous sortons une gazette hebdomadaire abordant la vie des deux lieux mais aussi les thématiques liées au spectacle vivant. Nous avons, par exemple, consacré un numéro à la soirée des compagnies, réservé aux comédiens, qui permet de nous retrouver et de parler de notre travail. La Croisée des chemins est vraiment un théâtre de rencontres !
À l'origine, je suis diplômé d'une grande école de commerce, suivi d'un MBA, avant de travailler comme consultant. J'ai tout de suite réalisé que je ne ferais pas cela toute ma vie. Premières expériences: ma participation à une troupe de théâtre pendant mes études puis en 2008, mon inscription à des cours à L'Atelier Théâtre du Quartier Latin. J'ai ensuite intégré deux compagnies semi-pro qui m'ont permis de jouer souvent et de me questionner sur mon changement d'orientation. Suite à un événement grave de ma vie, j'ai fait un bilan et j'ai décidé de franchir le pas. C'est le moment où, en 2016, je suis tombé sur une annonce d'un petit théâtre à reprendre. C'était un lieu dans le XVème, très différent de ce que j'en ai fait, qui est devenu « La Petite Croisée des Chemins ». Avec ses 35 places, c'est la salle intimiste dont je rêvais, un tremplin pour de jeunes compagnies. Avec l'idée d'ouvrir ensuite un lieu plus important. En 2019, avec l'équipe, nous avons loué une salle pour le Festival d'Avignon, une expérience encore différente, avec beaucoup de contraintes mais enrichissante. Après quoi, j'ai trouvé une seconde salle à reprendre à Paris, dans le XIXème avec une grande scène et une jauge de 50 places que nous avons inaugurée en 2020. Pour moi, ces deux lieux sont un même théâtre avec une philosophie artistique commune.
Justement, un mot à propos de votre ligne artistique ?
Nous voulons mettre en avant la qualité du texte. C'est avec cette programmation exigeante que nous pouvons fidéliser notre public. Avec un atout qui est de produire certains de nos spectacles. En ce moment, nous avons décidé de « feuilletonner » sur toute la saison avec une trilogie en alexandrins construite autour du « Misanthrope », qui outre la pièce si moderne de Molière comprend « La Conversion d'Alceste » de Georges Courteline et « Célimène et le Cardinal » de Jacques Rampal. Ces trois spectacles sont joués par la troupe du théâtre et chaque rôle est doublé. C'est très riche, les spectateurs suivent et se sont pris au jeu.
Malgré la charge de travail, vous avez pu garder un pied sur la scène ?
Oui, c'est vital ! Je joue en ce moment dans « Le Misanthrope». J'ai aussi fait un seul en scène en 2019 dirigé par Khadija El Mahdi autour d'un texte de Kafka « Rapport pour une Académie ». Une expérience exceptionnelle !
Comment avez-vous développé la communication autour de vos deux salles ?
Outre la communication de quartier et la fidélisation des spectateurs habitués du lieu, nous utilisons beaucoup les réseaux sociaux. Nous avons également une newsletter mensuelle pour faire connaitre notre programmation et depuis septembre, nous sortons une gazette hebdomadaire abordant la vie des deux lieux mais aussi les thématiques liées au spectacle vivant. Nous avons, par exemple, consacré un numéro à la soirée des compagnies, réservé aux comédiens, qui permet de nous retrouver et de parler de notre travail. La Croisée des chemins est vraiment un théâtre de rencontres !
Paru le 23/12/2022