Blandine Métayer

Pour la comédienne, ce rôle de Céleste dans « Mariage contre la montre » est tombé à point nommé. Il vient après des spectacles aux résonances plus graves dont « Je suis top » son seule en scène sur l'égalité femme-homme et « Les Survivantes » qu'elle a jouées au Théâtre 13, racontant le parcours réel de cinq femmes plongées dans la prostitution. Avec le personnage de Céleste, elle tient un beau rôle de boulevard. Certes, il y a eu la longue attente liée à l'épidémie mais personne dans la troupe n'a lâché l'affaire. « J'ai mis à profit cette période pour continuer à travailler ma voix et Avignon 2022 a été notre récompense » dit-elle.

Le fait d'être en scène durant toute la représentation n'est pas pour la rebuter. « C'est moins éprouvant que de sortir et d'attendre en coulisse et puis je suis portée par une équipe formidable qui joue en alternance : Jules Fabre ou Thomas Bernier, Raphaël Hidrot ou Kévin Coquard, Denis Lefrançois ou Yohann Lavéant, Mélodie Fontaine ou Solène Gentric.». À ce sujet, celle qui interpréta au début de sa carrière la fille de Jacqueline Maillan reprend volontiers l'un de ses dictons : « Dans une pièce, l'on ne peut pas faire rire toute seule ». Avant d'ajouter: « Le théâtre qui est, comme je l'ai dit à mon compagnon, la chose la plus importante de ma vie, reste avant tout une affaire collective ».

Christophe Botti

Auteur d'une quarantaine de pièces et de nombreux scénarios, son actualité récente a été marquée en 2015 par la création de « Sous la varangue » à l'Ile Maurice en décor naturel, devant la maison des Le Clézio puis au Vingtième Théâtre à Paris et au Musée des Confluences à Lyon ainsi que des pièces avec son atelier de création dont «La Part animale» qui vient de débuter très récemment au théâtre Clavel. Écrire fait partie de sa vie depuis l'enfance. « La question pour moi aujourd'hui est de déterminer si je vais écrire une pièce de théâtre ou un scénario. En ce moment, j'ai un sujet en tête et je sens que ce sera pour la scène. C'est presque inconscient. Le fait qu'il s'agisse d'un personnage très fort, avec un message à faire passer, me pousse naturellement vers le théâtre ».

Après sa première pièce, « Émotionnellement restreint » Side lui propose de s'atteler à nouveau à la mise en scène de sa deuxième création en travaillant, fidélité oblige, avec les mêmes comédiens du moins quand ils étaient disponibles. Au passage, il souligne l'importance du pianiste sur scène : « Jonathan Goyvaertz est très intégré à la pièce. Au fil des répétitions, on a rajouté beaucoup de jeu avec les comédiens et lui-même s'est créé son itinéraire tout au long du spectacle ».

Les écrits de Christophe Botti étant marqués par le souci de la tolérance, il ne pouvait être que sensible au fait que dans cette comédie l'auteur ait rendu très banal ce qui, encore parfois, reste un peu problématique, à savoir les tabous dans les relations sexuelles. « Dans cette pièce, le début est assez classique, on est en terrain connu, mais le final est beaucoup plus moderne et surprenant. C'est une belle avancée » se réjouit-il !