Zoom par Flammenn Jan
Barbe bleue, du conte populaire à une création pailletée et dramatique
Artistic théâtre
L'Artistic Théâtre accueille depuis quelques semaines déjà « Barbe bleue », une pièce adaptée du roman d'Amélie Nothomb du même nom, mise en scène par Frédérique Lazarini, avec Pierre Forest, Lola Zidi, Cédric Colas et Helen Ley. Une version édulcorée du conte original, du roman adapté, mais qui fonctionne à merveille, pour notre plus grand plaisir.
« Barbe Bleue » est un conte populaire, rendu célèbre par Charles Perrault, relatant l'histoire d'un homme riche, marié plusieurs fois et dont toutes les épouses disparaissent successivement. Amélie Nothomb, en 2012, s'empare de cette histoire pour proposer à ses lecteurs un « Barbe Bleue » vingt-et-unième siècle, vivant reclus dans un beau quartier parisien, riche à souhait, et souhaitant proposer une « collocation » à une jeune femme.
Ce roman, comme beaucoup d'écrits d'Amélie Nothomb, met le lecteur face à un duel, entre Don Elemirio, noble espagnol, plein aux as, qui semble brute et peu enclin à la vie sociale, et Saturnine, jeune belge, joviale et souriante, venue tenter sa chance à Paris. Pour ne pas dévoiler toute l'histoire, la lecture du roman laisse une image plutôt noire, qui finalement est encore plus dramatique que le conte original, puisqu'il permet à chacun d'imaginer cette histoire sans difficultés, tant elle répond à notre époque.
C'est là que l'adaptation et la mise en scène de cette pièce sont une grande réussite. Par des tours de passe-passe, par des illusions multiples proposées par Cédric Colas, qui interprète le majordome, la noirceur de l'histoire est dissipée par de la « féérie », de la magie, et beaucoup d'humour, auquel peu de spectateurs qui ont lu le roman peuvent s'attendre. Lola Zidi, quant à elle, défend très bien son rôle de Saturnine, une femme forte, décidée à mener sa vie comme elle l'entend. Helen Ley contrebalance parfaitement Lola Zidi, avec son rôle de la copine Corinne, qui a clairement moins de tempérament. Pierre Forest, lui, campe à merveille le rôle de Don Elemirio, ours religieux, poète et solitaire, qui inspire autant de peur que de sympathie, jusqu'à la révélation de ses actes.
Les quatre comédiens tiennent chacun leurs rôles, et entretiennent avec plaisir le mystère, jusqu'à la fin de la pièce. Il est évident que cette pièce couvre de nombreux sujets sociétaux, les femmes, leur place et bien d'autres. Mais finalement, cette relecture du roman d'Amélie Nothomb est si originale que c'est bien à vous de décider ce que vous voulez entendre et y lire : et c'est aussi là, la magie de cette proposition.
Pierre Forest, qui incarne Don Elemirio, avait pu glisser, dans une interview donnée à Jeanne Hoffstetter pour le magazine Tatouvu, que son personnage était « un être de séduction et de langage qui aurait beaucoup plu à Lacan ! Mais c'est aussi un être mélancolique, et au sens clinique du terme, la mélancolie est une puissance phénoménale ». Il confiait également qu'il était « trop tôt pour vous dire comment, dans cette grande forêt que représente son psychisme, je vais l'éprouver, c'est-à-dire le mettre en plateau avec ma partenaire... ».
Vous pouvez désormais découvrir son jeu et celui de toute l'équipe jusqu'au 30 avril, et on vous incite vivement à vous y rendre.
Ce roman, comme beaucoup d'écrits d'Amélie Nothomb, met le lecteur face à un duel, entre Don Elemirio, noble espagnol, plein aux as, qui semble brute et peu enclin à la vie sociale, et Saturnine, jeune belge, joviale et souriante, venue tenter sa chance à Paris. Pour ne pas dévoiler toute l'histoire, la lecture du roman laisse une image plutôt noire, qui finalement est encore plus dramatique que le conte original, puisqu'il permet à chacun d'imaginer cette histoire sans difficultés, tant elle répond à notre époque.
C'est là que l'adaptation et la mise en scène de cette pièce sont une grande réussite. Par des tours de passe-passe, par des illusions multiples proposées par Cédric Colas, qui interprète le majordome, la noirceur de l'histoire est dissipée par de la « féérie », de la magie, et beaucoup d'humour, auquel peu de spectateurs qui ont lu le roman peuvent s'attendre. Lola Zidi, quant à elle, défend très bien son rôle de Saturnine, une femme forte, décidée à mener sa vie comme elle l'entend. Helen Ley contrebalance parfaitement Lola Zidi, avec son rôle de la copine Corinne, qui a clairement moins de tempérament. Pierre Forest, lui, campe à merveille le rôle de Don Elemirio, ours religieux, poète et solitaire, qui inspire autant de peur que de sympathie, jusqu'à la révélation de ses actes.
Les quatre comédiens tiennent chacun leurs rôles, et entretiennent avec plaisir le mystère, jusqu'à la fin de la pièce. Il est évident que cette pièce couvre de nombreux sujets sociétaux, les femmes, leur place et bien d'autres. Mais finalement, cette relecture du roman d'Amélie Nothomb est si originale que c'est bien à vous de décider ce que vous voulez entendre et y lire : et c'est aussi là, la magie de cette proposition.
Pierre Forest, qui incarne Don Elemirio, avait pu glisser, dans une interview donnée à Jeanne Hoffstetter pour le magazine Tatouvu, que son personnage était « un être de séduction et de langage qui aurait beaucoup plu à Lacan ! Mais c'est aussi un être mélancolique, et au sens clinique du terme, la mélancolie est une puissance phénoménale ». Il confiait également qu'il était « trop tôt pour vous dire comment, dans cette grande forêt que représente son psychisme, je vais l'éprouver, c'est-à-dire le mettre en plateau avec ma partenaire... ».
Vous pouvez désormais découvrir son jeu et celui de toute l'équipe jusqu'au 30 avril, et on vous incite vivement à vous y rendre.
Paru le 04/04/2023
(45 notes) ARTISTIC THÉÂTRE (L') Du lundi 27 février au dimanche 18 juin 2023
COMÉDIE DRAMATIQUE. Don Elemirio Nibal y Milcar est un noble espagnol qui vit seul dans un hôtel de maître du 7ème arrondissement de Paris dont il ne sort jamais. Par le biais d'une annonce, il propose à la location une grande chambre très confortable et anormalement bon marché. Saturnine, jeune femme très vive d'esp...
|