Article de Philippe Escalier
Sacha Danino
à l’affiche du Théâtre Michel
« Sacha contre Guitry, tout contre » la nouvelle pièce de Sacha Danino sera présentée en octobre au Théâtre Michel dans une mise en scène de Ned Grujic. Son auteur nous raconte la genèse de cette pièce, la première écrite en solo.
Sacha, l'une de vos particularités n'est-elle pas d'être venu au théâtre un peu par hasard et d'avoir, jusqu'à présent, toujours écrit à quatre mains avec Sébastien Azzopardi ?
En effet, à l'origine, je suis journaliste. Mais la rédaction pour laquelle je travaillais a fait faillite. Je me suis donc retrouvé au chômage. C'est là que Sébastien Azzopardi, un ami d'enfance, m'a proposé d'écrire avec lui une pièce de théâtre. J'ai trouvé la plaisanterie très drôle, mais j'ai quand même joué le jeu. Aujourd'hui, je ne regrette absolument pas mon choix. Et si demain, un grand quotidien international me suppliait pour en prendre la direction, je refuserais. A moins d'en faire un journal satirique.
Le succès de votre première pièce « Le Tour du monde en 80 jours » va vraiment décider de votre sort ?
Cela aurait pu être une « occupation » en attendant « un vrai métier ». Il se trouve que ce fut un énorme succès. Cela dit, j'ai attendu le deuxième opus, « Mission Florimont » en 2007, pour arriver à me prétendre auteur. Le problème pour moi n'a pas été de me faire une place, et encore moins d'inventer des histoires, mais bien de me sentir légitime.
Vous écrivez à quatre mains depuis 17 ans. Comme cela se passe-t-il ?
Sébastien est un ami d'enfance. Avec lui, tout est simple et fluide. Les quelques fois où nous étions en désaccord, c'était pour savoir si nous devions mettre un point-virgule ou une virgule. C'est pour dire. Écrire à deux, c'est comme faire l'amour, c'est une question d'alchimie. Nous avons un même regard sur l'écriture : nous sommes très attachés à la structure narrative.
Et puis tout d'un coup, chacun de votre côté, vous écrivez chacun votre pièce. Que s'est-il passé et pourquoi Sacha Guitry ?
Cette « infidélité » est le résultat du premier confinement pendant lequel, l'écriture étant un muscle, il fallait bien continuer à écrire. Je choisis alors de m'intéresser à la relation passionnelle entre Sacha et Lucien Guitry. Ce sont deux grands personnages : l'un était auteur, réalisateur, comédien et l'autre le plus grand comédien de son temps. Leur histoire est éminemment théâtrale, avec des infidélités, des rivalités, des ruptures et surtout une réconciliation digne des meilleures comédies sentimentales. Tous les ingrédients étaient donc réunis pour leur rendre hommage et surtout en faire un spectacle.
Selon vous, comment le spectacle va-t-il être appréhendé par le jeune public ?
Quand j'ai commencé à travailler sur le sujet, je me suis bien entendu posé la question. Pour les gens du métier, Guitry est une évidence, pour les autres, un peu moins. Cependant, la pièce traite surtout d'un sujet qui nous concerne tous, à savoir la relation que nous avons avec notre propre père. Il s'avère que le mien était en train de mourir d'un cancer. En prenant prétexte de parler des Guitry, je m'adressais donc à mon père, ou plutôt, je m'adressais à tous les pères. Car, comme disait Victor Hugo, « insensé qui croit que je ne suis pas toi ». Paradoxalement, plus une pièce est intime et sincère, plus elle tend à l'universel et à l'intemporel. À l'image des pièces de Sacha Guitry, le spectacle est avant tout drôle et léger !
En effet, à l'origine, je suis journaliste. Mais la rédaction pour laquelle je travaillais a fait faillite. Je me suis donc retrouvé au chômage. C'est là que Sébastien Azzopardi, un ami d'enfance, m'a proposé d'écrire avec lui une pièce de théâtre. J'ai trouvé la plaisanterie très drôle, mais j'ai quand même joué le jeu. Aujourd'hui, je ne regrette absolument pas mon choix. Et si demain, un grand quotidien international me suppliait pour en prendre la direction, je refuserais. A moins d'en faire un journal satirique.
Le succès de votre première pièce « Le Tour du monde en 80 jours » va vraiment décider de votre sort ?
Cela aurait pu être une « occupation » en attendant « un vrai métier ». Il se trouve que ce fut un énorme succès. Cela dit, j'ai attendu le deuxième opus, « Mission Florimont » en 2007, pour arriver à me prétendre auteur. Le problème pour moi n'a pas été de me faire une place, et encore moins d'inventer des histoires, mais bien de me sentir légitime.
Vous écrivez à quatre mains depuis 17 ans. Comme cela se passe-t-il ?
Sébastien est un ami d'enfance. Avec lui, tout est simple et fluide. Les quelques fois où nous étions en désaccord, c'était pour savoir si nous devions mettre un point-virgule ou une virgule. C'est pour dire. Écrire à deux, c'est comme faire l'amour, c'est une question d'alchimie. Nous avons un même regard sur l'écriture : nous sommes très attachés à la structure narrative.
Et puis tout d'un coup, chacun de votre côté, vous écrivez chacun votre pièce. Que s'est-il passé et pourquoi Sacha Guitry ?
Cette « infidélité » est le résultat du premier confinement pendant lequel, l'écriture étant un muscle, il fallait bien continuer à écrire. Je choisis alors de m'intéresser à la relation passionnelle entre Sacha et Lucien Guitry. Ce sont deux grands personnages : l'un était auteur, réalisateur, comédien et l'autre le plus grand comédien de son temps. Leur histoire est éminemment théâtrale, avec des infidélités, des rivalités, des ruptures et surtout une réconciliation digne des meilleures comédies sentimentales. Tous les ingrédients étaient donc réunis pour leur rendre hommage et surtout en faire un spectacle.
Selon vous, comment le spectacle va-t-il être appréhendé par le jeune public ?
Quand j'ai commencé à travailler sur le sujet, je me suis bien entendu posé la question. Pour les gens du métier, Guitry est une évidence, pour les autres, un peu moins. Cependant, la pièce traite surtout d'un sujet qui nous concerne tous, à savoir la relation que nous avons avec notre propre père. Il s'avère que le mien était en train de mourir d'un cancer. En prenant prétexte de parler des Guitry, je m'adressais donc à mon père, ou plutôt, je m'adressais à tous les pères. Car, comme disait Victor Hugo, « insensé qui croit que je ne suis pas toi ». Paradoxalement, plus une pièce est intime et sincère, plus elle tend à l'universel et à l'intemporel. À l'image des pièces de Sacha Guitry, le spectacle est avant tout drôle et léger !
Paru le 12/10/2023
(56 notes) THÉÂTRE MICHEL Du jeudi 12 octobre au dimanche 31 décembre 2023
COMÉDIE. La tumultueuse histoire de Sacha Guitry et son père. En 1905, Lucien Guitry triomphe sur la scène parisienne et refuse que son fils veuille devenir comédien. En 2023, Alexandre, jeune quadra, tente en vain de revoir son père. Les histoires de famille tournent parfois au drame. Mais chez les Guitry...
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