Julien Lefebvre ne craint pas la récidive. Après le succès du "Cercle de Whitechapel" et des "Voyageurs du crime", cet auteur doté d'un grand sens du dialogue nous propose "L'Heure des assassins", un nouvel opus à six personnages, se déroulant au sein d'un théâtre privé. C'est en constatant le succès remporté par sa première pièce à suspens, portée par une équipe de comédiens très soudée, qu'il a décidé d'aller au bout de son ambition : écrire une trilogie policière. L'auteur a su créer trois histoires indépendantes, très différentes mais où le public a eu le plaisir de retrouver, agrégés autour d'une belle écriture, quelques personnages récurrents haut en couleur. Toujours au Lucernaire, qui les a si bien accueillis en 2017, ce troisième volet, présentant l'originalité d'être un huis clos en un seul acte d'une heure trente, permet au spectateur de se trouver face à une affaire criminelle d'où vont surgir Big Ben, Peter Pan et Winston Churchill.

Ludovic Laroche, aux côtés de l'auteur, est un moteur essentiel de cette belle aventure. Il était déjà présent dans la première pièce, il y a sept ans, dans le rôle si particulier du créateur de Sherlock Holmes. "Au moment de lancer ce nouveau projet, on me propose, outre le personnage de Conan Doyle, d'assurer la mise en scène. La proposition était tentante mais j'ai préféré consacrer alors mon énergie à produire le spectacle" précise-t-il.

Dans la foulée, l'équipe, qui ne changera quasiment plus, est constituée de Stéphanie Bassibey, Pierre-Arnaud Juin, Jérôme Paquatte et Nicolas Saint-Georges, rejoints cette année par Ninon Lavalou. Leur longue fidélité donnera à Julien Lefebvre l'envie de mener à bien son ambition initiale, à savoir l'écriture d'un triptyque. Leur entente les poussera à garder exclusivement leur troupe d'origine, à l'exclusion de toute doublure, pour l'heure.

Ludovic Laroche est avant tout un homme de théâtre et de compagnie, ayant participé, comme acteur ou metteur en scène, à au moins une pièce par an depuis 2002. Parmi les plus récentes, les "Bodin's Grandeur Nature", "Nuit gravement au salut", jouée plus de 900 fois. Il n'en reste pas moins passionné par la création, la réalisation de projets et la réunion de talents, capables de fonctionner sur la durée. Il avoue, ce qui n'étonnera personne, un attrait particulier pour le théâtre feuilletonnant. Le Covid a apporté à cette carrière quelques nouveautés : "Par l'entremise de Pierre-Arnaud Juin, j'ai eu la chance de rencontrer une agent, Sophie Lemaitre, qui souhaitait s'adjoindre un profil comme le mien". Une collaboration qui va lui permettre de continuer à tourner comme il l'a déjà fait dans les séries "Munch" au côté d'Isabelle Nanty ou "Astrid et Raphaëlle" avec Lola Dewaere et Sara Mortensen. Mais ,en attendant, c'est au Lucernaire, lieu qui a porté chance à une troupe qui s'y sent comme chez elle, que le comédien réserve son assiduité et ... sa perspicacité !