Julien, d'où vient l'idée de cette pièce ?
En 2011, pour la troupe à Palmade, j'ai écrit une scène qui a inspiré un moment clé de la pièce. Pour éviter le classique milieu bourgeois, je voulais des personnages un peu excessifs, voire stéréotypés. L'intention était de faire ressortir tout ce qu'il y a d'humain en eux et comment ces quatre solitudes, ayant une vision différente de la vie sans vouloir se séparer pour autant, pouvaient s'entraider pour s'ouvrir et s'épanouir.

Vous aviez déjà écrit auparavant !
Oui, mais les fois précédentes, il s'agissait de collaborations. Ce texte, avec un univers très particulier que je défends comme scénariste et qui me tient à cœur, est vraiment la première pièce que j'écris en solo.

Quelle est votre méthode de travail ?
Je passe beaucoup de temps dans les cafés où j'écoute les gens. Parfois, j'enregistre, mais cela passe toujours par un travail de réécriture car la réalité est bien trop absurde pour être transposée au théâtre.

Comment avez-vous constitué l'équipe autour de vous ?
Dans cette pièce, il faut accepter d'être un peu différent des personnages que l'on voit habituellement sur scène. Constance Carrelet et Marie Lanchas étaient des partenaires douées de La Troupe à Palmade. Je savais qu'ensemble nous allions pouvoir creuser, avancer et qu'elles n'avaient peur de rien ! Tout comme Mikaël Chirinian que j'avais pu voir dans « La Liste de mes envies ». Concernant les metteurs en scène, j'ai rencontré Ludivine de Chastenet en 2012 sur la pièce « La Maitresse en maillot de bain » et je connais Benjamin Gauthier de La Troupe à Palmade.

Vous faites partie de ces comédiens qui ont fait une grande école. Pour faire plaisir aux parents ?
Non, je me suis intéressé à beaucoup de matières, notamment les mathématiques où j'étais plutôt bon. En école de commerce, j'ai découvert plein de choses et j'ai pu faire du théâtre puisqu'il y avait une association dédiée très dynamique. La jonction avec les Cours Simon, tout proches, a été facile. J'ai fait un DEA de sociologie qui m'a permis de prendre du recul et de m'intéresser à l'humain que j'avais envie de décrire dans mes pièces ou mes films. C'est quand je me suis retrouvé en entreprise que le cauchemar a commencé. Je venais de Savoie, issu de parents profession libérale, je n'avais pas les codes. Je ne me suis pas attardé !

J'ai noté que vous aviez travaillé à deux reprises avec Samuel Sené !
Oui, la même année, en 2019, avec « L'Homme de Schrödinger » et « Un Chant de Noël ». Nous avons des univers qui coïncident, avec un goût pour la musique, le fait de croiser les arts et de s'intéresser à des sujets un peu inattendus, offrant différents degrés de lecture.

Visiblement, vous ne vous êtes jamais laissé enfermer dans un style de rôle !
Non et je ne m'en plains pas ! Je suis récurrent dans la série « Le Crime vous va si bien » avec un personnage un peu lunaire, qui est flic, drôle malgré lui. Mais on m'a aussi donné des personnages sombres, toujours très jouissifs. J'aimerais que l'on m'en confie plus souvent !