Zoom par Philippe Escalier
Le Bar de l’Oriental
au Théâtre Montparnasse
La pièce de Jean-Marie Rouart nous offre un moment de théâtre d'une remarquable intensité en nous plongeant dans la guerre d'Indochine à travers un huis-clos qui navigue subtilement entre contexte historique et peinture des sentiments humains.
Dans une vieille demeure coloniale du Tonkin, cinq personnages se trouvent confrontés à un passé récent venant troubler plus encore les évènements militaires inquiétants qui se déroulent autour d'eux. Cinq personnages avec leurs faiblesses, leurs secrets, leurs désirs et leurs peurs. Au sein d'un pays qui n'est pas le leur, au moment où se dessine la fin de la présence coloniale française, quel chemin vont-ils suivre ? Où se porte leur fidélité, qu'elle soit politique ou amoureuse ?
Avec une plume d'une extrême finesse, Jean-Marie Rouart nous conte une belle histoire où les passions s'entrechoquent dans une ambiance qui peut rappeler certains films noirs des années cinquante d'autant que la superbe scénographie d'Emmanuel Charles nous plonge dans des décors aux aspects très cinématographiques, traduisant la beauté si particulière de la péninsule. Un écrin parfait pour faire vivre intensément cette aventure centrée autour du personnage de Dorothée, (Gaëlle Billaut-Danno) une femme forte, ayant choisi d'écouter ses sentiments qui la poussent vers ceux qui se battent pour la libération de leur pays plus que vers son mari, (Valentin de Carbonnières en alternance avec Charles Lelaure) un homme jeune, séduisant mais fragile, qui semble toujours hésiter entre elle et sa sœur (Katia Miran). Un militaire (Pierre Deny) et un policier retors (Pascal Parmentier) contribuent à parfaire cette intrigue où l'intime et l'Histoire sont inextricablement mêlés.
Ponctuée en arrière-plan par les délicats moments musicaux de Mai Thành Nam, la mise en scène précise de Géraud Benech nous permet ce voyage dans le temps et met en relief le jeu sans faille des comédiens qui expriment si bien les frustrations de leurs personnages prenant, dans ces moments aux allures de fin de règne, le chemin de la radicalité. Derrière les destins personnels, l'auteur a voulu jeter sur cette période un regard attentionné, dénué de tout parti pris. Avec le raffinement qu'autorise un style parfaitement maîtrisé, il décrit les replis de l'âme humaine emportée sur le fleuve agité de l'Histoire et embarque le spectateur dans un monde aussi trouble que passionnant.
Avec une plume d'une extrême finesse, Jean-Marie Rouart nous conte une belle histoire où les passions s'entrechoquent dans une ambiance qui peut rappeler certains films noirs des années cinquante d'autant que la superbe scénographie d'Emmanuel Charles nous plonge dans des décors aux aspects très cinématographiques, traduisant la beauté si particulière de la péninsule. Un écrin parfait pour faire vivre intensément cette aventure centrée autour du personnage de Dorothée, (Gaëlle Billaut-Danno) une femme forte, ayant choisi d'écouter ses sentiments qui la poussent vers ceux qui se battent pour la libération de leur pays plus que vers son mari, (Valentin de Carbonnières en alternance avec Charles Lelaure) un homme jeune, séduisant mais fragile, qui semble toujours hésiter entre elle et sa sœur (Katia Miran). Un militaire (Pierre Deny) et un policier retors (Pascal Parmentier) contribuent à parfaire cette intrigue où l'intime et l'Histoire sont inextricablement mêlés.
Ponctuée en arrière-plan par les délicats moments musicaux de Mai Thành Nam, la mise en scène précise de Géraud Benech nous permet ce voyage dans le temps et met en relief le jeu sans faille des comédiens qui expriment si bien les frustrations de leurs personnages prenant, dans ces moments aux allures de fin de règne, le chemin de la radicalité. Derrière les destins personnels, l'auteur a voulu jeter sur cette période un regard attentionné, dénué de tout parti pris. Avec le raffinement qu'autorise un style parfaitement maîtrisé, il décrit les replis de l'âme humaine emportée sur le fleuve agité de l'Histoire et embarque le spectateur dans un monde aussi trouble que passionnant.
Paru le 17/02/2024
(38 notes) THÉÂTRE MONTPARNASSE Du mercredi 7 février au samedi 27 avril 2024
COMÉDIE DRAMATIQUE. Langson, Nord Tonkin, début octobre 1950. Dans le huis-clos étouffant d’une vieille demeure coloniale, cinq personnages en quête d’eux-mêmes, se retrouvent soudain projetés dans le tourbillon de l’Histoire, au tournant de cette guerre d’Indochine qui s’annonce bientôt perdue. Le passé ressurgit so...
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