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D.R.
Interview par Philippe Escalier
Abyale
"Madame Jazz(e) "à la scène Libre

« Madame Jazz(e) » est un beau voyage commencé en Avignon, en compagnie des grandes divas du jazz et de la soul dont Billie Holiday, Ella Fitzgerald, Aretha Franklin et Tina Turner. Avec Abyale, artiste passionnée, accompagnée par Niels Sem au piano, le concert, synonyme de douceur et d'énergie, devient un spectacle à part entière. Après son concert, la chanteuse s'est pliée avec grâce au jeu des questions-réponses pour annoncer sa programmation parisienne.

Abyale, peut-on dire que vous êtes une habituée du festival d'Avignon ?
C'est ma quatrième année en Avignon. La première fois, c'était sur un coup de chance : un créneau s'est libéré, j'ai pu donner mon spectacle sur "Prince" avec mon fils qui, depuis sept ans, m'accompagne au piano et avec qui j'ai fait beaucoup de concerts. L'année suivante, nous avons mixé ce spectacle avec les prémices de « Madame Jazz (e) » qui a trouvé toute sa place, ici, l'an dernier. Avignon a contribué à construire ce spectacle qui ne pouvait pas être juste un concert, il lui fallait des colorations théâtrales, avec ces histoires de femmes exceptionnelles, qui ont eu des vies parfois très difficiles. Et puis, participer au festival Off nous a permis d'être repérés par le Théâtre Libre qui nous programme à Paris, à partir de mi-septembre, du jeudi au dimanche.

Quelle a été l'influence de ces chanteuses sur vous ?
Essentielle ! J'ai appris à chanter avec elles et notamment Billie Holiday qui a une technique extraordinaire et dont la voix répond aux instruments de l'orchestre. C'est très élaboré et c'est, forcément, la meilleure des écoles.

Je viens de la Dance Music. Dans les années 90, j'ai fait des hits. On m'entendait dans tous les clubs de France et de Navarre mais aussi à l'étranger. J'ai fait une sorte d'Eurovision un peu étrange en Turquie où j'ai joué dans un amphithéâtre romain, accompagnée par un grand orchestre. Aujourd'hui, je chante avec un groupe de cinq ou six musiciens. J'aime passionnément la musique et je fais beaucoup de choses différentes, notamment de la radio, avec un podcast « Rue du jazz » où je partage tout ce que j'aime. Il y a aussi une rubrique où j'aborde des aspects amusants ou émouvants de la biographies de ces grandes chanteuses, ce qui a nourri « Madame Jazz (e) ».

On est frappé de constater que faire une grande carrière leur a demandé une volonté de fer, sachant que la plupart venaient de milieux défavorisés !
Être une chanteuse noire et décider de sa vie, ce n'est pas facile du tout, en particulier à cette époque-là. Au début, on veut faire plaisir, au public, aux producteurs, or il faut avant tout suivre son chemin. C'est comme la voix, on souhaite qu'elle soit jolie mais au fur et à mesure, on comprend que non, il faut la laisser s'exprimer. Pour tout cela, il faut de la force et une énorme confiance en soi. C'est aussi le message que je veux faire passer dans ce spectacle !

Vous avez toujours voulu chanter ?
Non ! Mes parents étaient diplomates, j'ai beaucoup voyagé et j'étais un peu « programmée » pour aller vers une grande école. Et puis, j'ai voulu choisir ma voie, ce qui a commencé par du théâtre, une formation très utile, notamment pour le souffle et le jeu de scène. Mais la musique était quand même une évidence pour moi !
Paru le 12/09/2024

(35 notes)
MADAME JAZZ(E)
SCÈNE LIBRE (LA)
Jusqu'au dimanche 27 octobre

SPECTACLE MUSICAL à partir de 12 ans. La chanteuse Abyale partage avec bonheur sa passion pour les grandes divas du jazz, accompagnée en musique par le virevoltant Niels Sem. Au travers de chansons iconiques et d’anecdotes amusantes ou émouvantes, Abyale fait revivre les grandes voix féminines qui marquèrent le jazz et la soul, de Bil...

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