Interview par Philippe Escalier
Tom Leeb
Son interprétation d'Arlequin dans la pièce « La Veuve rusée » nous a laissés sans voix. D'où l'intérêt de laisser la parole à un jeune artiste qui fait des débuts retentissants sur la scène des Bouffes Parisiens.
Tom, par quel biais ce rôle est venu à vous ?
Caterina Murino, interprète du rôle-titre, m'avait apporté son aide pour un projet italien. Elle m'a proposé de lire le texte. J'ai été attiré par le personnage d'Arlequin. Nous en avons parlé avec le metteur en scène, Giancarlo Marinelli. Arlequin m'a fait peur, mais c'est ce que j'aime. C'est un personnage sur le fil, un peu excessif (mais pas trop, sans quoi il n'est plus drôle), un peu "commedia dell'arte", qui m'a poussé dans mes retranchements et m'a mis un trac fou. Aller au théâtre tous les soirs avec une partition qui me met en danger, c'est vraiment essentiel pour moi. Plus je m'éloigne de ce que je suis, plus je prends du plaisir !
Comment l'avez-vous travaillé ?
J'ai commencé en me documentant, je me suis intéressé au théâtre de cette époque et aux photos les plus anciennes d'Arlequin. Ce que je découvrais, c'était un peu flippant. Je ne me voyais pas faire ça. Les premiers jours de répétition ont provoqué une série de questionnements. Au bout d'une semaine, j'ai pu faire des propositions de jeu et avec le metteur en scène, nous avons trouvé le bon équilibre. Je garde mon trac mais je prends un plaisir fou sur scène !
Pour vous, c'est une autre façon de découvrir la scène !
Oui, j'en ai fait beaucoup, notamment avec « Kevin et Tom », mais un duo comique, c'est tout à fait autre chose, il y a beaucoup plus de libertés. Ici, quand la pièce démarre, on ne peut pas tricher, on est avec ses partenaires, il y a une discipline à respecter. Avoir la réponse directe du public, c'est très excitant et je me sens tellement bien. Au cinéma, c'est merveilleux, c'est différent mais, dans ce domaine, mon rêve absolu n'est pas tant de jouer que de réaliser. J'aime tellement créer, raconter des histoires, j'ai envie de pouvoir les filmer, y mettre ma sensibilité à travers le montage, les dialogues, donner le rythme, faire confiance à des acteurs, écrire des dialogues, faire un choix de musiques... !
Quelle est la raison qui vous pousse à écrire ?
Je m'écris des rôles parce qu'il y a tellement de personnages que j'aimerais jouer et que l'on ne me propose pas forcément parce que l'on ne m'attend pas là. Pourtant, c'est ce qui m'attire, sortir de ce qui me ressemble, aller là où je peux étonner les autres et me surprendre. J'ai beaucoup aimé faire le téléfilm de Stéphane Kappes « Le Vent des sables ». Merci à lui de m'avoir encouragé à faire des propositions sur le personnage pour lui donner quelques aspérités : j'ai séché, je porte un costume, des lunettes, on sort du flic trop viril. Pour moi, c'est la porte ouverte au plaisir.
Si vous deviez citer deux films qui vous ont marqué ?
« Edmond », le film d'Alexis Michalik, m'a fait beaucoup de bien. Le texte d'abord et le personnage de Léo ensuite, qui est touchant avec la conscience qu'il a de ses manques. Et aussi « Pourris gâtés » de Nicolas Cuche, une comédie où je joue un argentin avec une composition d'accent, un rôle qui m'a ouvert des perspectives, dont une série italienne.
Pour finir, après Les Bouffes Parisiens, où vous verra-t-on ?
À l'Alhambra, le 12 décembre prochain, pour un concert qui s'accompagne de la sortie d'un album et aussi dans un court-métrage que je réalise et dans lequel je tourne.
Caterina Murino, interprète du rôle-titre, m'avait apporté son aide pour un projet italien. Elle m'a proposé de lire le texte. J'ai été attiré par le personnage d'Arlequin. Nous en avons parlé avec le metteur en scène, Giancarlo Marinelli. Arlequin m'a fait peur, mais c'est ce que j'aime. C'est un personnage sur le fil, un peu excessif (mais pas trop, sans quoi il n'est plus drôle), un peu "commedia dell'arte", qui m'a poussé dans mes retranchements et m'a mis un trac fou. Aller au théâtre tous les soirs avec une partition qui me met en danger, c'est vraiment essentiel pour moi. Plus je m'éloigne de ce que je suis, plus je prends du plaisir !
Comment l'avez-vous travaillé ?
J'ai commencé en me documentant, je me suis intéressé au théâtre de cette époque et aux photos les plus anciennes d'Arlequin. Ce que je découvrais, c'était un peu flippant. Je ne me voyais pas faire ça. Les premiers jours de répétition ont provoqué une série de questionnements. Au bout d'une semaine, j'ai pu faire des propositions de jeu et avec le metteur en scène, nous avons trouvé le bon équilibre. Je garde mon trac mais je prends un plaisir fou sur scène !
Pour vous, c'est une autre façon de découvrir la scène !
Oui, j'en ai fait beaucoup, notamment avec « Kevin et Tom », mais un duo comique, c'est tout à fait autre chose, il y a beaucoup plus de libertés. Ici, quand la pièce démarre, on ne peut pas tricher, on est avec ses partenaires, il y a une discipline à respecter. Avoir la réponse directe du public, c'est très excitant et je me sens tellement bien. Au cinéma, c'est merveilleux, c'est différent mais, dans ce domaine, mon rêve absolu n'est pas tant de jouer que de réaliser. J'aime tellement créer, raconter des histoires, j'ai envie de pouvoir les filmer, y mettre ma sensibilité à travers le montage, les dialogues, donner le rythme, faire confiance à des acteurs, écrire des dialogues, faire un choix de musiques... !
Quelle est la raison qui vous pousse à écrire ?
Je m'écris des rôles parce qu'il y a tellement de personnages que j'aimerais jouer et que l'on ne me propose pas forcément parce que l'on ne m'attend pas là. Pourtant, c'est ce qui m'attire, sortir de ce qui me ressemble, aller là où je peux étonner les autres et me surprendre. J'ai beaucoup aimé faire le téléfilm de Stéphane Kappes « Le Vent des sables ». Merci à lui de m'avoir encouragé à faire des propositions sur le personnage pour lui donner quelques aspérités : j'ai séché, je porte un costume, des lunettes, on sort du flic trop viril. Pour moi, c'est la porte ouverte au plaisir.
Si vous deviez citer deux films qui vous ont marqué ?
« Edmond », le film d'Alexis Michalik, m'a fait beaucoup de bien. Le texte d'abord et le personnage de Léo ensuite, qui est touchant avec la conscience qu'il a de ses manques. Et aussi « Pourris gâtés » de Nicolas Cuche, une comédie où je joue un argentin avec une composition d'accent, un rôle qui m'a ouvert des perspectives, dont une série italienne.
Pour finir, après Les Bouffes Parisiens, où vous verra-t-on ?
À l'Alhambra, le 12 décembre prochain, pour un concert qui s'accompagne de la sortie d'un album et aussi dans un court-métrage que je réalise et dans lequel je tourne.
Paru le 14/11/2024
(95 notes) THÉÂTRE DES BOUFFES-PARISIENS Jusqu'au dimanche 24 novembre
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